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Santé : il va falloir payer... plus !
C dans l'air- Magazines
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- Français
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- tous publics
Deux mois après avoir érigé la santé en priorité dans son discours de politique générale, le Premier ministre passe aux annonces. Dans un entretien à la presse régionale, le chef du gouvernement a confirmé samedi la mise en place d’ici 2025 d’une "taxe lapin" de cinq euros pour chaque rendez-vous médical non honoré. "Quand on a un rendez-vous chez le médecin et qu’on ne vient pas sans prévenir, on paie", avait prévenu Gabriel Attal en janvier dernier. Le chef du gouvernement veut ainsi responsabiliser les patients et reverser la somme au praticien concerné. Autres mesures dévoilées par le Premier ministre, la possibilité pour les pharmaciens de délivrer des antibiotiques pour les angines ou les cystites, ou encore permettre aux opticiens d’adapter des verres sans faire passer le patient par l’ophtalmologue… Le chef du gouvernement veut également doubler le nombre de médecins formés chaque année. "Il y avait 8 000 places en deuxième année de médecine en 2017, il y en aura jusqu’à 16 000 en 2027", promet-il. Des expérimentations vont également être lancées pour évaluer la possibilité de voir un kiné sans ordonnance et de prendre directement rendez-vous chez un médecin spécialiste sans avoir d’abord consulté son médecin traitant. Mais ces déclarations laissent les professionnels dubitatifs voire très en colère, à l'image de Jérôme Marty, le président du syndicat Union française pour une médecine libre. "On nous ressort encore une fois toute une série de mesures qui tiennent plus de l'incohérence que de la cohérence. Je suis inquiet. Il y a des élections qui arrivent, il faut montrer qu'on fait quelque chose, donc on bricole et on affiche", a-t-il déploré au micro d'Europe 1. Selon lui, tout le monde souffre, tous les Français ont des difficultés et le système est par terre. De son côté, le syndicat MG France a suspendu ce dimanche sa participation aux négociations avec l’Assurance maladie pour protester. Face à la dégradation des comptes de la Sécurité sociale, le gouvernement a déjà décidé de faire payer un peu plus les patients sur leur consommation de soins, en augmentant la part non remboursée par l'Assurance maladie et les complémentaires santé. Depuis dimanche, la franchise sur les médicaments et les actes paramédicaux est passé de 50 centimes à 1 euro. Celle sur les transports sanitaires est elle aussi doublée, à 4 euros. Le gouvernement a également indiqué ces dernières semaines vouloir traquer l'explosion des arrêts maladie mais également le transport sanitaire. Il a par ailleurs laissé entendre qu’il pourrait restreindre la liste des ALD (une trentaine aujourd’hui). Comment améliorer l’accès aux soins ? Qu’est-ce qui va changer concrètement pour les patients ? Et où en est-on dans la lutte contre les pénuries de médicaments ? Alors que les ruptures, notamment d’antibiotiques, se sont multipliées en Europe ces derniers hivers, le ministre délégué chargé de l’Industrie, a dévoilé ces derniers jours la création d’une "Alliance européenne du médicament" qui sera officialisée le 24 avril 2024. "L’idée est de concerter tous les acteurs, industriels, États membres, associations de patients - pour éviter les pénuries" a expliqué le ministre qui en a profité pour rappeler l’engagement de la France sur cette question : depuis trois ans, l’État a investi près de 1 milliard d’euros pour soutenir la production et la relocalisation de médicaments critiques. Plus récemment, 50 millions ont été injectés en vue de rapatrier 25 médicaments prioritaires. Pierre Fabre vient ainsi relocaliser en Occitanie la production d’un traitement contre le mélanome, jusque-là produit en Allemagne. Un autre laboratoire français, Ipsen, a relocalisé dans le Var la production d’un médicament contre le cancer du pancréas. La fabrication de curare, qui avait fait défaut pendant le Covid, ainsi que celle d’amoxicilline, sont aussi en cours de relocalisation. Nos invités : Gérald Kierzek, Médecin urgentiste, directeur médical – "Doctissimo" Dominique Seux, Directeur délégué de la rédaction - Les Echos Nicolas Berrod, Journaliste – "Le Parisien-Aujourd’hui en France" Faiza Bossy, Médecin généraliste Claude Rambaud, Juriste, spécialiste du droit médical, Vice-présidente de France Assos Santé
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Deux mois après avoir érigé la santé en priorité dans son discours de politique générale, le Premier ministre passe aux annonces. Dans un entretien à la presse régionale, le chef du gouvernement a confirmé samedi la mise en place d’ici 2025 d’une "taxe lapin" de cinq euros pour chaque rendez-vous médical non honoré. "Quand on a un rendez-vous chez le médecin et qu’on ne vient pas sans prévenir, on paie", avait prévenu Gabriel Attal en janvier dernier. Le chef du gouvernement veut ainsi responsabiliser les patients et reverser la somme au praticien concerné.
Autres mesures dévoilées par le Premier ministre, la possibilité pour les pharmaciens de délivrer des antibiotiques pour les angines ou les cystites, ou encore permettre aux opticiens d’adapter des verres sans faire passer le patient par l’ophtalmologue… Le chef du gouvernement veut également doubler le nombre de médecins formés chaque année. "Il y avait 8 000 places en deuxième année de médecine en 2017, il y en aura jusqu’à 16 000 en 2027", promet-il. Des expérimentations vont également être lancées pour évaluer la possibilité de voir un kiné sans ordonnance et de prendre directement rendez-vous chez un médecin spécialiste sans avoir d’abord consulté son médecin traitant.
Mais ces déclarations laissent les professionnels dubitatifs voire très en colère, à l'image de Jérôme Marty, le président du syndicat Union française pour une médecine libre. "On nous ressort encore une fois toute une série de mesures qui tiennent plus de l'incohérence que de la cohérence. Je suis inquiet. Il y a des élections qui arrivent, il faut montrer qu'on fait quelque chose, donc on bricole et on affiche", a-t-il déploré au micro d'Europe 1. Selon lui, tout le monde souffre, tous les Français ont des difficultés et le système est par terre. De son côté, le syndicat MG France a suspendu ce dimanche sa participation aux négociations avec l’Assurance maladie pour protester.
Face à la dégradation des comptes de la Sécurité sociale, le gouvernement a déjà décidé de faire payer un peu plus les patients sur leur consommation de soins, en augmentant la part non remboursée par l'Assurance maladie et les complémentaires santé. Depuis dimanche, la franchise sur les médicaments et les actes paramédicaux est passé de 50 centimes à 1 euro. Celle sur les transports sanitaires est elle aussi doublée, à 4 euros. Le gouvernement a également indiqué ces dernières semaines vouloir traquer l'explosion des arrêts maladie mais également le transport sanitaire. Il a par ailleurs laissé entendre qu’il pourrait restreindre la liste des ALD (une trentaine aujourd’hui).
Comment améliorer l’accès aux soins ? Qu’est-ce qui va changer concrètement pour les patients ? Et où en est-on dans la lutte contre les pénuries de médicaments ? Alors que les ruptures, notamment d’antibiotiques, se sont multipliées en Europe ces derniers hivers, le ministre délégué chargé de l’Industrie, a dévoilé ces derniers jours la création d’une "Alliance européenne du médicament" qui sera officialisée le 24 avril 2024. "L’idée est de concerter tous les acteurs, industriels, États membres, associations de patients - pour éviter les pénuries" a expliqué le ministre qui en a profité pour rappeler l’engagement de la France sur cette question : depuis trois ans, l’État a investi près de 1 milliard d’euros pour soutenir la production et la relocalisation de médicaments critiques. Plus récemment, 50 millions ont été injectés en vue de rapatrier 25 médicaments prioritaires. Pierre Fabre vient ainsi relocaliser en Occitanie la production d’un traitement contre le mélanome, jusque-là produit en Allemagne. Un autre laboratoire français, Ipsen, a relocalisé dans le Var la production d’un médicament contre le cancer du pancréas. La fabrication de curare, qui avait fait défaut pendant le Covid, ainsi que celle d’amoxicilline, sont aussi en cours de relocalisation.
Nos invités :
Gérald Kierzek, Médecin urgentiste, directeur médical – "Doctissimo"
Dominique Seux, Directeur délégué de la rédaction - Les Echos
Nicolas Berrod, Journaliste – "Le Parisien-Aujourd’hui en France"
Faiza Bossy, Médecin généraliste
Claude Rambaud, Juriste, spécialiste du droit médical, Vice-présidente de France Assos Santé
Présenté par : Caroline Roux
Maison de production : France Télévisions / Maximal Productions