Simone Veil : un hommage historique au Panthéon

C dans l'air

Icône du féminisme, ministre engagée et avant-gardiste : Simone Veil a marqué l’Histoire de la Vème République par ses combats. Un an après sa mort, elle sera la cinquième femme à entrer au Panthéon demain, accompagnée de son époux Antoine Veil. Rescapée du camp d’Auschwitz-Birkenau lors de la Seconde guerre mondiale, Simone Veil a œuvré toute sa vie à perpétuer  la mémoire de ce génocide, notamment à travers la Fondation pour la mémoire de la Shoah. Dès son retour en France à la fin de la guerre, elle entre à Sciences Po, fonde une famille et gagne sa quête d’indépendance en devenant magistrate, contre l’avis de son mari. En 1974, Simone Veil est nommée ministre de la Santé et bouscule le paysage politique en faisant adopter la loi controversée sur l’autorisation de l’IVG. Ce baptême du feu lui donne goût à la politique. En 1979, elle devient présidente du Parlement européen et participe à la construction de l’Europe, avant de s’éloigner de la politique dans les années 1990.   Sur la montagne Sainte-Geneviève, l’une des buttes de Paris, trône un édifice imposant : le Panthéon. Autrefois une abbaye, puis une église, il devient une nécropole nationale en 1791 à la mort de Mirabeau. Un « temple de la patrie » qui accueille ensuite les corps de Voltaire, Rousseau et d'autres figures de la Révolution. On compte aujourd’hui 75 panthéonisés, dont une majorité écrasante d’hommes. Personnalités politiques, écrivains, scientifiques… Les profils sont différents et les panthéonisations sont parfois risquées politiquement, comme pour Emile Zola, deux ans après la clôture définitive de l’affaire Dreyfus. Pierre Brossolette, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion et Jean Zay, quatre résistants français, sont les derniers à être entrés au Panthéon le 27 mai 2015.   « Aux grands hommes la patrie reconnaissante ». Entrer au Panthéon est une consécration, après une vie de combats pour la liberté et les valeurs de son pays. Depuis la Vème République, les panthéonisations sont décidées par le président de la République. Une décision qui est ensuite actée par le ministère de la Culture. Seule condition : les personnalités ne doivent pas y être opposées de leur vivant, ni leurs héritiers. C’est par exemple le cas pour le Général de Gaulle qui n’a pas souhaité y être inhumé. Discours historique, scénographie, entrée solennelle… une panthéonisation nécessite au moins deux mois de préparatifs. Après Simone Veil, quelles personnalités pourraient être les prochaines à faire leur entrée au Panthéon ? Le président de la République consacrera-t-il une autre femme ?   Quel symbole représente l’entrée de Simone Veil au Panthéon ? Comment se déroulera cette cérémonie historique ? Quelles sont les conditions d’une panthéonisation ?     Invités :   - Christophe Barbier, éditorialiste à l’hebdomadaire L’Express   - Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des femmes   - Sarah Briand, journaliste, auteur de « Simone, éternelle rebelle », aux éditions Fayard   - Jean Garrigues, historien, spécialiste d’historien politique