"Super El Niño" : l'alerte de l'ONU
C dans l'air- 1 h 6 min
- Français
- indisponible
- tous publics
Du même programme
- C dans l'air C dans l'air Spécial Iran diffusé le 26/05 | 2 h 17 min
- C dans l'air C dans l'air Edition spéciale Etats-Unis diffusé le 13/10 | 2 h 20 min
- C dans l'air plus que 7h C dans l'air Trump : l'outrance, la surenchère... et la victoire ? diffusé le 22/10 | 1 h 3 min
- C dans l'air plus que 2j C dans l'air Communes : le retour de la taxe d'habitation ? diffusé le 23/10 | 1 h 5 min
Ce mois de juin a été le plus chaud jamais enregistré sur la planète et les records de température continuent de s’enchaîner en ce début juillet. Mardi 4 juillet a ainsi été la journée la plus chaude jamais mesurée au niveau mondial, battant largement le record établi la veille. La température moyenne de l'air à la surface de la Terre a été mesurée à 17,18°C après avoir passé lundi pour la première fois de l'histoire la barre des 17°C avec 17,01°C. Avant cela, le précédent record était de 16,92°C enregistrés le 24 juillet 2022, selon l'US Oceanography and Weather Administration NOAA.
Des records inquiétants qui risquent malheureusement de nouveau d'être battus prochainement alors que la température mondiale moyenne continue en général de monter jusqu'à fin juillet-début août, et qui pourraient n’être qu’un avant-goût de ce qui nous attend avec le retour du phénomène El Niño, pour la première fois en sept ans. L'Organisation météorologique mondiale (OMM) a en effet officialisé lundi "le début de l'épisode" El Niño, ce courant d'air chaud du Pacifique qui se traduit par une hausse de la température à la surface de l'eau de l'est de l'océan Pacifique, autour de l'équateur et provoque des dérèglements climatiques majeurs : sécheresses, inondations ou ouragans extrêmes…
Désormais de retour, El Niño devrait se poursuivre toute l’année et être d’une intensité "au moins modérée" a indiqué l’Organisation des Nations Unies. La possibilité d'un "super El Niño" n'est également pas écartée par les scientifiques. Lors du "super El Niño" de 2015-2016, l'un des plus violents jamais observés, l’institution onusienne estime que plus de 60 millions de personnes dans treize pays en Afrique, en Asie-Pacifique, et en Amérique centrale et du Sud ont été touchées par une sécheresse, des inondations ou des tempêtes. L’ONU a appelé les gouvernements à anticiper les conséquences du phénomène météorologique pour en "limiter les effets sur notre santé, nos écosystèmes et nos économies".
Alors doit-on craindre un potentiel "super El Niño" dans les prochains mois ? Quelles conséquences dans le monde ? Et quel impact pour la France ? Dans l’Hexagone, le phénomène El Niño pourrait induire des températures plus élevées que la normale en 2024 et impacter une fois encore les ressources en eau du pays. Actuellement, 57 % des nappes phréatiques ont un niveau trop bas. Leur niveau est surveillé de près car il est notamment pris en compte par les préfectures pour décider des restrictions d'usages de l'eau quand la situation est jugée trop critique. C’est déjà le cas dans soixante départements en France, avec dans quinze d’entre eux, des arrêtés avec un niveau d’alerte "crise", le plus élevé. Nos journalistes ont pu descendre à 150 mètres sous terre à la recherche de la nappe de Clamouse, qui recule chaque année.
Autre impact éventuel d’El Nino dans le pays : d’importantes précipitations avec des risques d’inondations notamment en Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca) et Occitanie. Deux régions qui subissent déjà les conséquences dévastatrices du réchauffement climatique et où les propriétaires voient ces dernières années leurs primes d'assurance habitation augmenter de manière significative. Dans la région d'Occitanie, les primes d'assurance habitation sont en hausse en moyenne de 40 % depuis 2010, atteignant un montant moyen de 251 euros en 2023, contre 232 euros l'an dernier soit +8,15 % . En région Paca, la moyenne est actuellement de 249 euros, très loin des 189 euros en Bretagne (+10,68% en un an) selon le comparateur Assurland.
Face à cette réalité préoccupante, plusieurs solutions sont envisagées pour faire face aux conséquences du réchauffement climatique : développer la prévention, augmenter la surprime catastrophe naturelle. Mais tant que des solutions ne sont pas mises en place, des assureurs commencent à se retirer de certaines zones à haut risque d'Occitanie et de Paca. C’est une situation que connaissent déjà les habitants du petit village de Vallabrègues où nous nous sommes rendus et dont l’histoire est ponctuée d’inondations, souvent dévastatrices.
Invités :
- Arnaud Gossement, avocat en droit de l’environnement, professeur associé à Paris 1
- Emma Haziza, hydrologue
- Soazig Quemener, rédactrice en chef du service politique - Marianne
- Frédéric Denhez, journaliste, spécialiste des questions environnementales
Présenté par : Caroline Roux
Maison de production : France Télévisions / Maximal Productions