La vidéo n'est pas disponible
On parle de ce qui vous intéresse ?
Juste pour vous proposer des recommandations… qui vous intéressent ;)
Chlorothalonil : notre eau est-elle potable ?
C dans l'air- 1 h 5 min
- Français
- indisponible
- tous publics
L’Agence nationale de sécurité sanitaire vient de réaliser une vaste étude sur la présence dans l'eau du robinet de composés chimiques peu ou pas recherchés lors des contrôles réguliers et ses conclusions sont catégoriques : "dans plus d'un échantillon sur deux" on retrouve des traces de chlorothalonil, un pesticide fongicide agricole utilisé depuis 1970, interdit en Europe en 2019 et en France en 2020. Selon l’autorité sanitaire, la majorité du réseau serait touché. Est-ce nocif pour la santé ? Le gouvernement se veut rassurant. Les niveaux de résidus d’un fongicide mesurés dans l’eau, bien que "non conformes" à la réglementation, ne présentent "pas de risque sanitaire", ont indiqué, vendredi, les ministères de la Transition écologique et de l’Agriculture. Selon l’autorité sanitaire, si les analyses dépassent le seuil de qualité, aucun dépassement de "valeurs sanitaires maximales" n'a été observé. Pour autant difficile de savoir les effets à long terme sur le corps humain de ce résidu à très faible dose. Mais le produit dont il est issu est classé comme cancérogène "supposé" par l'Autorité européenne de sécurité des aliments. En Suisse, par mesure de précaution, des villes ont décidé de réagir en fermant certaines sources considérées comme trop polluées ou en testant comme à Lausanne plusieurs techniques de traitements pour éliminer les métabolites dans ses captages d’eau. Mais la nanofiltration est une technologie couteuse : la ville suisse prévoit une hausse du prix du m³ d’eau de 75 %. Une eau dont le prix devrait également augmenter prochainement dans l’Hexagone. Face à l'urgence climatique et aux effets de la sécheresse en France, le président de la République a appelé les Français à la sobriété et présenté un plan en 53 mesures qui prévoit notamment la généralisation de la tarification progressive de l’eau, déjà expérimentée dans plusieurs villes comme à Dunkerque depuis onze ans ou Montpellier depuis le 1er janvier dernier. Comment est-ce que cela fonctionne ? Désormais pour les Montpelliérains, l’eau est gratuite de 0 à 15 m³ de consommation annuelle. Ensuite de 16 m³ à 120 m³, le prix s’élève à 0,95 euro le mètre carré consommé, puis à 1,40 euro pour 121 m³ à 240 m³ d’utilisation d’eau. Enfin, au-dessus de 240 m³, l’eau revient à 2,70 euros le mètre cube. La régie des eaux explique avoir réalisé cette grille tarifaire en tenant compte de plusieurs facteurs, dont les habitudes de consommation saisonnières et la consommation moyenne annuelle d’eau des ménages de quatre personnes, qui se situe entre 95 m³ et 120 m³. Les entreprises, bâtiments de services publics et assimilées (cliniques, écoles privées, ainsi que les associations) ont, eux, une autre grille tarifaire. Autre sujet qui s’est imposé dans le débat : les émissions de CO² des vols en jet privé. Alors que la France est le pays européen qui a enregistré le plus grand nombre de vols en 2022, les députés écologistes ont déposé une proposition de loi visant à interdire les vols en jet privé, "au départ, à destination ou à l’intérieur du territoire métropolitain français" pour "ramener les riches sur terre" (les vols militaires, sanitaires, de greffes sont exemptés). Un jet privé émet autant de CO² (8 tonnes) en quatre heures de vol qu’un Français moyen en une année rappelle le texte examiné jeudi 7 avril par l’Assemblée. Rejeté par le gouvernement et la majorité présidentielle, il a également été dénoncé par la droite et l’extrême droite. "Interdire brutalement les jets, ce serait se priver d'un outil de développement économique et de désenclavement de nos territoires ruraux" a estimé le député (LR) de l’Allier, Nicolas Ray. Alexandra Masson du Rassemblement national a quant à elle fustigé une proposition de loi "idéologique", qui induirait "des conséquences dramatiques pour de grandes entreprises françaises". Invités : - Arnaud Gossement, avocat en droit de l’environnement et professeur associé à Paris 1 - Émilie Torgemen, journaliste chargée des questions d’environnement - Le Parisien-Aujourd’hui en France - Aziza Akhmouch, cheffe de la division villes et développement durable - OCDE - Frédéric Denhez, journaliste et spécialiste des questions environnementales
En savoir plusDu même programme
- C dans l'air C dans l'air Les Jeux polémiques de Paris 2024 diffusé le 18/05 | 1 h 4 min
- C dans l'air C dans l'air Spécial Iran diffusé le 26/05 | 2 h 17 min
- C dans l'air C dans l'air Edition spéciale Etats-Unis diffusé le 13/10 | 2 h 20 min
- C dans l'air plus que 5h C dans l'air Trump : l'outrance, la surenchère... et la victoire ? diffusé le 22/10 | 1 h 3 min
L’Agence nationale de sécurité sanitaire vient de réaliser une vaste étude sur la présence dans l'eau du robinet de composés chimiques peu ou pas recherchés lors des contrôles réguliers et ses conclusions sont catégoriques : "dans plus d'un échantillon sur deux" on retrouve des traces de chlorothalonil, un pesticide fongicide agricole utilisé depuis 1970, interdit en Europe en 2019 et en France en 2020. Selon l’autorité sanitaire, la majorité du réseau serait touché.
Est-ce nocif pour la santé ? Le gouvernement se veut rassurant. Les niveaux de résidus d’un fongicide mesurés dans l’eau, bien que "non conformes" à la réglementation, ne présentent "pas de risque sanitaire", ont indiqué, vendredi, les ministères de la Transition écologique et de l’Agriculture. Selon l’autorité sanitaire, si les analyses dépassent le seuil de qualité, aucun dépassement de "valeurs sanitaires maximales" n'a été observé. Pour autant difficile de savoir les effets à long terme sur le corps humain de ce résidu à très faible dose. Mais le produit dont il est issu est classé comme cancérogène "supposé" par l'Autorité européenne de sécurité des aliments.
En Suisse, par mesure de précaution, des villes ont décidé de réagir en fermant certaines sources considérées comme trop polluées ou en testant comme à Lausanne plusieurs techniques de traitements pour éliminer les métabolites dans ses captages d’eau. Mais la nanofiltration est une technologie couteuse : la ville suisse prévoit une hausse du prix du m³ d’eau de 75 %.
Une eau dont le prix devrait également augmenter prochainement dans l’Hexagone. Face à l'urgence climatique et aux effets de la sécheresse en France, le président de la République a appelé les Français à la sobriété et présenté un plan en 53 mesures qui prévoit notamment la généralisation de la tarification progressive de l’eau, déjà expérimentée dans plusieurs villes comme à Dunkerque depuis onze ans ou Montpellier depuis le 1er janvier dernier. Comment est-ce que cela fonctionne ? Désormais pour les Montpelliérains, l’eau est gratuite de 0 à 15 m³ de consommation annuelle. Ensuite de 16 m³ à 120 m³, le prix s’élève à 0,95 euro le mètre carré consommé, puis à 1,40 euro pour 121 m³ à 240 m³ d’utilisation d’eau. Enfin, au-dessus de 240 m³, l’eau revient à 2,70 euros le mètre cube. La régie des eaux explique avoir réalisé cette grille tarifaire en tenant compte de plusieurs facteurs, dont les habitudes de consommation saisonnières et la consommation moyenne annuelle d’eau des ménages de quatre personnes, qui se situe entre 95 m³ et 120 m³. Les entreprises, bâtiments de services publics et assimilées (cliniques, écoles privées, ainsi que les associations) ont, eux, une autre grille tarifaire.
Autre sujet qui s’est imposé dans le débat : les émissions de CO² des vols en jet privé. Alors que la France est le pays européen qui a enregistré le plus grand nombre de vols en 2022, les députés écologistes ont déposé une proposition de loi visant à interdire les vols en jet privé, "au départ, à destination ou à l’intérieur du territoire métropolitain français" pour "ramener les riches sur terre" (les vols militaires, sanitaires, de greffes sont exemptés). Un jet privé émet autant de CO² (8 tonnes) en quatre heures de vol qu’un Français moyen en une année rappelle le texte examiné jeudi 7 avril par l’Assemblée. Rejeté par le gouvernement et la majorité présidentielle, il a également été dénoncé par la droite et l’extrême droite. "Interdire brutalement les jets, ce serait se priver d'un outil de développement économique et de désenclavement de nos territoires ruraux" a estimé le député (LR) de l’Allier, Nicolas Ray. Alexandra Masson du Rassemblement national a quant à elle fustigé une proposition de loi "idéologique", qui induirait "des conséquences dramatiques pour de grandes entreprises françaises".
Invités :
- Arnaud Gossement, avocat en droit de l’environnement et professeur associé à Paris 1
- Émilie Torgemen, journaliste chargée des questions d’environnement - Le Parisien-Aujourd’hui en France
- Aziza Akhmouch, cheffe de la division villes et développement durable - OCDE
- Frédéric Denhez, journaliste et spécialiste des questions environnementales
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé