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Crise bancaire américaine : la panique mondiale
C dans l'air- 1 h 3 min
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Le système bancaire américain est entré dans une zone de turbulence. En quatre jours seulement, trois défaillances bancaires sont survenues aux États-Unis. Mercredi dernier, Silvergate Bank était mise en liquidation. Mais le véritable choc est survenu deux jours plus tard, lorsque Silicon Valley Bank (SVB) a été fermée par les autorités américaines. La SVB était la seizième institution américaine, avec 210 milliards de dollars d’actifs. Il s’agit de la plus grosse faillite bancaire depuis la grande crise financière de 2008 et de la deuxième plus importante de l’histoire des États-Unis. Hier, Signature Bank, la 21e banque américaine, avec des actifs estimés à 110 milliards de dollars fin 2022 et 88 milliards de dollars de dépôts a elle aussi été placée en liquidation. Le gouvernement américain prend ces faillites très au sérieux. L'enjeu est d'éviter qu'elles ne provoquent une contagion au reste du système bancaire, a indiqué hier la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen. Le souvenir douloureux de la faillite en 2008 de Lehman Brothers, qui avait précipité les banques du monde entier dans sa chute, est dans tous les esprits. La crainte est bien de voir ces institutions financières tomber les unes après les autres. Les autorités américaines ont donc pris plusieurs mesures durant le week-end. Elles ont notamment annoncé vouloir garantir le retrait de l’intégralité des dépôts de la SVB. Joe Biden s'est aujourd'hui félicité que les autorités américaines aient réagi "rapidement". Dans une allocution, le Président des États-Unis a tenu à rassurer alors que la panique bancaire guette et que certains experts anticipent une crise financière : "Les Américains peuvent se rassurer, le système bancaire est solide", a-t-il répété plusieurs fois lors de sa prise de parole. Pourtant, les marchés boursiers semblent eux témoigner d’une certaine fébrilité. En France, Bruno Le Maire se veut lui aussi rassurant. La faillite des banques SVB et Signature ne met pas en danger les banques françaises, a assuré ce matin sur Franceinfo le ministre de l’économie. "Je ne vois pas de risque de contagion, donc il n’y a pas d’alerte spécifique", a-t-il déclaré. "Nous avons des banques qui sont solides", "un système bancaire qui est solide" et "un ratio de liquidités qui est élevé", a affirmé Bruno Le Maire. Mais l'inquiétude a bel et bien gagné les marchés. Après un premier décrochage des banques vendredi dernier, les bourses européennes baissent fortement ce lundi, plombées par le secteur bancaire. Il s'agit de la pire séance de l'année. Le secteur de l'immobilier était, lui, déjà victime des évolutions financières, avant l'inquiétude de ces derniers jours. Le taux moyen auquel on peut emprunter pour acheter son logement est en effet au plus haut au plus haut depuis près de sept ans. Cette hausse s’explique par la remontée des taux d’intérêts auxquels les établissements bancaires empruntent eux-mêmes auprès des banques centrales, dont la Banque Centrale Européenne. Ces dernières les augmentent pour dissuader la consommation, et ainsi tenter de limiter l’inflation. Et il ne faut pas compter sur la récente baisse des prix des biens immobiliers, trop légère, pour réussir à compenser cette flambée des taux d’intérêts. En conséquence, nombreux seront les acheteurs à voir leur capacité d’emprunt chuter. Le volume des transactions risque donc de baisser dans les mois à venir. Le secteur du neuf rencontre également des problèmes. La hausse vertigineuse du prix des matières premières freine les mises en chantier et fait exploser les prix. Tout semble donc concourir à la raréfaction du nombre de clients, de la demande donc. Un autre secteur est actuellement dans le dur, celui de l'habillement de milieu de gamme. Avec le placement en redressement judiciaire de Gap France annoncé le 1er mars et l'arrêt définitif de San Marina le 18 février, l'hécatombe se poursuit chez ces enseignes de mode. Fermeture, liquidation, plan social... Un grand nombre de marques françaises est en train de sombrer. Dans le sillage de la liquidation de Camaïeu fin 2022, les décisions judiciaires s'accumulent dans le paysage textile hexagonal. Pour Kookaï, Cop.Copine ou encore Pimkie la mauvaise passe à des airs de clap de fin. Le triomphe de l’e-commerce, la concurrence de l'ultrafast fashion, l'avènement de la seconde main, la saturation de l'offre et des erreurs de gestion semblent avoir raison du secteur, confronté à un "mur des faillites", tant redouté. Les banques françaises sont-elles menacées par une nouvelle crise financière de grande ampleur ? Va-t-il devenir très compliquer d'acheter un logement ces prochaines années ? La France va-t-elle se heurter à un "mur des faillites" ? Nos experts : - Philippe Dessertine, directeur de l’Institut de Haute Finance et auteur de "Le grand basculement" - Marc Fiorentino, dirigeant d’Euroland Corporate, co-fondateur de "Meilleurplacement.com" - Sylvie Matelly, économiste, directrice adjointe de l'IRIS - Institut de Relations Internationales et Stratégiques - Céline Antonin, économiste et professeure à Sciences Po - OFCE
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Le système bancaire américain est entré dans une zone de turbulence. En quatre jours seulement, trois défaillances bancaires sont survenues aux États-Unis. Mercredi dernier, Silvergate Bank était mise en liquidation. Mais le véritable choc est survenu deux jours plus tard, lorsque Silicon Valley Bank (SVB) a été fermée par les autorités américaines. La SVB était la seizième institution américaine, avec 210 milliards de dollars d’actifs. Il s’agit de la plus grosse faillite bancaire depuis la grande crise financière de 2008 et de la deuxième plus importante de l’histoire des États-Unis. Hier, Signature Bank, la 21e banque américaine, avec des actifs estimés à 110 milliards de dollars fin 2022 et 88 milliards de dollars de dépôts a elle aussi été placée en liquidation.
Le gouvernement américain prend ces faillites très au sérieux. L'enjeu est d'éviter qu'elles ne provoquent une contagion au reste du système bancaire, a indiqué hier la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen. Le souvenir douloureux de la faillite en 2008 de Lehman Brothers, qui avait précipité les banques du monde entier dans sa chute, est dans tous les esprits. La crainte est bien de voir ces institutions financières tomber les unes après les autres. Les autorités américaines ont donc pris plusieurs mesures durant le week-end. Elles ont notamment annoncé vouloir garantir le retrait de l’intégralité des dépôts de la SVB.
Joe Biden s'est aujourd'hui félicité que les autorités américaines aient réagi "rapidement". Dans une allocution, le Président des États-Unis a tenu à rassurer alors que la panique bancaire guette et que certains experts anticipent une crise financière : "Les Américains peuvent se rassurer, le système bancaire est solide", a-t-il répété plusieurs fois lors de sa prise de parole. Pourtant, les marchés boursiers semblent eux témoigner d’une certaine fébrilité.
En France, Bruno Le Maire se veut lui aussi rassurant. La faillite des banques SVB et Signature ne met pas en danger les banques françaises, a assuré ce matin sur Franceinfo le ministre de l’économie. "Je ne vois pas de risque de contagion, donc il n’y a pas d’alerte spécifique", a-t-il déclaré. "Nous avons des banques qui sont solides", "un système bancaire qui est solide" et "un ratio de liquidités qui est élevé", a affirmé Bruno Le Maire. Mais l'inquiétude a bel et bien gagné les marchés. Après un premier décrochage des banques vendredi dernier, les bourses européennes baissent fortement ce lundi, plombées par le secteur bancaire. Il s'agit de la pire séance de l'année.
Le secteur de l'immobilier était, lui, déjà victime des évolutions financières, avant l'inquiétude de ces derniers jours. Le taux moyen auquel on peut emprunter pour acheter son logement est en effet au plus haut au plus haut depuis près de sept ans. Cette hausse s’explique par la remontée des taux d’intérêts auxquels les établissements bancaires empruntent eux-mêmes auprès des banques centrales, dont la Banque Centrale Européenne. Ces dernières les augmentent pour dissuader la consommation, et ainsi tenter de limiter l’inflation. Et il ne faut pas compter sur la récente baisse des prix des biens immobiliers, trop légère, pour réussir à compenser cette flambée des taux d’intérêts. En conséquence, nombreux seront les acheteurs à voir leur capacité d’emprunt chuter. Le volume des transactions risque donc de baisser dans les mois à venir.
Le secteur du neuf rencontre également des problèmes. La hausse vertigineuse du prix des matières premières freine les mises en chantier et fait exploser les prix. Tout semble donc concourir à la raréfaction du nombre de clients, de la demande donc.
Un autre secteur est actuellement dans le dur, celui de l'habillement de milieu de gamme. Avec le placement en redressement judiciaire de Gap France annoncé le 1er mars et l'arrêt définitif de San Marina le 18 février, l'hécatombe se poursuit chez ces enseignes de mode. Fermeture, liquidation, plan social... Un grand nombre de marques françaises est en train de sombrer. Dans le sillage de la liquidation de Camaïeu fin 2022, les décisions judiciaires s'accumulent dans le paysage textile hexagonal. Pour Kookaï, Cop.Copine ou encore Pimkie la mauvaise passe à des airs de clap de fin. Le triomphe de l’e-commerce, la concurrence de l'ultrafast fashion, l'avènement de la seconde main, la saturation de l'offre et des erreurs de gestion semblent avoir raison du secteur, confronté à un "mur des faillites", tant redouté.
Les banques françaises sont-elles menacées par une nouvelle crise financière de grande ampleur ?
Va-t-il devenir très compliquer d'acheter un logement ces prochaines années ?
La France va-t-elle se heurter à un "mur des faillites" ?
Nos experts :
- Philippe Dessertine, directeur de l’Institut de Haute Finance et auteur de "Le grand basculement"
- Marc Fiorentino, dirigeant d’Euroland Corporate, co-fondateur de "Meilleurplacement.com"
- Sylvie Matelly, économiste, directrice adjointe de l'IRIS - Institut de Relations Internationales et Stratégiques
- Céline Antonin, économiste et professeure à Sciences Po - OFCE
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé