Chine / États-Unis : l’affaire du ballon espion
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Outil d’espionnage pour le Pentagone, aéronef civil dévié de sa trajectoire d’après Pékin, le ballon chinois a finalement été abattu ce week-end par un avion de chasse au large de la Caroline du Sud. Un impact filmé par plusieurs habitants, qui marque la fin du voyage pour cet engin aperçu pour la première fois samedi 28 janvier en Alaska. Il avait ensuite traversé l’espace aérien américain et avait survolé des sites nucléaires. Joe Biden qui avait donné l’ordre mercredi de l’abattre au plus vite a félicité les pilotes. Cette décision a également été saluée par le Premier ministre canadien Justin Trudeau. "Ensemble (...) nous continuerons de nous protéger et de nous défendre", avait-il déclaré dans un tweet samedi. Le ballon avait survolé le Canada avant d'entrer dans l'espace aérien américain.
L’acte, en revanche, a été condamné rapidement par Pékin. Le gouvernement chinois a affirmé qu’il ne s’agissait que d’une "opération météorologique" et a accusé les États-Unis d’avoir "réagi de manière excessive" en employant la force. Il a également menacé de répliquer "si nécessaire" et a confirmé qu’un autre ballon chinois survole actuellement l’Amérique Latine.
L’incident a déjà entraîné le report de la visite du secrétaire d’État américain, Antony Blinken, en Chine. Prévue les 5 et 6 février, elle comprenait une rencontre avec le président chinois, Xi Jinping. Une première du genre depuis six ans, pour un chef de la diplomatie américaine, très attendue, alors que tant de foyers de tension existent entre les deux géants du XXIème siècle, à l’heure de la guerre en Ukraine, et de celles qui menacent à Taiwan ou en mer de Chine méridionale.
Alors pourquoi la Chine a-t-elle pris le risque d’envoyer ce ballon au-dessus des États-Unis à ce moment-là ? La Chine cherchait-t-elle à tester la réponse américaine ? Et quelle ampleur pourrait prendre cette crise ? Doit-on craindre une guerre entre les deux pays ?
Ces derniers jours, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois, Mao Ning, a demandé aux États-Unis, qu'elle accuse "d’avoir déclenché la crise en Ukraine" d’arrêter d’envoyer des armes lourdes à Kiev. Une déclaration qui contredit la posture de "neutralité" adoptée par le président chinois Xi Jinping depuis le début de l’invasion russe et qui interroge.
Parallèlement à Taiwan, on se prépare de plus en plus à une possible invasion de Pékin. En décembre dernier, la présidente Tsai Ing-wen a annoncé le rallongement du service militaire obligatoire de quatre mois à un an. Le gouvernement achète aussi de plus en plus d'avions de combat et de missiles anti-navires. De son côté, le milliardaire Robert Tsao, magnat taïwanais des semi-conducteurs, a décidé de consacrer 100 millions de dollars pour former des citoyens au combat afin de défendre l’île.
Nos Experts :
- Pierre Haski, chroniqueur international - France Inter et L’Obs
- Nicole Bacharan, politologue spécialiste des États-Unis
- Sylvie Matelly, économiste - Directrice adjointe de l'IRIS - Institut de Relations Internationales et Stratégiques
- Marc Julienne, chercheur- responsable des activités Chine, Centre Asie de l’Ifri
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé