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Iran : silence, on tue
C dans l'air- 1 h 5 min
- Français
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- tous publics
Mohsen Shekari, Majid Reza Rahnavard, Mohammad Mehdi Karami, Sayed Mohammad Hosseini. Ce sont les noms des quatre Iraniens exécutés dans le cadre de leur participation au vaste mouvement de contestation provoqué par la mort de Mahsa Amini, le 16 septembre dernier. La jeune femme était décédée après son arrestation par la police des mœurs. Au moins 80 personnes risquent de subir le même sort. Condamnés à la peine capitale après des "simulacres de procès", qui s'appuient bien souvent sur "des aveux obtenus sous torture et des preuves frauduleuses", ils sont donc menacés d'être prochainement exécutés d'après Amnesty International. "Un nombre par ailleurs vraisemblablement sous-estimé alors que des milliers de personnes ont été emprisonnées depuis le début des manifestations", déplorait mi-décembre la responsable du programme Libertés à Amnesty France. Cette campagne de terreur pourrait pourtant être contre-productive pour le pouvoir iranien en galvanisant la colère des manifestants. Cette politique sanglante suscite la douleur au sein des familles des condamnés et l'indignation de la communauté internationale. Mais elle ne se limite pas au mouvement de révolte en cours. Téhéran a en effet annoncé ce matin l'exécution d’un binational Irano-Britannique pour espionnage. Alireza Akbari avait été condamné pour "atteinte à la sécurité intérieure et extérieure du pays". Londres, par la voix de son ministre britannique des Affaires étrangères James Cleverly, a dénoncé un "acte barbare" qui "ne restera pas sans réponse". Téhéran détient actuellement plusieurs prisonniers français également accusés d'espionnage. Leur situation est préoccupante. Au-delà de la répression en interne, le régime iranien représente de nombreuses menaces à l'échelle internationale. Et ce, en raison de son positionnement stratégique et du choix de ses alliés. Son lien avec la Russie s'est renforcé ces derniers mois. Téhéran fournit actuellement à Moscou des drones kamikazes Shahed-136 qui font des ravages dans la guerre en Ukraine. Le pays poursuit également son enrichissement d'uranium depuis le retrait unilatéral américain de l'accord sur le nucléaire. En Asie, un autre régime s'enfonce lui aussi dans l'obscurantisme. Il s'agit de celui des talibans, en Afghanistan. Dans le pays les droits des citoyens, et tout premier lieu ceux des femmes, sont réduits à portion congrue, au nom des principes de la loi islamique. Pourtant, le régime est confronté à l'opposition d'un groupe islamiste concurrent : l'organisation Etat islamique. Cette dernière a revendiqué une attaque perpétrée mercredi contre le ministère des affaires étrangères afghan. Le pays, privé de nombreuses aides internationales depuis le retour au pouvoir des talibans à l'été 2021, s'enfonce dans la violence et le chaos. De nouvelles exécutions vont-elles avoir lieu en Iran ? Jusqu'où peut aller l'hostilité du régime aux Occidentaux ? En Afghanistan, le régime des talibans pourra-t-il tenir ? Invités : - Delphine Minoui, Grand reporter spécialiste du monde iranien - Le Figaro et auteure de "Je vous écris de Téhéran" - Agnès Levallois, consultante et spécialiste du Moyen-Orient, maître de recherche à la Fondation pour la Recherche Stratégique (FRS) - David Rigoulet-Roze, politologue et rédacteur en chef de la revue "Orients stratégiques" et auteur de "La République islamique d'Iran en crise systémique" - Pascal Boniface, directeur de l'IRIS, Institut de Relations Internationales et Stratégiques
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Mohsen Shekari, Majid Reza Rahnavard, Mohammad Mehdi Karami, Sayed Mohammad Hosseini. Ce sont les noms des quatre Iraniens exécutés dans le cadre de leur participation au vaste mouvement de contestation provoqué par la mort de Mahsa Amini, le 16 septembre dernier. La jeune femme était décédée après son arrestation par la police des mœurs.
Au moins 80 personnes risquent de subir le même sort. Condamnés à la peine capitale après des "simulacres de procès", qui s'appuient bien souvent sur "des aveux obtenus sous torture et des preuves frauduleuses", ils sont donc menacés d'être prochainement exécutés d'après Amnesty International. "Un nombre par ailleurs vraisemblablement sous-estimé alors que des milliers de personnes ont été emprisonnées depuis le début des manifestations", déplorait mi-décembre la responsable du programme Libertés à Amnesty France. Cette campagne de terreur pourrait pourtant être contre-productive pour le pouvoir iranien en galvanisant la colère des manifestants.
Cette politique sanglante suscite la douleur au sein des familles des condamnés et l'indignation de la communauté internationale. Mais elle ne se limite pas au mouvement de révolte en cours. Téhéran a en effet annoncé ce matin l'exécution d’un binational Irano-Britannique pour espionnage. Alireza Akbari avait été condamné pour "atteinte à la sécurité intérieure et extérieure du pays". Londres, par la voix de son ministre britannique des Affaires étrangères James Cleverly, a dénoncé un "acte barbare" qui "ne restera pas sans réponse". Téhéran détient actuellement plusieurs prisonniers français également accusés d'espionnage. Leur situation est préoccupante.
Au-delà de la répression en interne, le régime iranien représente de nombreuses menaces à l'échelle internationale. Et ce, en raison de son positionnement stratégique et du choix de ses alliés. Son lien avec la Russie s'est renforcé ces derniers mois. Téhéran fournit actuellement à Moscou des drones kamikazes Shahed-136 qui font des ravages dans la guerre en Ukraine.
Le pays poursuit également son enrichissement d'uranium depuis le retrait unilatéral américain de l'accord sur le nucléaire.
En Asie, un autre régime s'enfonce lui aussi dans l'obscurantisme. Il s'agit de celui des talibans, en Afghanistan. Dans le pays les droits des citoyens, et tout premier lieu ceux des femmes, sont réduits à portion congrue, au nom des principes de la loi islamique. Pourtant, le régime est confronté à l'opposition d'un groupe islamiste concurrent : l'organisation Etat islamique. Cette dernière a revendiqué une attaque perpétrée mercredi contre le ministère des affaires étrangères afghan. Le pays, privé de nombreuses aides internationales depuis le retour au pouvoir des talibans à l'été 2021, s'enfonce dans la violence et le chaos.
De nouvelles exécutions vont-elles avoir lieu en Iran ? Jusqu'où peut aller l'hostilité du régime aux Occidentaux ? En Afghanistan, le régime des talibans pourra-t-il tenir ?
Invités :
- Delphine Minoui, Grand reporter spécialiste du monde iranien - Le Figaro et auteure de "Je vous écris de Téhéran"
- Agnès Levallois, consultante et spécialiste du Moyen-Orient, maître de recherche à la Fondation pour la Recherche Stratégique (FRS)
- David Rigoulet-Roze, politologue et rédacteur en chef de la revue "Orients stratégiques" et auteur de "La République islamique d'Iran en crise systémique"
- Pascal Boniface, directeur de l'IRIS, Institut de Relations Internationales et Stratégiques
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé