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Iran : le régime peut-il tomber ?
C dans l'air- 1 h 6 min
- Français
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Il y a trois semaines, une jeune femme de 22 ans, Masha Amini, décédait à l’hôpital après avoir été arrêtée par la police des mœurs de Téhéran pour "port de vêtements inappropriés", des mèches de cheveux dépassaient de son voile. Depuis les Iraniens descendent chaque jour dans les rues de Téhéran et d’autres villes du pays aux cris de "Jin, Jiyan, Azadî" ("Femme, vie, liberté"). Dans les manifestations, beaucoup d’hommes mais aussi de femmes, jeunes très souvent, retirent et brûlent leur voile en signe de protestation malgré la répression et les balles. Un vent de contestation qui loin de s’éteindre gagne depuis le week-end dernier les universités du pays mais aussi les écoles. Dans une vidéo publiée lundi sur les réseaux sociaux, des jeunes filles, la tête non voilée, scandent "Mort au dictateur", en référence au guide suprême Ali Khamenei, dans une école de Karaj, à l'ouest de Téhéran. D'autres séquences montrent des écolières quittant les salles de classe pour défiler dans divers endroits de la ville lors de manifestations éclair, afin d'éviter d'être repérées. Car malgré la chape de plomb imposée par le régime, des vidéos et témoignages laissent également entrevoir la violence exercée par les forces de l’ordre contre les manifestants, notamment contre les étudiants qui se sont soulevés ces derniers jours. Au moins 82 personnes ont été tuées et des centaines d’autres blessées depuis vendredi dans la répression des manifestations qui ont éclaté à Zahédan, dans le sud-est de l'Iran, selon Amnesty International qui précise que les pannes d'Internet en cours dans le pays rendent de plus en plus difficile la confirmation des décès. Les autorités iraniennes avancent elles un bilan d'environ 60 morts depuis le 16 septembre parmi lesquels 12 membres des forces de sécurité. Plus d'un millier de personnes ont été arrêtées et plus de 620 relâchées dans la seule province de Téhéran, d’après un bilan officiel. Des chiffres qui seraient bien en deçà de la réalité alors que le régime, comme en 2019 et en 2009, fait tout pour contenir la révolte. Dans ce contexte, la France a appelé hier ses ressortissants à quitter le pays « dans les plus brefs délais ». Selon le ministère des Affaires étrangères, "tout visiteur français, y compris binational, s’expose à un risque élevé d’arrestation, de détention arbitraire et de jugement inéquitable". Cette alerte survient au lendemain de la diffusion d’une vidéo d’"aveux" d’espionnage de deux enseignants français arrêtés en mai dernier en Iran. Dans cette séquence, une jeune femme s’exprimant en français indique s’appeler Cécile Kohler et être agent de renseignement opérationnel à la direction générale de la sécurité extérieure (DGSE, service de renseignement français). Elle affirme qu’elle et son conjoint étaient en Iran "pour préparer les conditions de la révolution et du renversement du régime iranien". Le Quai d’Orsay a dénoncé une "vidéo révoltante" qui "met en scène de faux aveux, extorqués sous la contrainte" et a demandé la "libération immédiate" de ces "otages d'État". Les familles du couple de Français ont alerté, vendredi, sur les "conditions inhumaines de détention (…) pour des motifs fallacieux", avec une "pression psychologique inimaginable". Alors que se passe-t-il en Iran ? Quelles sont les raisons de la révolte des Iraniens et des Iraniennes ? Comment la diaspora iranienne participe-t-elle à ce combat ? Que sait-on des Français détenus en Iran ? Enfin pourquoi l’armée iranienne bombarde-t-elle depuis quelques jours quotidiennement des groupes kurdes établis dans le Kurdistan irakien voisin ? Invités : - David Rigoulet Roze, politologue, chercheur associé à l’IRIS et rédacteur en chef de la revue "Orients Stratégiques" - Fariba Hachtroudi, journaliste et auteur iranienne - Azadeh Kian Thebaut, sociologue franco-iranienne et auteure de “femmes et pouvoir en Islam” - Hasni Abidi, politologue, directeur du Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen (CERMAM)
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Il y a trois semaines, une jeune femme de 22 ans, Masha Amini, décédait à l’hôpital après avoir été arrêtée par la police des mœurs de Téhéran pour "port de vêtements inappropriés", des mèches de cheveux dépassaient de son voile. Depuis les Iraniens descendent chaque jour dans les rues de Téhéran et d’autres villes du pays aux cris de "Jin, Jiyan, Azadî" ("Femme, vie, liberté"). Dans les manifestations, beaucoup d’hommes mais aussi de femmes, jeunes très souvent, retirent et brûlent leur voile en signe de protestation malgré la répression et les balles. Un vent de contestation qui loin de s’éteindre gagne depuis le week-end dernier les universités du pays mais aussi les écoles.
Dans une vidéo publiée lundi sur les réseaux sociaux, des jeunes filles, la tête non voilée, scandent "Mort au dictateur", en référence au guide suprême Ali Khamenei, dans une école de Karaj, à l'ouest de Téhéran. D'autres séquences montrent des écolières quittant les salles de classe pour défiler dans divers endroits de la ville lors de manifestations éclair, afin d'éviter d'être repérées.
Car malgré la chape de plomb imposée par le régime, des vidéos et témoignages laissent également entrevoir la violence exercée par les forces de l’ordre contre les manifestants, notamment contre les étudiants qui se sont soulevés ces derniers jours.
Au moins 82 personnes ont été tuées et des centaines d’autres blessées depuis vendredi dans la répression des manifestations qui ont éclaté à Zahédan, dans le sud-est de l'Iran, selon Amnesty International qui précise que les pannes d'Internet en cours dans le pays rendent de plus en plus difficile la confirmation des décès. Les autorités iraniennes avancent elles un bilan d'environ 60 morts depuis le 16 septembre parmi lesquels 12 membres des forces de sécurité. Plus d'un millier de personnes ont été arrêtées et plus de 620 relâchées dans la seule province de Téhéran, d’après un bilan officiel. Des chiffres qui seraient bien en deçà de la réalité alors que le régime, comme en 2019 et en 2009, fait tout pour contenir la révolte.
Dans ce contexte, la France a appelé hier ses ressortissants à quitter le pays « dans les plus brefs délais ». Selon le ministère des Affaires étrangères, "tout visiteur français, y compris binational, s’expose à un risque élevé d’arrestation, de détention arbitraire et de jugement inéquitable". Cette alerte survient au lendemain de la diffusion d’une vidéo d’"aveux" d’espionnage de deux enseignants français arrêtés en mai dernier en Iran. Dans cette séquence, une jeune femme s’exprimant en français indique s’appeler Cécile Kohler et être agent de renseignement opérationnel à la direction générale de la sécurité extérieure (DGSE, service de renseignement français). Elle affirme qu’elle et son conjoint étaient en Iran "pour préparer les conditions de la révolution et du renversement du régime iranien". Le Quai d’Orsay a dénoncé une "vidéo révoltante" qui "met en scène de faux aveux, extorqués sous la contrainte" et a demandé la "libération immédiate" de ces "otages d'État". Les familles du couple de Français ont alerté, vendredi, sur les "conditions inhumaines de détention (…) pour des motifs fallacieux", avec une "pression psychologique inimaginable".
Alors que se passe-t-il en Iran ? Quelles sont les raisons de la révolte des Iraniens et des Iraniennes ? Comment la diaspora iranienne participe-t-elle à ce combat ? Que sait-on des Français détenus en Iran ? Enfin pourquoi l’armée iranienne bombarde-t-elle depuis quelques jours quotidiennement des groupes kurdes établis dans le Kurdistan irakien voisin ?
Invités :
- David Rigoulet Roze, politologue, chercheur associé à l’IRIS et rédacteur en chef de la revue "Orients Stratégiques"
- Fariba Hachtroudi, journaliste et auteur iranienne
- Azadeh Kian Thebaut, sociologue franco-iranienne et auteure de “femmes et pouvoir en Islam”
- Hasni Abidi, politologue, directeur du Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen (CERMAM)
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé