Italie : la victoire de Meloni... et du fascisme ?
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C’est un séisme politique en Europe. Pour la première fois depuis 1945, un parti post-fasciste pourrait gouverner l'Italie, l’un des trois pays fondateurs de l’Union européenne. Après la Suède, l'extrême droite a fait hier une nouvelle percée sur le Vieux continent avec l'arrivée en tête des élections législatives de Giorgia Meloni et de son parti, membre d'une coalition de droite qui remporte plus de 44 % des suffrages.
Une victoire annoncée depuis plusieurs mois dans les sondages qui a finalement été sans appel hier dans les urnes lors d’un scrutin marqué par une forte abstention ( 35,3 %). Ainsi, Fratelli d'Italia (FDI) a recueilli ce dimanche plus de 26 % des voix, devenant le premier parti du pays, tandis que ses partenaires la Ligue d'extrême droite de Matteo Salvini et le parti conservateur Forza Italia (FI) de Silvio Berlusconi, ont récolté respectivement 9 % et 8 % des votes. Giorgia Meloni revendique donc logiquement la tête du prochain gouvernement.
En pôle position pour devenir la première femme cheffe de gouvernement, cette Romaine de 45 ans, qui jeune militante disait admirer Mussolini, est parvenue à dédiaboliser son image et rassembler sur son nom les peurs et les colères de millions d'Italiens face à la flambée des prix, le chômage, les menaces de récession ou l'incurie des services publics. D’autant que son parti n’a pas participé au gouvernement d'union nationale sortant, ni au précédent. Une virginité politique qui lui a permis de passer de 4 % à 26 % des voix en quatre ans.
Désormais en Italie, c’est l’heure des négociations pour la formation du futur gouvernement, alors qu’en Europe les réactions se multiplient. La Première ministre Élisabeth Borne a prévenu que la France serait "attentive" au "respect" des droits de l'homme et de l'avortement. Pour le ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel Albarés, la victoire de Giorgia Meloni intervient à un moment où "deux modèles s'affrontent" en Europe. "Les populismes finissent toujours en catastrophe", a-t-il mis en garde.
Dans la nuit, Giorgia Meloni a en revanche reçu le soutien des autorités en Pologne et en Hongrie, mais aussi les félicitations du parti espagnol d'extrême droite VOX et du Rassemblement national en France.
Alors qui est Giorgia Meloni ? Quel est son projet politique ? Économie, immigration, famille… Que veut-elle faire en Italie ? Enfin dès la semaine dernière la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen avait évoqué des sanctions possibles si les principes de l’UE ne sont pas respectés. Qu’est-ce qui effraie Bruxelles dans le programme de Giorgia Meloni ? Et que se passe-t-il en Suède ?
Invités :
- Pascal Perrineau, politologue et professeur des universités à Sciences Po, auteur de "Le populisme"
- Jean-Dominique Giuliani, président de la Fondation Robert Schuman
- Anaïs Ginori, correspondante à Paris - La Repubblica
- Marc Semo, rédacteur en chef-adjoint des pages idées - débats - Le Monde
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé