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En Iran, dix jours après le début d'une puissante vague de manifestations, la tension ne faiblit pas et le régime se montre très répressif. Plus de 1 200 personnes ont déjà été arrêtées dans la république islamique. Selon un bilan officiel incluant manifestants et forces de l'ordre, au moins 41 personnes ont également été tuées. L'ONG Iran Human Rights a, elle, fait état dimanche "d'au moins 76 personnes tuées".
En dépit de la violence de la répression, les protestations se poursuivent dans de nombreuses villes du pays. C'est la mort de Mahsa Amini, une jeune femme âgée de 22 ans, qui a mis le feu aux poudres. Arrêtée par la police des mœurs pour "port inapproprié de vêtements", en l'occurrence de son voile islamique, elle est morte dans d'obscures circonstances après avoir été malmenée par les autorités. Dans la République islamique, le code vestimentaire pour les femmes est très strict, en particulier celui imposant le port du voile. Ces règles sont vues par toute une génération d'Iraniennes et d'Iraniens comme un carcan, un symbole de leur liberté étouffée. En conséquence, le mouvement de contestation qui s'est propagé dans plusieurs villes du pays tourne désormais à la contestation du régime des mollahs. Les manifestants crient en effet partout des slogans hostiles au pouvoir, au risque de leur vie, faisant preuve d'un grand courage.
Face à la dureté du régime, la communauté internationale accentue sa pression sur Téhéran. Le Canada a décidé imposer des sanctions contre des responsables iraniens tandis que Paris a condamné la "répression violente, par l'appareil sécuritaire iranien, des manifestations". L'Allemagne a convoqué dimanche l'ambassadeur d'Iran. La veille, l'Union européenne avait dénoncé "l'usage disproportionné de la force" par les autorités iraniennes.
Alors que la tension s'accroît en Téhéran et l'Occident, l'accord sur le nucléaire iranien semble au point mort. Le président iranien Ebrahim Raïssi a affirmé à l'ONU que son pays ne cherchait pas "à construire ou à obtenir des armes nucléaires" alors que les négociations pour relancer l'accord de 2015 patinent. Le retrait unilatéral des États-Unis, en 2018, sous la présidence de Donald Trump, avait anéanti l’un des rares succès récents de négociation avec l'Iran, et obligé les autres signataires à beaucoup d’obstination et d’ingéniosité pour essayer de le sauver. La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni – qui étaient parties à l'accord sur le nucléaire iranien de 2015 avec les États-Unis, la Russie et la Chine – attendent une réponse formelle de Téhéran aux dernières conditions qu'ils ont proposées pour redonner vie à ce texte. Le président français Emmanuel Macron a précisé que "la balle (était) maintenant dans le camp de l'Iran" pour une éventuelle relance de l'accord sur le nucléaire, censé garantir que la République islamique ne puisse pas se doter de l'arme atomique en échange d'une levée des sanctions sur son économie.
Si les pays occidentaux craignent que l'Iran ne devienne une puissance nucléaire, ils redoutent également l'agressivité de la Russie, dotée du plus grand arsenal nucléaire de la planète. Embourbé en Ukraine, le président russe Vladimir Poutine s'est montré menaçant lors d'une récente allocution télévisée. Les États-Unis ont en conséquence averti la Russie des "conséquences catastrophiques" en cas de frappe nucléaire. Conseiller à la sécurité nationale du président Joe Biden, Jake Sullivan a déclaré dimanche 25 septembre que les États-Unis ont "communiqué directement aux Russes au plus haut niveau, en privé, qu’il y aura des conséquences catastrophiques pour la Russie s’ils utilisent des armes nucléaires en Ukraine." Il a indiqué que son pays et ses alliés répondraient "de manière décisive". Le caractère privé de ces échanges visait à ne pas alimenter d'escalade verbale dans le contexte actuel de grande tension.
Le régime des mollahs est-il menacé par le puissant mouvement de manifestations en Iran ?
Un accord sur le nucléaire iranien est-il possible ?
Quelle pourrait être la réponse des occidentaux à l'utilisation par Vladimir Poutine de l'arme nucléaire ?
Invités :
- François Clemenceau, rédacteur en chef international - Le Journal du Dimanche
- Delphine Minoui, journaliste franco-iranienne spécialiste du monde iranien - Le Figaro
- Mariam Pirzadeh, journaliste, correspondante à Téhéran - France 24
- Hasni Abidi, politologue, spécialiste du monde arabeEn savoir plus
En Iran, dix jours après le début d'une puissante vague de manifestations, la tension ne faiblit pas et le régime se montre très répressif. Plus de 1 200 personnes ont déjà été arrêtées dans la république islamique. Selon un bilan officiel incluant manifestants et forces de l'ordre, au moins 41 personnes ont également été tuées. L'ONG Iran Human Rights a, elle, fait état dimanche "d'au moins 76 personnes tuées".
En dépit de la violence de la répression, les protestations se poursuivent dans de nombreuses villes du pays. C'est la mort de Mahsa Amini, une jeune femme âgée de 22 ans, qui a mis le feu aux poudres. Arrêtée par la police des mœurs pour "port inapproprié de vêtements", en l'occurrence de son voile islamique, elle est morte dans d'obscures circonstances après avoir été malmenée par les autorités. Dans la République islamique, le code vestimentaire pour les femmes est très strict, en particulier celui imposant le port du voile. Ces règles sont vues par toute une génération d'Iraniennes et d'Iraniens comme un carcan, un symbole de leur liberté étouffée. En conséquence, le mouvement de contestation qui s'est propagé dans plusieurs villes du pays tourne désormais à la contestation du régime des mollahs. Les manifestants crient en effet partout des slogans hostiles au pouvoir, au risque de leur vie, faisant preuve d'un grand courage.
Face à la dureté du régime, la communauté internationale accentue sa pression sur Téhéran. Le Canada a décidé imposer des sanctions contre des responsables iraniens tandis que Paris a condamné la "répression violente, par l'appareil sécuritaire iranien, des manifestations". L'Allemagne a convoqué dimanche l'ambassadeur d'Iran. La veille, l'Union européenne avait dénoncé "l'usage disproportionné de la force" par les autorités iraniennes.
Alors que la tension s'accroît en Téhéran et l'Occident, l'accord sur le nucléaire iranien semble au point mort. Le président iranien Ebrahim Raïssi a affirmé à l'ONU que son pays ne cherchait pas "à construire ou à obtenir des armes nucléaires" alors que les négociations pour relancer l'accord de 2015 patinent. Le retrait unilatéral des États-Unis, en 2018, sous la présidence de Donald Trump, avait anéanti l’un des rares succès récents de négociation avec l'Iran, et obligé les autres signataires à beaucoup d’obstination et d’ingéniosité pour essayer de le sauver. La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni – qui étaient parties à l'accord sur le nucléaire iranien de 2015 avec les États-Unis, la Russie et la Chine – attendent une réponse formelle de Téhéran aux dernières conditions qu'ils ont proposées pour redonner vie à ce texte. Le président français Emmanuel Macron a précisé que "la balle (était) maintenant dans le camp de l'Iran" pour une éventuelle relance de l'accord sur le nucléaire, censé garantir que la République islamique ne puisse pas se doter de l'arme atomique en échange d'une levée des sanctions sur son économie.
Si les pays occidentaux craignent que l'Iran ne devienne une puissance nucléaire, ils redoutent également l'agressivité de la Russie, dotée du plus grand arsenal nucléaire de la planète. Embourbé en Ukraine, le président russe Vladimir Poutine s'est montré menaçant lors d'une récente allocution télévisée. Les États-Unis ont en conséquence averti la Russie des "conséquences catastrophiques" en cas de frappe nucléaire. Conseiller à la sécurité nationale du président Joe Biden, Jake Sullivan a déclaré dimanche 25 septembre que les États-Unis ont "communiqué directement aux Russes au plus haut niveau, en privé, qu’il y aura des conséquences catastrophiques pour la Russie s’ils utilisent des armes nucléaires en Ukraine." Il a indiqué que son pays et ses alliés répondraient "de manière décisive". Le caractère privé de ces échanges visait à ne pas alimenter d'escalade verbale dans le contexte actuel de grande tension.
Le régime des mollahs est-il menacé par le puissant mouvement de manifestations en Iran ?
Un accord sur le nucléaire iranien est-il possible ?
Quelle pourrait être la réponse des occidentaux à l'utilisation par Vladimir Poutine de l'arme nucléaire ?
- François Clemenceau, rédacteur en chef international - Le Journal du Dimanche
- Delphine Minoui, journaliste franco-iranienne spécialiste du monde iranien - Le Figaro
- Mariam Pirzadeh, journaliste, correspondante à Téhéran - France 24
- Hasni Abidi, politologue, spécialiste du monde arabe
Présenté par :
Caroline Roux, Axel de Tarlé