Royaume-Uni : après Boris, qui ?
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Le vote est terminé, il est crucial. Les quelque 200 000 membres du parti conservateur britannique ont été appelés à voter jusqu'à hier pour désigner leur nouveau leader, celui ou celle qui succédera à Boris Johnson au poste de Premier ministre dès mardi prochain. Le nom du vainqueur sera annoncé la veille, lundi 5 septembre. Selon les instituts de sondage, la ministre des Affaires étrangères Liz Truss est donnée favorite face à son rival Rishi Sunak. Ce serait la troisième femme à faire son entrée au 10 Downing Street après Margaret Thatcher et Theresa May.
C'est donc la fin de l'ère Johnson outre-manche. Trois années marquées par une série de scandales et la rupture avec l'Union européenne. Un divorce difficile qui a exacerbé les problèmes économiques : l'inflation est aujourd'hui record et la croissance en berne. Les pénuries de marchandises et de main d'œuvre se sont multipliées également, alors que les exportations vers l'UE sont maintenant au ralenti. La personne qui remplacera Boris Johnson aura donc fort à faire face, entre un parti cabossé par les scandales et un pays en pleine crise.
Le Royaume-Uni est en effet le membre du G7 le plus gravement frappé par l’inflation. Celle-ci pourrait atteindre les 22 % en janvier prochain. Avec des factures d’énergie qui seront 80 % plus importantes qu’un an plus tôt, l’hiver sera rude dans les foyers britanniques. Plus de 129 000 citoyens ont d'ailleurs signé la pétition "Don’t Pay UK" qui incite à ne pas régler ses factures d’énergie à partir du 1er octobre. La hausse exponentielle des dépenses énergétiques force déjà des millions de personnes à choisir entre se nourrir ou se chauffer l’hiver prochain.
Autre bilan à tirer des années Bojo : celui concernant son vaste programme "Global Britain". Celui-ci visait à restaurer la grandeur de la Grande-Bretagne post-Brexit, et à lui redonner de la valeur sur la scène internationale. Le développement d'une politique pro-business pour une meilleure attractivité était un des leviers, mais les résultats restent nuancés.
Sur le plan géopolitique, Boris Johnson a indéniablement chercher à exister, entre visites surprises à Kiev et unité affichée avec Joe Biden. Mais l'accord de libre échange tant vantée par Johnson avec les Etats-Unis ne parvient pas à se conclure. Les difficultés apparaissent aussi au sein même du Commonwealth, cette vaste organisation intergouvernementale composée de 54 anciennes colonies. L'empire paraît aujourd'hui se déliter, l'île de la Barbade, par exemple, s'est affranchie l'an dernier de la couronne britannique en se déclarant République.
Alors, qui pour remplacer Boris Johnson ? Quel bilan faire de son mandat ? Quelle serait la politique menée par Liz Truss si elle lui succède ? Comment le Royaume-Uni peut-il faire face à la crise économique ? Quelle peut être encore la place de la Grande-Bretagne à l'international ?
- Philip Turle, journaliste britannique, chroniqueur international à France 24
- Agnès Poirier, correspondante en Grande-Bretagne à L’Express
- Catherine Mathieu, économiste à l’OFCE, spécialiste du Royaume-Uni et des questions européennes
- Clémence Fourton, maîtresse de conférences en études anglophones à Sciences-Po Lille
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé