Italie, gaz, Ukraine : l'Europe en danger ?
C dans l'air- 1 h 6 min
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Il ne manquait plus que ça ! À l'heure de la guerre en Ukraine, de la crise énergétique et de la flambée des prix, le départ de Mario Draghi arrive au plus mauvais moment. Ces derniers jours, les Européens observaient avec inquiétude ce qui se passait sur la scène politique italienne, espérant que le président du Conseil italien resterait en poste. Mais l'Union nationale de la gauche à l'extrême droite, formée par Mario Draghi il y a un an et demi, a volé en éclats. Désavoué par trois partis de sa coalition, l'ancien chef de la BCE n’avait pas d’autre choix que de démissionner. Dans la foulée, le président italien a annoncé la dissolution du Sénat et de la Chambre des députés, déclenchant la tenue d'élections législatives anticipées fixées au 25 septembre prochain.
D’ici là, le gouvernement est appelé à gérer les affaires courantes d’un pays secoué par une crise politique majeure qui plonge l’Union européenne dans une période de grandes turbulences, et fait ressurgir le spectre d’une nouvelle crise de la dette souveraine dans la zone euro. Car l’Italie, troisième économie de l’Union européenne, supporte une dette publique pesant 150 % de son PIB. Ce qui en fait le maillon faible de la zone euro. Le commissaire européen à l’Economie Paolo Gentiloni a d’ailleurs immédiatement réagi en dénonçant "les irresponsables" qui ont lâché Draghi au risque de "provoquer une tempête". La Banque centrale européenne a décidé de son côté de remonter par surprise ses taux directeurs de 0,50 point, une première depuis 2011.
Dans ce contexte, les marchés financiers scrutent la situation avec attention, et ils ne sont pas les seuls. Les élections qui se tiendront à l'automne prochain pourraient faire la part belle aux partis d'extrême droite comme Fratelli d'Italia ou la Ligue, réputés proche de la Russie. Un scénario qui ne serait pas pour déplaire à Vladimir Poutine qui continue de souffler le chaud et le froid. Ainsi la Russie a remis en marche jeudi le gazoduc Nord Stream, qui relie directement les champs gaziers sibériens au nord de l’Allemagne, et doit signer ce vendredi à Istanbul un accord sur les exportations de céréales ukrainiennes. Mais dans le même temps, les bombardements se poursuivent en Ukraine, et le chef de la diplomatie russe a affirmé mercredi que les objectifs militaires de Moscou ne se limitaient plus uniquement à l'est du pays, mais concernaient aussi "une série d'autres territoires". Le lendemain Sergueï Lavrov s’est entretenu avec son homologue hongrois en visite à Moscou pour tenter d’augmenter sa fourniture de gaz russe, malgré les sanctions européennes.
Alors pourquoi la crise politique italienne inquiète-t-elle les Européens ? Faut-il craindre une nouvelle crise de la dette souveraine en zone euro ? Pourquoi la BCE a-t-elle remonté ses taux ? Et quels sont les "autres territoires" désormais dans le viseur de la Russie ?
Invités :
- Christophe Barbier, éditorialiste politique et conseiller de la rédaction - Franc-Tireur
- François Beaudonnet, journaliste spécialiste des questions européennes – France Télévision
- Anthony Bellanger, éditorialiste, spécialiste des questions internationales - France Inter
- Georgina Wright, directrice du programme Europe - Institut Montaigne
Présenté par : Axel de Tarlé