Centrale attaquée : Poutine joue avec le feu
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Au neuvième jour de l'offensive russe en Ukraine, Vladimir Poutine affiche sa détermination à poursuivre la guerre. La centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia, la plus grande d’Europe, située dans le sud-est du pays, est désormais occupée par l’armée russe, après avoir été bombardée. Des frappes russes ont en effet touché dans la nuit de jeudi à vendredi une unité de la centrale, provoquant un incendie et faisant craindre une catastrophe. Le feu a finalement pu être éteint par les pompiers et la sécurité nucléaire est garantie, selon les autorités ukrainiennes. L’Agence internationale de l’énergie atomique n’a pas relevé de hausse de la radioactivité. Selon elle aucun équipement "essentiel" n’a été touché.
Cette attaque a provoqué de nombreuses réactions de la communauté internationale. L'Otan a condamné des bombardements "irresponsables". Plus tôt, le Premier ministre britannique Boris Johnson avait appelé à une nouvelle réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU, tandis que le président américain Joe Biden "exhortait la Russie à cesser ses activités militaires dans la zone" de la centrale. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a lui appelé les Russes à descendre dans la rue pour faire arrêter les attaques contre les sites nucléaires en Ukraine. Il a aussi accusé Moscou d'agiter la "terreur nucléaire" et de vouloir reproduire la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, la plus grave de l'histoire, en 1986. Côté français, la ministre des Armées, Florence Parly, a annoncé hier que le porte-avions Charles de Gaulle a été déployé en Méditerranée pour des missions "dissuasives" dans le cadre du conflit actuel. Elle a également annoncé qu’elle se rendrait en Roumanie dimanche, à la rencontre des 500 militaires envoyés par la France dans ce pays.
La guerre opposant la Russie à l’Ukraine semble, sur le papier, très déséquilibrée, tant l’armée russe est impressionnante. Puissance nucléaire disposant du plus grand arsenal d’ogives au monde, avec près de 6000 têtes, la Russie est également très bien dotée pour faire face à un conflit conventionnel. Une partie de son matériel est même plus moderne que celui des membres de l’Otan. Sur le terrain pourtant, les forces du pays semblent plus fragiles. Les images de véhicules militaires russes, non endommagés et abandonnés à cours d’essence le long des routes ukrainiennes, confirmeraient des défaillances logistiques, tout comme des difficultés d’approvisionnements en nourriture. Et cela ne serait pas sans conséquence sur le moral des soldats et la tentation de certains d’éviter le combat.
C’est en tout cas ce qu’ont indiqué mardi plusieurs sources au Pentagone, évoquant des failles dans la logistique mais aussi des défaillances psychologiques. L’ampleur de ces problèmes aurait même surpris l’état-major russe.
En plus du conflit militaire et des sanctions économiques, la Russie doit désormais faire face à la menace de cyberattaques. Le collectif de hackers "Anonymous" a en effet annoncé prendre part au conflit aux côtés de l’Ukraine. Depuis plusieurs jours, les appels à prendre les "armes numériques" se multiplient de chaque côté. Et dans un camp comme dans l’autre, les revendications d’actions foisonnent, chacun arguant avoir mis hors service des sites internet de ministères, des accès aux services bancaires, des grands médias ukrainiens ou russes. Le vice-Premier ministre ukrainien et ministre du Numérique Mykhaïlo Fedorov a déclaré sur Twitter être en train de "créer une armée informatique", appelant "les talents digitaux" à rejoindre ses rangs virtuels pour "continuer notre combat sur le cyber-front".
Comment évolue la situation sur les différents fronts en Ukraine ? L’armée russe est-elle un colosse aux pieds d’argile ? Faut-il craindre pour l’élection présidentielle française ?
Invités :
- Général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française auprès des Nations Unies
- Anthony Bellanger, journaliste, spécialiste des questions internationales – France Inter
- Isabelle Lasserre, ancienne correspondante en Russie, correspondante diplomatique – Le Figaro
- Pierre Haroche, chercheur en sécurité européenne - Institut de Recherche stratégique de l’École militaire
- Bruno Chereyron (par SKYPE), ingénieur en physique nucléaire, directeur du laboratoire de la CRIIRAD
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé