7% de croissance : le miracle français ?
C dans l'air- 1 h 4 min
- indisponible
- tous publics
Du même programme
- C dans l'air C dans l'air Les Jeux polémiques de Paris 2024 diffusé le 18/05 | 1 h 4 min
- C dans l'air C dans l'air Spécial Iran diffusé le 26/05 | 2 h 17 min
- C dans l'air C dans l'air Edition spéciale Etats-Unis diffusé le 13/10 | 2 h 20 min
- C dans l'air plus que 1j C dans l'air Communes : le retour de la taxe d'habitation ? diffusé le 23/10 | 1 h 5 min
Un net rebond. Après la crise du Covid en 2020 qui a fait plonger l’économie française dans une récession historique (- 8 %), la croissance du produit intérieur brut (PIB) a atteint 7 % en 2021. Un chiffre qui excède les attentes et confirme que l’économie a désormais dépassé son niveau d’avant la crise, a expliqué ce vendredi l’Insee. Ce "rebond spectaculaire" en 2021 "efface la crise économique", a aussitôt réagi Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, sur France 2. Et d’ajouter : "l'économie française tourne à plein régime et elle a une capacité de réaction forte".
La performance de l’économie française, qui s’annonce comme une des plus fortes de la zone euro, dépasse les prévisions de l’Insee et de la Banque de France, qui tablaient sur une croissance de 6,7 % pour l’an dernier. Et de nombreux indicateurs sont en effet au vert : un taux d'emploi inédit depuis 1975, une baisse record du chômage, ou encore un investissement des entreprises qui a dépassé son niveau d'avant crise, résultat notamment des aides publiques massives (chômage partiel, fonds de solidarité, etc.) mises en place pour faire face à l'épidémie.
Au total, l'État aura dépensé "entre 170 et 200 milliards d'euros" sur les deux dernières années, a indiqué récemment le ministre des Comptes publics Olivier Dussopt, au prix d'un déficit public qui devrait avoisiner les 7 % et d'une dette publique autour de 113 %. Une politique du "quoi qu’il en coûte" destinée à préserver à la fois le revenu des ménages et la situation financière des entreprises, qui a permis d’alimenter deux des trois moteurs de la croissance que sont la consommation et l’investissement. Ainsi les entreprises, qui affichent une situation financière florissante, ont mis la période à profit pour s’équiper et accélérer leur transition numérique. La contribution de leurs investissements à la croissance s’élèverait à 12,2 %. Parallèlement, les investissements étrangers qui bénéficient d’aides publiques généralement comprises entre 5 % et 10 % des montants se poursuivent dans l’Hexagone. L’Élysée a annoncé début janvier, 21 nouveaux projets majoritairement industriels, pour un montant de 4 milliards d’euros.
Optimiste, le gouvernement table pour 2022 sur une croissance de 4 %, quand la Banque de France prévoit 3,6 %. Mais ces prévisions ont été faites avant que la vague Omicron ne frappe le pays et que l’inflation s’installe. La hausse des prix commence déjà à peser sur le pouvoir d’achat des ménages et pourrait freiner leur consommation. Ces dernières semaines l'exécutif a encore débloqué plus de 15 milliards d'euros pour en limiter ses effets et le sujet s'impose comme la première préoccupation des Français à moins de trois mois de l'élection présidentielle. Ainsi les candidats avancent leurs propositions tandis que les manifestations se multiplient pour réclamer des hausses de salaires et que l’association les Restaurants du cœur rappellent que "la crise du Covid-19 a encore aggravé la situation des plus précaires".
Alors quels en sont les moteurs de la croissance française ? Est-elle durable ? Et surtout à qui va-t-elle bénéficier ?
Invités :
- Jean-Marc Daniel, économiste, professeur à l’ESCP Business School
- Gaëlle Macke, directrice déléguée de la rédaction – Challenges
- Sophie Fay, journaliste au service Économie – L’Obs
- Mathieu Plane, économiste - Observatoire Français des Conjonctures Économiques (OFCE)
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé