Flambée de l’essence…retour des gilets jaunes ?
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Il y a tout juste trois ans, en octobre 2018, naissait le mouvement des gilets jaunes. Un mouvement de protestation contre l’augmentation du prix des carburants, issu de la hausse de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE), qui allait mettre des milliers de Français dans les rues et sur les ronds-points. Aujourd'hui, alors que les prix de l'essence, du gaz, de l'électricité flambent, des gilets jaunes ont décidé de revenir sur les ronds-points. Ce week-end des opérations escargot ont été organisées sur les routes quand d’autres participaient à des manifestations ou investissaient des ronds-points. Ce ne sont pas de grands rassemblements mais le mouvement devrait se poursuivre et il est suivi de très près par le gouvernement, échaudé par la crise de 2018.
Face à la montée spectaculaire des prix des carburants, essence et fioul, l’exécutif a décidé cette fois de ne pas perdre de temps pour éviter une explosion sociale, à seulement six mois de la présidentielle. Emmanuel Macron a fait la promesse la semaine dernière de "ne laisser personne dans le désarroi." De son côté, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a confirmé ce lundi que le gouvernement planchait bien sur une aide financière ponctuelle aux automobilistes, privilégiant l’idée d’un "chèque carburant" à toute idée de baisse de la fiscalité. Cette aide viendrait s’ajouter aux mesures déjà mises en place le mois dernier, avec versement prévu en décembre, d’un chèque énergie exceptionnel de 100 euros pour les près de 6 millions de ménages bénéficiant déjà de ce dispositif. Par ailleurs, le gouvernement a également décidé le gel des tarifs réglementés du gaz jusqu'en avril et un plafonnement à 4% de la hausse des prix de l'électricité.
Mais ces mesures sont jugées insuffisantes pour les gilets jaunes qui ce week-end dans les cortèges faisaient part de leurs inquiétudes quant à l’augmentation de la facture énergétique et formulaient des revendications sur le pouvoir d'achat, un sujet redevenu central depuis la rentrée.
Sondage après sondage, le constat est en effet toujours le même : le pouvoir d’achat est l’une des principales, si ce n’est la première préoccupation des Français. Parmi eux, on compte nombre de foyers modestes et de retraités. Car si les pensions augmentent chaque année, depuis maintenant dix ans la hausse est inférieure à l’inflation. Résultat, le pouvoir d’achat des retraités s’érode. D’après une annexe au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2022 discuté ce mercredi 20 octobre à l’Assemblée nationale, "les pensions du régime général, de la fonction publique et de l’Agirc-Arrco liquidées en 2010 garantissent en 2021 un pouvoir d’achat inférieur à celui qu’elles donnaient lors de leur liquidation en 2010". Face à ce décrochage certains séniors ont décidé de manifester début octobre. Ils demandent une revalorisation de leur pension pour faire face à l’inflation.
Des Français à qui Jean-Luc Mélenchon s’est adressé particulièrement ce week-end. Le leader de la France Insoumise a lancé depuis Reims un mouvement politique : "Union populaire". Un nouveau nom sur lequel le candidat à la présidentielle souhaite s'appuyer pour rassembler les électeurs de gauche au-delà de la seule base de la France Insoumise et pour faire revenir vers les bureaux de vote nombre de Français abstentionnistes.
Invités :
- Christophe Barbier, éditorialiste politique
- Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion à l'institut de sondages IFOP, auteur de "La France sous nos yeux"
- Emmanuelle Anizon, grand reporter à L’Obs, spécialiste des mouvements contestataires
- Mathieu Plane, économiste, directeur adjoint du département Analyse et Prévision à l'OFCE
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé