Travailler moins…ou gagner plus ?
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Plus de vingt ans après l’entrée en vigueur des 35 heures, réforme phare du gouvernement Jospin, la durée du temps de travail hebdomadaire s'invite à nouveau dans le débat, en ce début de campagne présidentielle. A gauche, la candidate socialiste Anne Hidalgo a estimé dimanche qu'aller vers une augmentation du temps de travail est "un contresens" et a annoncé sa volonté d’ouvrir des négociations de branche ou interprofessionnelles pour évoquer la question du temps de travail mais aussi celle des salaires. L’écologiste Yannick Jadot a proposé, mardi, la tenue d’une "grande convention citoyenne sur les temps de travail et la santé au travail" s’il est élu. Mais chez les écologistes, certains souhaiteraient aller plus loin comme Sandrine Rousseau qui défend la semaine de 4 jours. Une mesure qui figure aussi dans le programme du candidat communiste Fabien Roussel et qui est défendue de longue date par Jean-Luc Mélenchon (LFI) et la CGT.
Six ans après avoir mené une première campagne, le syndicat entend profiter de la présidentielle pour relancer le passage aux 32 heures (payées 35), un sujet qui n'a en rien, selon lui, perdu de sa pertinence, exemples à l'appui de l'usine de Bosh Rexroth et d'Airbus Nantes ou encore des expérimentations menées en Islande mais aussi prochainement en Espagne et au Japon. La centrale syndicale estime que cela permettrait de gagner en productivité et de créer 2 millions d'emplois privés et publics.
Du côté de l’exécutif, la ministre du Travail, Élisabeth Borne, s'est opposée à cette proposition, évoquant "un débat totalement décalé". Et le chef de l’État lui-même a évoqué la question mardi 12 octobre : la France est "un pays qui travaille moins que les autres. Nous avons une quantité de travail allouée qui n'est pas au bon niveau", a affirmé Emmanuel Macron lors de la présentation du plan d’investissement France 2030. Un point de vue partagé à droite où l’on veut davantage "libérer" le travail : c'est d’ailleurs l'un des slogans de Xavier Bertrand, qui propose une suppression des impôts et des cotisations sociales au-delà des 35 heures légales.
A gauche, seul Arnaud Montebourg n’est pas favorable à une réduction du temps de travail, jugeant l’augmentation des salaires prioritaire. "Aujourd’hui, si on demandait aux entreprises d’augmenter les salaires, on ne pourrait pas réduire le temps de travail", a justifié l’ancien ministre du Redressement productif, favorable à une hausse du Smic de 10 % et à des "négociations à la mode mai 1968" sur les salaires. "Nous avons déjà fait le travail avec les 35 heures", a-t-il encore expliqué, considérant qu'"il y a un effort à faire aujourd’hui sur la rémunération du travail".
La hausse des salaires et du pouvoir d’achat est en effet l’autre question qui revient le débat en cette rentrée marquée par une forte reprise économique, mais aussi par une inflation et des prix de l’énergie (gaz, électricité…) en nette hausse, grevant le budget des ménages. Pour de nombreux candidats, il est temps que les salariés profitent du retour de la croissance après un an et demi de crise sanitaire qui a mis en lumière les "premiers de corvée", ces métiers indispensables dans la santé, le social ou l’éducation, tout en étant précaires et mal rémunérés. Mais là encore, les solutions divergent chez les postulants à l’Élysée : baisse des charges salariales pour Valérie Pécresse, hausse des salaires, notamment chez les enseignants, pour Anne Hidalgo, ou encore augmentation substantielle du smic pour Jean-Luc Mélenchon… De son côté, le gouvernement a demandé à une quinzaine de branches professionnelles, comme l'hôtellerie-restauration, la propreté, le transport, d'ouvrir des négociations sur les salaires.
Pouvoir d'achat, salaires, temps de travail… que proposent les candidats à l’élection présidentielle ? Le président a-t-il raison de dire qu’en France, on travaille moins qu’ailleurs ? Une semaine à 32 heures, est-ce possible ?
Invités :
- Dominique Seux, directeur délégué de la rédaction - Les Echos
- Fanny Guinochet, éditorialiste - France Info, La Tribune - Spécialiste des questions économiques et sociales
- Sophie Fay, journaliste au service Économie - L’Obs
- Mathieu Plane, économiste - Directeur adjoint au Département Analyse et Prévision à l'OFCE
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé