Nucléaire : on repart pour 30 ans ?
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L’atome s’invite dans la campagne présidentielle. Emmanuel Macron a présenté ce mardi 12 octobre son plan d'investissement "France 2030" de 30 milliards d’euros fléchés vers "une dizaine de secteurs d’avenir", et en premier lieu le nucléaire. Cette technologie est une "chance" car "elle nous permet d'être le pays en Europe parmi ceux qui émettent le moins de tonnes de CO2 par électricité produite", a expliqué le président de la République. Un milliard d’euros vont être investis d’ici 2030 pour développer des "technologies de ruptures", dont la construction de "réacteurs nucléaires de petite taille innovants et avec une meilleure gestion des déchets ". Pierre angulaire de ces prochaines années pour le chef de l’État, le nucléaire doit également permettre à la France de devenir un "leader de l’hydrogène vert en 2030".
Dans un contexte d’envolée des prix du gaz et de l'électricité, où la question de la souveraineté énergétique s’est invitée dans le débat, Emmanuel Macron a donc décidé de miser sur l’atome. Lui qui a fermé en 2020 les deux réacteurs de la centrale de Fessenheim, reprenant la promesse faite par son prédécesseur François Hollande, fait désormais de la relance de la filiale nucléaire en France un élément fort de la future campagne présidentielle pour 2022.
Un choix qui n'est pas du tout de l'avis de l’écologiste Yannick Jadot ou encore de Jean-Luc Mélenchon, deux candidats partisans d’une sortie du nucléaire, d’ici 20 ans pour le premier, avant 2030 pour le second. Donc pas question, pour eux, d’investir dedans. "Un réacteur, ça peut nous péter à la figure, rappelons-nous Fukushima" a martelé lundi l'eurodéputé Europe Écologie-Les Verts. D’autre part, le nucléaire, "ce sont des déchets" et "une énergie de plus en plus chère", a expliqué encore l’ancien directeur des campagnes de Greenpeace France, avant d’ajouter : "dans le monde entier, plus de 80 % des nouvelles capacités de production électrique installées sont des énergies renouvelables, qui sont des énergies aujourd'hui deux fois moins chères que le nucléaire". Un point de vue partagé par le leader de la France insoumise qui prône une "mobilisation générale de la population". D’après lui, "il faut arrêter ce qui est en route"7 et "changer de mode de production, parce que dans la décennie qui vient le changement climatique est irréversible, nous atteignons des points de bascule". Et le nucléaire "nous savons tous que c’est extrêmement dangereux". Il y a "une centrale nucléaire en amont de Paris sur la Seine. Qu'est-ce que vous avez prévu, si jamais il y a un problème, pour évacuer 12 millions de personnes ?" lançait-il récemment lors du débat l’opposant à Éric Zemmour.
À six mois de la présidentielle, le nucléaire est donc déjà un enjeu crucial dans la course à l’Élysée. À droite et au centre, on est plutôt ou franchement pour. À gauche et chez les Verts, on est plutôt ou franchement contre. Mais qu’en pensent les Français ? Un sondage Ifop paru début octobre montre à quel point le sujet est clivant : 51 % des Français seraient favorables à la construction de nouveaux réacteurs, 49 % seraient contre.
Invités :
- Dominique Seux, directeur délégué de la rédaction - Les Échos
- Soazig Quéméner, rédactrice en chef du service politique - Marianne
- Arnaud Gossement, avocat spécialiste en droit de l’environnement
- Erwan Benezet, journaliste en charge de l’énergie - Le Parisien - Aujourd’hui en France
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé