Hidalgo veut doubler le salaire des profs !
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La question des augmentations de salaires s’invite dans le débat économique et dans la campagne présidentielle. À sept mois du scrutin, plusieurs prétendants à l’Élysée avancent même des propositions-choc. À gauche, Anne Hidalgo, lancée depuis ce week-end officiellement dans la course, appelle ainsi dans son livre Une femme française, à un "grand mouvement de revalorisation des salaires" dans l’éducation qui passerait notamment par le doublement "au moins" du salaire des enseignants au cours du prochain quinquennat. Évoquant les métiers des "invisibles" (soignants, caissières, etc.), ceux qui "tous les jours de l’année, épidémie ou pas, font marcher la société", la maire de Paris estime aussi qu’il serait "tout à fait supportable économiquement de relever tous les salaires" et considère comme une "piste solide" la proposition de la CFDT d’une augmentation générale de 15 %. Le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon a lui promis une hausse du Smic de 25 % quand Fabien Roussel (PCF) veut augmenter le Smic à 1 800 euros brut.
Présent à gauche, le débat est également lancé à droite. La présidente de la Région Île-de-France et candidate à la primaire LR, Valérie Pécresse, propose d’augmenter le salaire net des Français de 10 % sans plomber la trésorerie des entreprises. La candidate, qui promet une "grande conférence salariale" si elle est élue présidente, entend pour cela abaisser les charges salariales. De son côté, Xavier Bertrand, candidat à la présidentielle hors primaire-LR, a prévu lui de faire "une importante proposition" sur le pouvoir d’achat ce mois-ci.
"Je crois que certains à droite, qui sont un peu datés dans leur réflexion, estiment qu’il faut que l’État remette encore au pot", a réagi cinglant leur ancien camarade de parti chez LR, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire. Pour autant, au gouvernement aussi on réfléchit à la question des salaires qui s’est invitée, si ce n’est imposée, de toute part dans le débat en cette rentrée, notamment en raison des tensions de recrutement qui se sont accentuées dans certains secteurs et freinent la reprise.
Depuis plusieurs semaines le patron de Bercy répète d'ailleurs à loisir que "la bonne croissance - plus de 6 % - doit profiter à tout le monde. Il faut une meilleure rémunération pour ceux qui ont les revenus les plus faibles". Et le gouvernement a demandé à une quinzaine de branches professionnelles comme l'hôtellerie-restauration, la sécurité, la propreté... d'ouvrir des négociations pour une revalorisation des salaires, notamment via les minima de branche. Ce qui n'est pas sans causer des frictions. Sous pression également des syndicats, les entreprises n'évacuent pas complètement le sujet, mais elles pointent les coûts qu'une telle hausse engendrerait. "Si les salaires augmentent, les prix vont augmenter", a notamment mis en garde le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux.
Alors faut-il augmenter les salaires ? Les propositions avancées par les candidats sont-elles réalistes et viables ? Enfin alors que l’Islande a déjà expérimenté avec succès la semaine de quatre jours, permettant à la majorité de sa population d’en bénéficier, d’autres Etats comme le Japon ou l’Espagne y réfléchissent. En France, certains comme la société de vente de matériel informatique LDLC ont sauté le pas. Une réussite tant pour les salariés, qui disposent de plus de temps libre, que pour l’entreprise, florissante. D'autres en revanche ont fait marche arrière il y a quelques années. La semaine de 32 heures, c'est possible ?
Invités :
- Dominique Seux, directeur délégué de la rédaction – Les Échos
- Philippe Dessertine, directeur de l’Institut de Haute finance
- Fanny Guinochet, journaliste – La Tribune, spécialiste des questions économiques et sociales
- Sophie Fay, journaliste au service Économie - L’Obs, chroniqueuse France Inter
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé