L'économie s'emballe, les prix s'envolent
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Avec la reprise économique et la hausse de la demande mondiale, les matières premières flambent. Du bois au sucre en passant par les céréales ou le pétrole, les prix connaissent des hausses exponentielles depuis plusieurs mois et à l’approche des vacances ça continue de grimper. Ainsi ce 1er juillet, le tarif réglementé du gaz augmente de près de 10 %, soit un troisième mois de hausse consécutif. Ce sont donc 10,7 millions d'abonnés qui vont avoir une facture plus salée ce mois-ci. Mais ils ne sont pas les seuls.
Le portefeuille des automobilistes va également être mis à rude épreuve pendant cette période estivale car les prix des carburants sont au plus haut depuis un an. En effet depuis le début de l’année, le litre de gazole a pris en moyenne 15 centimes et s’approche de la barre du 1,50 euro à 1,43 euro. Quant au litre de SP95, il a grimpé de 18 centimes pour arriver à 1,548 euro. Il faut remonter au début 2020, avant la crise du Covid, pour retrouver de tels niveaux.
Et cette flambée des prix touche également l’alimentation. Sucres, huiles, céréales… En un an, les prix des matières premières alimentaires ont bondi de 31 % en moyenne sur fond de fortes tensions sur la demande (Chine et États-Unis notamment) et d’aléas climatiques. Dans ce contexte, les industries agroalimentaires demandent une hausse moyenne de 9 % des tarifs pour amortir le choc.
Alors va-t-on connaître bientôt une forte augmentation des prix des produits alimentaires ? Jusqu’où ira la flambée des prix ? Et faut-il craindre un retour de l’inflation ? Si aux États-Unis elle a bondi de 5 % sur un an en juin, dans la zone euro elle est restée inférieure à 2 %. Pour autant la situation questionne et inquiète notamment en Allemagne où le souvenir de l'hyperinflation des années 20 est encore tenace. A l’époque la jeune République de Weimar, ruinée et endettée par la Première guerre mondiale, avait dû faire tourner la planche à billet, enclenchant un phénomène d'hyperinflation rarement égalé dans l'histoire, et qui est considéré comme un élément essentiel de la montée au pouvoir du nazisme.
Aujourd’hui l’Allemagne est encore loin de connaître une telle inflation. Selon la Banque centrale allemande, la hausse des prix pourrait atteindre près de 4 % d'ici la fin de l'année. Mais c’est un sujet qui demeure brûlant et pourrait devenir un point incontournable du débat public, en vue des prochaines législatives, qui doivent désigner, le 26 septembre prochain, un successeur à la chancelière Angela Merkel.
Enfin au-delà de la hausse des prix, l’inquiétude porte également sur la pénurie qui frappe un large spectre de matières premières (bois, métaux, plastique, verre…) et qui met à mal la production de milliers d'entreprises.
Invités :
- Philippe Dessertine, directeur de l’Institut de Haute Finance, enseignant à l’institut d’administration des entreprises de l’Université Paris I Panthéon Sorbonne et auteur de “Le grand basculement” publié chez Robert Laffont.
- Mathieu Plane, économiste, directeur adjoint au Département Analyse et Prévision à l'OFCE
- Anne-Sophie Alsif, cheffe économiste au Bureau d’informations et de Prévisions Économiques
- Sophie Fay, journaliste à L’Obs
- Florence Autret, journaliste spécialiste des affaires européennes, correspondante à Bruxelles pour différents journaux, notamment pour Le Télégramme
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé