Terrorisme : l'état d'urgence permanent

C dans l'air

Le groupe Etat islamique a revendiqué cette nuit l’attaque qui s‘est déroulée dimanche à Marseille alors même que les autorités restaient prudentes sur son caractère terroriste. Hier, en début d’après-midi, un homme a sorti un couteau sur le parvis de la gare Saint-Charles et tué deux jeunes femmes, deux cousines de 20 et 21 ans, avant d’être abattu par des militaires de l’opération Sentinelle. Qui était l'assaillant ? Que sait-on de lui ? Son profil commence à se dessiner peu à peu. Selon les premiers éléments de l’enquête, il s’agirait d’un homme d’une trentaine d’années, détenteur d'un passeport tunisien qui était connu pour des faits de délinquance sous sept identités différentes. Il avait notamment été interpellé par la police à Lyon deux jours plus tôt pour vol à l'étalage. Depuis hier, le parquet antiterroriste cherche à déterminer le parcours de l’individu et ses liens avec Daech. Jusque-là, il n'apparaissait pas dans les fichiers de l'antiterrorisme et n’était pas fiché S. Cette sauvage attaque au couteau, au caractère inédit en France, vient s’ajouter à une liste déjà longue d’attentats djihadistes dans le pays depuis les tueries perpétrées par Mohamed Merah à Toulouse et Montauban. En mars 2012, le tueur au scooter avait semé la terreur durant neuf jours dans la région, assassinant 7 personnes, avant de trouver la mort lors de l’assaut du Raid. Cinq ans après, le procès de ses complices présumés s’ouvre ce lundi devant la cour d’assises spéciale de Paris. Les magistrats qui siégeront jusqu’au 3 octobre vont avoir la lourde tâche d’évaluer les rôles joués par Abdelkader Merah – le grand frère de Mohamed – et Fettah Malki dans l’assassinat de trois militaires, d’un enseignant et de trois enfants dans une école juive. Les assassinats de Mohamed Merah étaient les premiers attentats djihadistes commis en France depuis ceux du GIA algérien en 1995. Ils ont marqué l'avènement d'une nouvelle forme de terrorisme dont la menace semble aujourd’hui quasi permanente dans le pays. Alors comment protéger les civils et prévenir les actes terroristes ? Comment lutter contre le terrorisme ? Faut-il maintenir l’état d’urgence? Que prévoit le projet de loi «renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme» discuté actuellement à l'Assemblée nationale ? Pourquoi inquiète-t-il l’ONU ?   Invités : - Christophe BARBIER, éditorialiste à L’Express - Céline BERTHON, Secrétaire générale du syndicat du syndicat des commissaires de la police nationale - Wassim NASR, journaliste à France24 , auteur de Etat Islamique, le fait accompli -Damien DELSENY,  rédacteur en chef adjoint au Parisien en charge du service police/justice