Qui peut encore dire non à Amazon ?
C dans l'air- 1 h 6 min
- indisponible
- tous publics
Du même programme
- C dans l'air C dans l'air Les Jeux polémiques de Paris 2024 diffusé le 18/05 | 1 h 4 min
- C dans l'air C dans l'air Spécial Iran diffusé le 26/05 | 2 h 17 min
- C dans l'air C dans l'air Edition spéciale Etats-Unis diffusé le 13/10 | 2 h 20 min
- C dans l'air plus que 1j C dans l'air Communes : le retour de la taxe d'habitation ? diffusé le 23/10 | 1 h 5 min
"Il est urgent de rétablir en France une équité de traitement entre toutes les formes de commerce", c'est par ce cri de colère que le collectif français "Sauvons nos commerces" a interpellé le ministère de l'Economie le 13 juin dernier. Dans une tribune publiée dans le Journal du Dimanche, ces commerçants dénoncent le "cynisme économique absolu" de l'entreprise américaine qui a organisé son opération promotionnelle "Prime Day" les 21 et 22 juin, soit une dizaine de jours avant les soldes d'été.
Des promos qui se font en outre avant l'entrée en vigueur d'une nouvelle réglementation européenne sur la TVA. Celle-ci devrait augmenter de 20% le tarif des petits achats sur les sites de e-commerce logés en dehors de l'Union Européenne. Vu comme une provocation, l'événement "Prime Day" ne passe donc pas. Surtout qu'Amazon a engendré 44 milliards d'euros de chiffre d'affaires en Europe en 2020 et n'a pas payé d'impôt sur les sociétés.
Amplifié par la crise sanitaire, la consommation en ligne a en tout cas changé les habitudes de consommation des Français. Devenu un réflexe, les achats sur internet font à présent partie du quotidien, "beaucoup vont y rester parce qu'ils y trouvent leur intérêt, une étape est franchie qui risque d'être durable", note François Momboisse, président de la fédération du e-commerce.
Dans le village de Montbert, au sud de Nantes, la construction d'une plateforme logistique d'Amazon fait quant à elle débat. Des associations, soutenues par les Verts ou la France insoumise, militent contre l'implantation de ces 185 000 m2 d'entrepôt. Mais le village se déchire et deux visions du monde s'opposent. D'un coté, ceux qui s'insurgent contre cet emblème de la mondialisation sans retenue, qui fait fi des enjeux environnementaux et ne repose que sur des emplois précaires. De l'autre, ceux qui y voient un bénéfice pour la région et un levier pour son dynamisme économique.
Amazon semble en tout cas insatiable. Après le cinéma, le géant américain s'attaque à présent au monde du sport. En privatisant certains matchs de Roland-Garros, uniquement visibles sur la plateforme payante Amazon Prime, l'entreprise américaine confisque aux plus précaires la possibilité de voir ces rencontres sportives. En obtenant il y a quelques jours les droits de diffusion des matchs de Ligue 1 et de ligue 2, c'est aussi le football qui est maintenant touché.
Alors, la détresse des commerçants français peut-elle être entendue ? Que peut faire l'Etat pour contrer la concurrence du géant américain ? L'implantation d'Amazon à Montbert est-elle inéluctable ? Les retransmissions sportives sont-elles condamnées à devenir payantes ?
Invités :
- Mathieu Plane, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE)
- Christine Kerdellant, directrice de la rédaction de L'Usine nouvelle
- Martial You, rédacteur en Chef service Economie Social de RTL
- Pascale Hebel, économiste au CREDOC
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé