Liban : le pari risqué de Macron
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Emmanuel Macron est arrivé à Beyrouth lundi soir, pour la seconde fois en moins d'un mois au Liban. Il a dans la foulée appelé à la mise en place d'un "gouvernement de mission" au "plus vite" au moment où le pays et sa capitale sont plongés dans une nouvelle crise existentielle, qui touche tous les secteurs, humanitaire, économique, politique, social, moral.
En premier ligne dans ce dossier, le président de la République plaide pour la mise en place rapide de réformes et l’ouverture d’une nouvelle ère politique dans le pays, après la gigantesque explosion du 4 août dernier, qui a causé la mort de 188 personnes, fait plus de 6 500 blessés et près de 300 000 habitants sans domicile.
Mais pourquoi un tel activisme du chef de l’État ? Le 6 août, on s’en souvient, Emmanuel Macron, avait dit tout haut ce que de très nombreux Libanais crient dans la rue depuis octobre dernier, un rejet clair et massif de la classe politique. Déambulant dans la capitale libanaise deux jours après la catastrophe, il avait ainsi appelé à un nouveau "Pacte national" et avait promis de revenir "faire un point d'étape" sur les progrès accomplis le 1er septembre, le jour de la commémoration du centenaire de la création du "Grand-Liban", acte fondateur du Liban moderne, alors sous mandat français.
Depuis la colère de la population n’est pas retombée, mais la classe politique libanaise, dont les Libanais dénoncent l'incurie et la corruption, semble restée sourde aux injonctions d’Emmanuel Macron et à son mot d'ordre : "pas d'aide financière internationale sans réformes".
Seul signe notable, des consultations parlementaires se sont tenues hier, quelques heures avant le retour du président de la République à Beyrouth, pour désigner un nouveau Premier ministre, le gouvernement de Hassan Diab ayant démissionné à la suite de l'explosion.
Et c'est l’actuel ambassadeur en Allemagne Moustapha Adib qui a été nommé Premier ministre lundi.
Mais la nomination de ce juriste-diplomate peut-elle répondre aux attentes d’un pays enfoncé dans une crise extrêmement profonde ?
Autrefois surnommé "la Suisse du Moyen-Orient", le Liban est confronté depuis de longs mois à des difficultés économiques majeures : une dette publique qui atteint 183 % du Produit intérieur brut (PIB), une inflation qui frôle les 100 %, un chômage proche de 35 %, une monnaie qui ne vaut plus rien, une pénurie criante de liquidités et des Libanais qui ont vu depuis l’automne dernier leur pouvoir d’achat s’effondrer.
Désormais près de la moitié de la population (45%) vit sous le seuil de pauvreté, dont 22 % en état de "pauvreté absolue". Un demi-million d'enfants souffriraient de malnutrition. Vendredi dernier devant la presse, le président de la République avait prévenu : "Si nous lâchons le Liban (…), ce sera la guerre civile".
Comment le pays du Cèdre en est-il arrivé là ?
Pourquoi Emmanuel Macron retourne-t-il à Beyrouth ?
Sur quoi repose la relation si particulière entre le Liban et la France ?
Invités
- François Clemenceau, rédacteur en chef au Journal du dimanche en charge de l'actualité internationale
- Agnès Levallois, maître de recherches à la FRS (Fondation pour la Recherche Stratégique)
- Armelle Charrier, éditorialiste en politique internationale à France 24
- Patrick Martin-Genier, enseignant en droit public, spécialiste des affaires européennes
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé