Covid, Hong Kong : la Chine voit rouge
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La Chine et les États-Unis sont "au bord d'une nouvelle guerre froide". Ce sont les mots employés dimanche par le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, déplorant ainsi l’escalade des tensions avec Washington autour de la pandémie de Covid-19. Mais aussi sur la question de Hong Kong.
Après les importantes manifestations pro-démocratie de l'an dernier, le territoire semi-autonome chinois se mobilise à nouveau contre Pékin. L'objet des protestations ? Le projet de loi déposé vendredi dernier par le régime communiste au Parlement chinois, qui vise à "sauvegarder la sécurité nationale dans la région administrative spéciale de Hong Kong".
Cette loi qui doit être adoptée jeudi par l’Assemblée nationale populaire comprend sept articles dont un qui permet à Pékin de "prévenir, stopper ou punir toute conduite qui met sérieusement en danger la sécurité nationale, telle que le séparatisme, la subversion du pouvoir d’État, ou l’organisation ou l’exécution d’activités terroristes aussi bien que des activités des forces étrangères et menées de l’étranger qui interfèrent dans les affaires de Hong Kong". Elle prévoit également la mise en place à Hong Kong d'organes de sécurité qui obéiront directement au gouvernement central.
Ce coup de force a pris de court la population à laquelle la Chine avait garanti l'autonomie jusqu'en 2047 et mis de nouveau le feu aux poudres. D'autant que Pékin a demandé son application "sans le moindre délai". Pour l'opposition qui est descendue dans la rue dimanche, il s’agit là de la plus grave atteinte à l'autonomie du territoire depuis sa rétrocession à la Chine en 1997.
Elle est soutenue par les États-Unis qui accusent la Chine de vouloir porter un "coup fatal" à l'autonomie de Hong Kong, et menacent de représailles commerciales. "Aucune ingérence extérieure n'est permise", a réagi le ministre chinois des Affaires étrangères allant jusqu’à accuser les États-Unis d’être derrière les manifestations. Selon lui, "outre la dévastation causée par le nouveau coronavirus, un virus politique se propage aux États-Unis" et "ce virus politique saisit toutes les occasions pour attaquer et diffamer la Chine", a-t-il ajouté. Lundi, le porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian, a enfoncé le clou promettant des mesures de rétorsion si Washington continuait à s’"ingérer" dans les affaires de la Chine.
Déjà à couteaux tirés depuis deux ans en raison de la guerre commerciale, la Chine et les États-Unis multiplient les invectives, provocations et accusations depuis le début de la pandémie de Covid-19.
Donald Trump accuse les autorités chinoises d'avoir tardé à communiquer des données sur la dangerosité du virus, mais aussi de ne pas vouloir faire la lumière sur son origine.
Washington presse pour l'ouverture d'une enquête internationale. En réponse, la Chine a redit dimanche qu'elle était "prête" à une coopération internationale pour trouver la source du virus, pourvu que celle-ci soit exempte de toute "ingérence politique" et qu'elle soit "menée par l'OMS".
Le bras de fer se poursuit cette fois sur la question hongkongaise alors qu’aux États-Unis, la Chine s’est imposée l’un des principaux thèmes de la campagne présidentielle : Donald Trump comme son rival démocrate Joe Biden défendent des positions très fermes à l’égard de la Chine, devenue au fil des mois un sujet de préoccupation majeur pour les Américains.
Jusqu’où ira l'escalade entre les deux premières puissances mondiales ? Quels sont les enjeux derrière la crise hongkongaise ? Si l'Empire du Milieu affirme avoir vaincu le coronavirus, il vient de renoncer à se fixer un objectif de croissance. Alors quelle est la situation en Chine ?
Invités :
- François Clemenceau, rédacteur en chef du service étranger Le journal du dimanche
- Valérie Niquet, responsable du pôle Asie à la Fondation pour la recherche stratégique
- Agnès Gaudu, sinologue, rédactrice en chef de la rubrique Chine Courrier International
- Pascal Boniface, géopolitologue, directeur fondateur de l'IRIS
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé