Déconfinement : un début de ras-le-bol ?
C dans l'air- 1 h 6 min
- indisponible
- tous publics
Du même programme
- C dans l'air C dans l'air Les Jeux polémiques de Paris 2024 diffusé le 18/05 | 1 h 4 min
- C dans l'air C dans l'air Spécial Iran diffusé le 26/05 | 2 h 17 min
- C dans l'air C dans l'air Edition spéciale Etats-Unis diffusé le 13/10 | 2 h 20 min
- C dans l'air plus que 1j C dans l'air Communes : le retour de la taxe d'habitation ? diffusé le 23/10 | 1 h 5 min
Drôle de période. Le grand soleil qui est annoncé sur la quasi-totalité de la France jusqu'à dimanche, invite à profiter de ce pont de l’Ascension, le premier de l’après-confinement. Mais il laisse aussi présager beaucoup de frustration en raison des règles strictes qui demeurent pour limiter la propagation du Covid-19 toujours présent dans le pays.
Limitation des déplacements à 100 km, parcs et jardins fermés, interdiction de s’allonger sur une serviette à la plage… Le gouvernement défend un déconfinement "pas à pas" et appelle à la prudence alors que les exemples de relâchement se multiplient sur le territoire ces derniers jours. C’est le cas notamment à Amiens dans la Somme, département classé rouge où la maire Brigitte Fouré a dû faire démonter des buts de plusieurs terrains de football, après l’organisation d’un match le week-end dernier auquel 150 personnes ont participé.
Dix jours après la fameuse date du 11 mai, la contestation des mesures sanitaires prend de l’ampleur. Selon un dernier sondage Odoxa pour France info, nombreux sont les Français qui en ont désormais assez des limitations et des restrictions et demandent à l’Exécutif de relâcher un peu l’étreinte. Certains vont plus loin et se tournent vers le Conseil d’État. La plus haute juridiction administrative, saisie en référé par plusieurs associations et requérants individuels, a ainsi estimé lundi 18 mai dans une ordonnance que l’interdiction de réunion dans les lieux de cultes porte "une atteinte grave et manifestement illégale " à la liberté de culte et a enjoint le gouvernement de la lever "dans un délai de huit jours". Elle a également demandé à l’État de "cesser, sans délai, de procéder aux mesures de surveillance par drone" à Paris, dans le cadre du déconfinement.
Placée en zone rouge, la capitale est aussi le terrain d’un bras de fer entre l’Exécutif et la maire Anne Hidalgo qui réclame l’ouverture des parcs et jardins, quand le long du littoral, c’est la question de l’ouverture des plages qui fait débat.
Les maires ont fait pression pour obtenir un relâchement et celles-ci ont rouvert leurs accès depuis quelques jours sur autorisation préfectorale. Mais face au non-respect du principe de "plage dynamique", une nouvelle fermeture n'est pas exclue. Dans le Morbihan, trois élus ont déjà demandé à la préfecture leur fermeture suite au non-respect des consignes de sécurité et à des incivilités.
Les maires sont placés en première ligne dans cette période de déconfinement particulièrement complexe. D’autant que certains sont encore en campagne électorale. Le confinement a en effet mis en pause les élections municipales avant le second tour.
De fait, environ 5000 mairies n’ont toujours pas leurs équipes municipales. Alors, quand les Français seront-ils appelés aux urnes pour les élections municipales ?
Le Premier ministre a proposé hier soir deux pistes : en juin ou en janvier 2021. Mais entre risque sanitaire et vide politique, le calendrier tourne au casse-tête. Et aucune date ne fait consensus.
Invités
- Cécile Cornudet, journaliste politique aux Echos
- Pascal Perrineau, politologue et auteur de “le grand écart, chronique d’une démocratie fragmentée”
- Jérôme Fourquet, politologue, directeur du département "Opinion et stratégies" de l'institut de sondages IFOP
- Pr. Anne-Claude Cremieux, infectiologue, auteure de “Gouverner l’imprévisible”
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé