Le 11 mai, si tout va bien...
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Un mois pour sortir du confinement. Lors d’une nouvelle allocution officielle depuis l'Élysée hier soir, Emmanuel Macron a fixé au 11 mai le début de la réouverture progressive des crèches, écoles, collègues, lycées et de la reprise du travail.
A l’exception des "personnes âgées" et des "plus vulnérables", invités à rester plus longtemps à l’abri, tous les Français pourront ce jour-là reprendre leurs activités. "Le 11 mai prochain (…) sera le début d’une nouvelle étape", a promis le chef de l’État. Seuls "les lieux rassemblant du public, restaurants, cafés et hôtels, cinémas, théâtres, salles de spectacle et musées" resteront fermés jusqu’à nouvel ordre. "Les grands festivals ou événements avec public nombreux ne pourront se tenir au moins jusqu’à la mi-juillet prochain" et les universités garderont portes closes jusqu’en septembre.
"Le confinement le plus strict doit encore se poursuivre ces quatre prochaines semaines", a expliqué Emmanuel Macron, même si "l’épidémie" de Covid-19, dont le bilan approche désormais 15 000 morts en France, "commence à marquer le pas" et "l’espoir renaît". "Rien n’est acquis", a-t-il poursuivi, tout en reconnaissant des "failles" et le fait que la France n’était "à l’évidence pas assez préparée" à la pandémie.
Le 11 mai devrait donc être le premier jour de l’après confinement. Une date pour redonner espoir aux Français. Mais tout reste à organiser et les questions aujourd’hui sont nombreuses. Qui pourra sortir ? Dans quelles conditions ? Le gouvernement présentera d’ici quinze jours, le plan de l’après 11 mai ainsi que les détails d’organisation de notre vie quotidienne. Et d’ores et déjà les réactions sont nombreuses.
"Il va falloir maintenant que l’intendance et la logistique suivent. Les mots ne suffiront plus. On voit le retard que l’on a pris sur les masques, les équipements, les tests… Il faut maintenant anticiper le redémarrage de l’économie, secteur d’activité par secteur d’activité" a ainsi prévenu le président des Républicains, Christian Jacob. A gauche, le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a aussi demandé à voir si les conditions logistiques étaient réunies, à la date prévue. Plus sceptique, le leader de la La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a lui estimé "extrêmement dangereux" le plan annoncé par Emmanuel Macron. "Il vient d’annoncer un déconfinement à la date du 11 mai, mais un déconfinement sans planifier les conditions du déconfinement, c’est extrêmement dangereux ! Ma première réaction, c’est de dire aux gens : surtout restez confinés".
A l’extrême droite, le vice-président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella, a lui jugé "extrêmement dangereux" le déconfinement progressif des écoles. "Le chef de l’État a indiqué qu’il rendrait possible le test pour toutes les personnes qui ont des symptômes, or, on sait que 50 % des individus qui sont contaminés par le coronavirus sont asymptomatiques et, parmi ces asymptomatiques, il y a beaucoup d’enfants, donc commencer le déconfinement par remettre dans les classes d’école plusieurs milliers d’enfants, je trouve ça extrêmement dangereux, je trouve que c’est une mauvaise décision", a-t-il fustigé sur BFM.
Un point qui suscite également l’inquiétude et l’incompréhension des syndicats d’enseignants. Selon la secrétaire le générale du Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire "c'est tout sauf sérieux de rouvrir les écoles le 11 mai. On nous dit que tous les lieux publics sont fermés, les cinémas, les salles de spectacle, mais pas les écoles, alors que l'on sait que c'est un lieu de haute transmission, de haute contamination. Il y a un manque de précaution, ça paraît être en contradiction totale avec le reste". Même constat pour le secrétaire général de la FSU, première fédération syndicale de l'éducation qui insiste : "Tout le monde a entendu les inquiétudes de rebond du virus dans les semaines à venir, les enseignants ne veulent pas être les victimes de ce rebond en étant en première ligne avec des enfants toute la journée qui peuvent être porteurs".
Dans la journée, le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, est revenu sur les propos du président en précisant que le 11 mai est un "objectif" et pas une "certitude". De son côté le ministre de l’Éducation a expliqué que l'école ne sera pas obligatoire dès le 11 mai, et que le retour en classe sera "progressif".
Alors quelle stratégie pour le déconfinement ? Pourra-t-il vraiment avoir lieu à partir du 11 mai ? Quelle gestion des masques, des tests ? Enfin comment s’organisent nos voisins européens ? Quelle est la situation notamment en Espagne ?
Invités :
- Éric Caumes, chef du service des maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital Pitié-Salpétrière à Paris
- Roland Cayrol, politologue-directeur du CETAN (Centre d’études et d’analyses )
- Alain Bauer, professeur de criminologie - consultant en gestion de crise
- Anne-Claude Crémieux, pofesseure de maladies infectieuses à l'hôpital Saint-Louis à Paris
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé