Vaccin, traitement : c'est pour quand ?

C dans l'air

Au troisième jour de confinement, les Français se demandent déjà combien de temps durera cette période. Si les perspectives de sortie de crise sanitaire paraissent encore lointaines, elles sont bien réelles. En parallèle des mesures de confinement prises dans de nombreux pays, les chercheurs et scientifiques du monde entier se sont lancés depuis plusieurs semaines dans une grande course au remède, au traitement et au vaccin contre le coronavirus. Et ce sont déjà “une trentaine de candidats vaccins qui sont élaborés par des start-up, des groupes pharmaceutiques et des centres de recherche dans le monde”, comme l’a résumé Olivier Schwartz, directeur de l’unité virus et immunité à l’Institut Pasteur, au journal Le Figaro. Certains de ces acteurs ont déjà fait des progrès significatifs. Le laboratoire allemand CureVac avance par exemple très rapidement dans sa recherche, débutée en janvier, d’un vaccin contre le coronavirus. Si rapidement que l’entreprise a été approchée par Donald Trump, qui aurait émis le souhait de racheter CureVac, avant que l’Europe leur fournisse 80 millions d’euros pour accélérer leur quête de vaccin. CureVac se base sur une nouvelle méthode qui permet de se passer de la phase de test sur les souris et injecte directement une forme synthétique du virus chez l’homme dès la première phase de test. Cette méthode est aussi utilisée par la startup américaine Moderna Therapeutics, qui a lancé ce lundi 16 mars un premier essai clinique sur 45 patients sains et volontaires. S’il faudra attendre au moins un an avant de disposer d’un vaccin à l’échelle mondiale, trouver un traitement rapidement pourrait faciliter grandement la tâche du personnel hospitalier. Et dans ce domaine, un essai clinique lancé par le professeur Didier Raoult, infectiologue pour l’IHU d’Aix-Marseille, a permis des avancées significatives. Didier Raoult a traité 24 patients infectés par le coronavirus en leur administrant de la chloroquine, une molécule normalement utilisée contre le paludisme (ou malaria). Cet essai avait été critiqué par certains scientifiques lors de son lancement il y a trois semaines mais ses résultats positifs ont suffi à convaincre le ministre de la santé Olivier Véran d’étendre ce dispositif à d’autres hôpitaux français. Emmanuel Macron est allé à la rencontre, cet après-midi, des chercheurs de l’Institut Pasteur, à Paris. Accompagné de la ministre de la Recherche Frédérique Vidal et d’une délégation très restreinte, le président de la République a tenu à apporter son soutien aux scientifiques impliqués dans la lutte contre l’épidémie de coronavirus. La Chine, après plus de deux mois à lutter contre le virus, semble enfin voir le bout du tunnel et n’a désormais plus de cas endémique d’infection, uniquement des cas provenant d’autres pays. Combien de temps la France, et l’Europe en général, va mettre avant de gagner la bataille contre le virus ? Quels moyens doivent être consacrés à la recherche d’un vaccin contre le coronavirus ? Peut-on espérer l’arrivée rapide d’un traitement efficace contre le Covid-19 ?     Invités :     En plateau   • Pr. Karine Lacome, infectiologue, cheffe du service des maladies infectieuses et tropicales de l'hôpital Saint-Antoine à Paris   • Geraldine Zamansky, journaliste au Magazine de la santé, France 5     Par Skype :   • Dr. Jean-Paul Hamon, médecin généraliste, président de la Fédération des médecins de France   • Pr. Bruno Lina, virologue au CHU de Lyon, chercheur, responsable du Centre national de référence sur les virus des infections respiratoires