Black Friday : des soldes à tout prix ?
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C'est une manifestation commerciale, importée des États-Unis, qui s’est imposée en France en six ans. Ce vendredi, jour du fameux Black Friday, magasins et sites de vente en ligne proposent de multiples rabais, valorisés par un bombardement d'affiches et de spots publicitaires. Et il faut croire que les consommateurs apprécient ces opérations de promotions à un mois de Noël puisque les ventes ne cessent d'augmenter (+ 4 % attendues cette année par rapport à 2018). Cette semaine promotionnelle importée des États-Unis est même devenue la première semaine de vente pour de nombreux commerçants.
Mais dans le même temps, ce rendez-vous commercial ne fait pas l’unanimité. Au sein du gouvernement, c’est même la division : Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, salue cette opération promotionnelle qui va doper le commerce tandis qu'Élisabeth Borne, ministre de la Transition écologique, fustige cette "frénésie" qui incite à acheter des produits dont on n'a pas besoin. À l’Assemblée nationale, des députés ont donné leur feu vert en commission à une interdiction des campagnes de promotion pour cette manifestation commerciale importée des États-Unis en 2013. Quand les appels au boycott se multiplient : plus de 500 associations et marques, réunies dans un collectif appelé "Make Friday green again" ont décidé de ne pas participer à cette journée qui incite à leurs yeux à une "surconsommation artificielle". Et depuis vingt-quatre heures des actions ont lieu un peu partout en France au nom du "block Friday". Ainsi plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées ce vendredi matin, devant le siège français d’Amazone à Clichy, en banlieue parisienne, pour dénoncer la surconsommation et ses conséquences écologiques. À Lyon ou à Lille des entrepôts du le géant du commerce en ligne ont également été bloqués.
Implantée dans l'Hexagone depuis 2007, l’entreprise fondée par le milliardaire américain Jeff Bezos est l’un des poids lourds de ce rendez-vous commercial qu’il a largement contribué à populariser en France. Amazone est aujourd’hui au centre des tensions. Des ONG critiquent son optimisation fiscale et son impact environnemental. La ville de Paris qui s’apprête pour l’opération du Black Friday à accueillir "2,5 millions de livraisons par jour, soit dix fois plus que le nombre de colis quotidiens le reste de l’année", souhaite l’application du "principe pollueur-payeur" au niveau municipal et une limitation de ses livraisons à certain es heures dans certains quartiers de la capitale. Et un rapport de l'ancien secrétaire d'État au numérique Mounir Mahjoubi accuse le groupe de détruire plus d'emplois qu'il n'en crée en France.
De son côté, Amazon qui emploie 9300 salariés en France, rappelle qu'il en a créé 5000 en CDI depuis trois ans.
Alors faut-il boycotter le Black Friday ? Quel est le poids de cette journée promotionnelle en France ? Qui en profite vraiment ? Le géant Amazon représente-t-il un atout ou une menace pour l’emploi ? L’enseigne est-elle devenue le modèle des nouveaux modes de consommation ? Faut-il s’en inquiéter ?
Invités :
• Fanny Guinochet, journaliste au service économie de L’Express.
• Nicolas Bouzou, économiste - Cabinet Astérès.
• Flavien Neuvy, économiste spécialiste des questions de consommation.
• Olivia Détroyat, journaliste économie au quotidien Le Figaro.
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé