Rouen "polluée" : faut-il avoir peur ?
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Inquiétude et interrogations à Rouen après le gigantesque incendie de l'usine chimique de Lubrizol, survenu jeudi 26 septembre. Le site, classé Seveso "seuil haut", fabriquait des additifs pour huiles, carburants ou peintures. Si le feu a été éteint vendredi et que les établissements scolaires de l’agglomération doivent rouvrir lundi, les conséquences sanitaires et écologiques du panache de fumée de 22 km qui a traversé la Seine-Maritime inquiètent. Des particules irritantes sont présentes, une nappe d’hydrocarbures est apparue sur la Seine, des résidus noirs sont sur les sols…"La ville est clairement polluée" "mais nous n’avons pour l’instant pas d’inquiétude sur les premiers prélèvements qui ont été faits", a déclaré hier soir la ministre de la Santé Agnès Buzyn, en visite à Rouen avec trois autres ministres.
Le préfet de Normandie, Pierre-André Durand avait indiqué un peu plus tôt que la fumée dégagée par l’incendie ne présentait pas de "toxicité aiguë (…) Malgré une odeur désagréable, le risque pour la population reste faible". Mais ces déclarations n’ont pas suffi à rassurer les habitants. Alors qu’une odeur, âcre et nauséabonde, planait encore sur l’agglomération, de nombreux habitants se sont plaints vendredi d’irritation à la gorge et de vomissements. Inquiets, certains d’entre eux ont décidé de porter des masques ou ont évoqué leurs craintes sur les réseaux sociaux, quand d’autres appellent à plus de transparence.
"La préfecture manque de transparence en ne communiquant pas les produit présents sur les lieux" a dénoncé l’élu écologiste de Normandie Laetitia Sanchez. De son côté, la CGT a demandé dans un communiqué la "transparence complète sur les risques encourus" après l'incendie, s'inquiétant du niveau de sécurité dans cette entreprise où un grave incident s'était déjà produit en 2013. Sur ce dernier point, le préfet a affirmé que cette usine "est aux normes telle que nous l'avons vue en 2019", "parfaitement à niveau". Il a cependant reconnu qu'"elle ne l'a pas toujours été" et qu'en 2017, "elle a fait l'objet d'une mise en demeure" en raison de "17 manquements" puis "la mise à niveau a été réalisée". Des riverains de l’usine ont annoncé leur intention de porter plainte contre X avec constitution de partie civile, pour "dommages corporels" et "manquement à l'obligation de sécurité". Plusieurs députés dont ceux de la France insoumise demandent l'ouverture d'une enquête parlementaire et d’une enquête administrative. Des élus appellent également à un renforcement de la directive Seveso, censée protéger de tels incidents.
Alors que sait-on exactement de cette usine Lubrizol située à Rouen ? Les sites Seveso sont-ils bien contrôlés ? Faut-il craindre une pollution massive après l’incendie ? Quels sont les risques sanitaires à court et long terme ? Enfin alors que la polémique se poursuit dans la capitale, quelle est l'ampleur de la contamination au plomb après l’incendie de Notre Dame de Paris ?
Invités :
• Arnaud Gossement, avocat, spécialiste en droit de l’environnement.
• Sébastien Bailly, journaliste à Ouest France.
• Alexandra Schwartzbrod, directrice adjointe de la rédaction de Libération.
• Laurence Labat, chef du service du laboratoire de toxicologie de Lariboisière - APHP.
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé