Autour du parc Clichy-Batignolles

Paname

Le secteur de la Porte de Clichy est en pleine mutation. Avec le prolongement de la ligne 14 du métro, deux nouvelles stations ont vu le jour : Pont-Cardinet et Porte de Clichy. Elles desservent l’éco-quartier Clichy-Batignolles, construit entre 2007 et 2018 sur une friche industrielle. Si vous n’avez pas mis les pieds ici depuis cinq ou six ans, nous ne connaitrez plus rien ! Ce nouveau quartier a son monument totem, point de convergence et de repère : le Tribunal de Paris. La tour de verre de Renzo Piano (160 m) est la 3 e plus haute de la capitale après la tour Eiffel et la tour Montparnasse. Le parc Martin Luther King fait office de poumon vert. Un territoire tout neuf à explorer pour Paname ! - Prêt à Pousser. 60 rue Boursault, 17ème. Derrière la façade d’un petit immeuble des Batignolles carbure une start-up prometteuse : Prêt à Pousser conçoit des potagers d’intérieur utilisant la culture hydroponique : les plantes flottent et développent leur système racinaire dans l’eau. Guidé par Romain Behaghel, co-fondateur, Yvan enfile un équipement stérile (blouse et chaussures) et découvre le labo de recherche et développement : 150 m 2 dans lequel des ingénieurs agronomes et biologistes chouchoutent 2 000 plantes. Ils améliorent constamment les produits, résolvent les problèmes et étendent la gamme. Yvan participe aux soins quotidiens. Avant la mise sur le marché de nouvelles « capsules », les différentes variétés d’aromates, de fruits et de légumes sont sélectionnées par le biais de tests sensoriels : aspect visuel, parfum, saveur…. Toute l’équipe y participe et Yvan se joindra à eux. - L’École 42 (96 boulevard Bessières, 17e) Une école qui bouscule les codes. Cette école d’informatique fondée par Xavier Niel en 2013 est l’une des plus innovantes au monde : ouverte 24h/24, 7 j/7, sans professeur, sans horaire, sans droits d’entrée, sans limite d’âge, sans diplôme prérequis mais avec un passage obligé dans la Piscine, une épreuve décisive pour l’admission, soit un mois en immersion totale dans les locaux, quasiment jour et nuit, pour apprendre le codage, à partir de zéro. Sophie Viger, directrice, est sensible à la question de la mixité dans le numérique et cherche à faire bouger les lignes. Les espaces sont sidérants, notamment la traversée des clusters (plateaux de travail), avec des ordinateurs à perte de vue. Yvan découvre le fonctionnement particulier de cette école avec ses codes autres qu’informatiques. Son nom est une référence au roman de Douglas Adams H2G2 (guide du voyageur intergalactique) et la présence de serviettes de toilettes sur les rambardes de l’escalier en est une autre. La serviette de toilette étant, comme chacun sait, le meilleur outil du voyageur intergalactique. - Frédérick et la gare des Batignolles Parc Clichy-Batignolles, 17e Frédérick nous parlera de l'origine incertaine du nom Batignolles ainsi que de l’association des noms Clichy et Batignolles. Jusqu’en 1830, les Batignolles était un hameau dépendant de la commune de Clichy-la-Garenne. Au XIXème siècle, lors de l’étude du projet de ligne de chemin de fer de Paris au Pecq, le creusement du tunnel ferroviaire des frères Pereire déclencha hilarité, curiosité et méfiance. Ces dernières années, un éco-quartier est sorti de terre sur l’ancienne emprise ferroviaire de 54 hectares, rachetée par la Ville de Paris. Ce label « éco-quartier » signifie que les énergies renouvelables sont largement sollicitées : chauffage par géothermie, panneaux solaires, les déchets font l’objet d’une collecte automatisée et la circulation douce est privilégiée. - La recyclerie sportive (81 boulevard Bessières, 17e) La Recyclerie sportive est une association qui collecte et réemploie les équipements de sports, neufs ou d’occasion. C’est un des maillons du slow sport. Un grand choix d’équipements et matériels sportifs (vélos, textile, fitness, randonnée, golf, appareils de musculation, raquettes de tennis…) y sont représentés à travers 17 univers sportifs regroupant plus d’une quarantaine de sports. Yvan passe du magasin à l’arrière-boutique où se trouve l’atelier de co-réparation. Yann anime deux fois par semaine cet atelier où l’on apprend à réparer soi-même son moyen de transport (vélo, skate, trottinette, rollers). Puis il descend au sous-sol rencontrer Victor, designer textile, qui imagine des vêtements et des accessoires employant des fibres de matériel sportif (boyaux de raquette, caoutchouc de pneus de vélos…) - Ô Fermier (39 rue Mstislav Rostropovitch, 17e) Ô Fermier est une nouvelle enseigne consacrée aux produits fermiers labellisés et commercialisés en circuit court, logée au pied des immeubles dernier cri du nouveau quartier des Batignolles. Son fondateur, Damien Bodard, 32 ans, s’est découvert au sortir d’une BTS commercial une vocation de… berger dans le Béarn. Une histoire d'amour avec la fille de Julien Lassalle, producteur d'ossau-iraty (et frère du truculent député Jean Lassalle) le conduit dans les estives des Pyrénées-Atlantiques. Puis sur les routes de France pour promouvoir le fameux fromage de brebis. Ces années de pérégrination lui font rencontrer des fermiers et éleveurs qui écoulent, en circuit court et autour de chez eux, de bons produits tout en luttant pour maintenir leur exploitation à flot. « Quand j'ai eu l'idée de créer une boutique à Paris pour vendre en direct leurs produits, tous m'ont dit 'fonce, on est derrière toi' », raconte ce fermier d'un jour devenu patron de supérette. « Il n’y a ni centrale d’achat ni intermédiaire, mais seulement des producteurs, un magasin, des consommateurs. Le but est qu’une part équitable de la valeur ajoutée aille tout droit aux exploitants, dans les campagnes ». Ô Fermier crée un lien entre ces agriculteurs isolés dans leurs champs et les citadins en recherche de produits sains et goûteux. On trouve ainsi dans chaque rayon des petites pancartes avec QR codes à scanner pour accéder aux vidéos des fermiers racontant leur travail.