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Électricité : pourquoi ça flambe ?
C dans l'air- 1 h 4 min
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Il s’agit de la plus forte hausse depuis 20 ans. Les tarifs réglementés de l’électricité vont augmenter de 5,9% en moyenne ce samedi 1er juin. Ils correspondent au « tarif bleu » appliqué par EDF à quelques 25 millions de foyers. Or, de nombreuses offres concurrentes (d’Engie, de Total Direct Energie ou d’Eni, par exemple) sont indexées sur ces tarifs et seront donc, elles aussi, mécaniquement amenées à augmenter. Concrètement, cela va se traduire par environ 85 euros de plus sur la facture pour un ménage possédant un chauffage électrique. Proposée dès février par la Commission de régulation de l’énergie (CRE), la nouvelle offre tarifaire avait été gelée cet hiver par le gouvernement, englué en pleine contestation des Gilets jaunes. Les tarifs de l’électricité sont établis selon un mode de calcul complexe, voté par le Parlement, qui prend en compte l’évolution du marché de gros. Son objectif ? Favoriser la concurrence et défendre la position d’EDF. « En 2018, les prix de gros de l’électricité ont notablement augmenté en France, comme dans toute l’Europe, du fait de l’augmentation des prix des combustibles et du carbone, a fait valoir le gouvernement. La hausse proposée par la CRE est du même ordre de grandeur que les hausses répercutées dans les autres pays ». Mais cette augmentation des tarifs réglementés est qualifiée d’ « injuste » et de trop brusque par des associations de consommateurs. « La moitié de la hausse n’a rien à voir avec l’augmentation des coûts d’EDF. C’est simplement que les opérateurs alternatifs n’ont pas accès à autant qu’ils le voudraient au nucléaire et augmentent leurs coûts. Et donc en compensation, pour que la concurrence puisse continuer à survivre, on augmente de 6% au lieu de 3% le tarif de l’électricité d’EDF. C’est tout à fait injuste et anormal », a déploré sur Franceinfo François Carlier, délégué général de l’association CLCV. Pour contrer cette hausse des tarifs réglementés, l’association UFC-Que Choisir a lancé pour sa part, le 28 mai dernier, une opération de commande de gaz et d’électricité groupée. Ces offres d’achats groupés consistent à réunir un maximum de clients pour obtenir des prix réduits. « En moyenne, au vu des expériences passées, c’était 200 euros d’économies par souscripteur », a affirmé Cédric Musso de l’UFC-Que Choisir, au micro d’Europe 1. Par ailleurs, cette première hausse des tarifs devrait être suivie d’une seconde, autour de 1%, début août, liée aux coûts de transport de l’électricité. Mais le gouvernement, par la voix du ministre de la Transition écologique et Solidaire François de Rugy, avait indiqué le mois dernier vouloir revoir la méthode de calcul des tarifs réglementés. L’une des solutions pour faire baisser le prix de la facture d’électricité pourrait être d’accélérer la transition écologique. Car selon un rapport de l’IRENA (Agence internationale de l’énergie renouvelable), publié jeudi, produire des énergies renouvelables, telles que l’éolien, la bioénergie, l’hydroélectricité ou le solaire, coûte de moins en moins cher. Ainsi, ces énergies vertes deviennent plus compétitives face aux énergies « traditionnelles ». Pourtant, avec seulement 16,3% de sa consommation finale d’énergie provenant de sources vertes, la France figure parmi les cancres au niveau européen. Par rapport à leurs voisins européens, les Français paient-ils plus ou moins cher leur électricité ? Le gouvernement peut-il stopper les hausses des tarifs ? Quels recours pour les consommateurs ? Invités : - Élie Cohen - Économiste spécialiste de l’industrie - Nabil Wakim - Journaliste au Monde, spécialiste de l’énergie - Béatrice Mathieu - Chef du service économie de L’Express - Jacques Percebois - Économiste spécialiste de l’énergie
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Il s’agit de la plus forte hausse depuis 20 ans. Les tarifs réglementés de l’électricité vont augmenter de 5,9% en moyenne ce samedi 1er juin. Ils correspondent au « tarif bleu » appliqué par EDF à quelques 25 millions de foyers. Or, de nombreuses offres concurrentes (d’Engie, de Total Direct Energie ou d’Eni, par exemple) sont indexées sur ces tarifs et seront donc, elles aussi, mécaniquement amenées à augmenter. Concrètement, cela va se traduire par environ 85 euros de plus sur la facture pour un ménage possédant un chauffage électrique. Proposée dès février par la Commission de régulation de l’énergie (CRE), la nouvelle offre tarifaire avait été gelée cet hiver par le gouvernement, englué en pleine contestation des Gilets jaunes.
Les tarifs de l’électricité sont établis selon un mode de calcul complexe, voté par le Parlement, qui prend en compte l’évolution du marché de gros. Son objectif ? Favoriser la concurrence et défendre la position d’EDF. « En 2018, les prix de gros de l’électricité ont notablement augmenté en France, comme dans toute l’Europe, du fait de l’augmentation des prix des combustibles et du carbone, a fait valoir le gouvernement. La hausse proposée par la CRE est du même ordre de grandeur que les hausses répercutées dans les autres pays ».
Mais cette augmentation des tarifs réglementés est qualifiée d’ « injuste » et de trop brusque par des associations de consommateurs. « La moitié de la hausse n’a rien à voir avec l’augmentation des coûts d’EDF. C’est simplement que les opérateurs alternatifs n’ont pas accès à autant qu’ils le voudraient au nucléaire et augmentent leurs coûts. Et donc en compensation, pour que la concurrence puisse continuer à survivre, on augmente de 6% au lieu de 3% le tarif de l’électricité d’EDF. C’est tout à fait injuste et anormal », a déploré sur Franceinfo François Carlier, délégué général de l’association CLCV. Pour contrer cette hausse des tarifs réglementés, l’association UFC-Que Choisir a lancé pour sa part, le 28 mai dernier, une opération de commande de gaz et d’électricité groupée. Ces offres d’achats groupés consistent à réunir un maximum de clients pour obtenir des prix réduits. « En moyenne, au vu des expériences passées, c’était 200 euros d’économies par souscripteur », a affirmé Cédric Musso de l’UFC-Que Choisir, au micro d’Europe 1.
Par ailleurs, cette première hausse des tarifs devrait être suivie d’une seconde, autour de 1%, début août, liée aux coûts de transport de l’électricité. Mais le gouvernement, par la voix du ministre de la Transition écologique et Solidaire François de Rugy, avait indiqué le mois dernier vouloir revoir la méthode de calcul des tarifs réglementés.
L’une des solutions pour faire baisser le prix de la facture d’électricité pourrait être d’accélérer la transition écologique. Car selon un rapport de l’IRENA (Agence internationale de l’énergie renouvelable), publié jeudi, produire des énergies renouvelables, telles que l’éolien, la bioénergie, l’hydroélectricité ou le solaire, coûte de moins en moins cher. Ainsi, ces énergies vertes deviennent plus compétitives face aux énergies « traditionnelles ».
Pourtant, avec seulement 16,3% de sa consommation finale d’énergie provenant de sources vertes, la France figure parmi les cancres au niveau européen.
Pourtant, avec seulement 16,3% de sa consommation finale d’énergie provenant de sources vertes, la France figure parmi les cancres au niveau européen.
Par rapport à leurs voisins européens, les Français paient-ils plus ou moins cher leur électricité ? Le gouvernement peut-il stopper les hausses des tarifs ? Quels recours pour les consommateurs ?
Invités :
- Élie Cohen - Économiste spécialiste de l’industrie
- Nabil Wakim - Journaliste au Monde, spécialiste de l’énergie
- Béatrice Mathieu - Chef du service économie de L’Express
- Jacques Percebois - Économiste spécialiste de l’énergie
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé