La dernière surprise de Trump
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Pour Donald Trump, la mission des États-Unis en Syrie est terminée. Dans une vidéo postée sur Twitter, le président américain a estimé qu’il était temps de « ramener à la maison » tous les soldats déployés sur le terrain depuis 2015, maintenant que l’État islamique a été « vaincu ». Le retrait des troupes devrait s’effectuer rapidement, certaines commenceraient déjà à être rapatriées selon la porte-parole de la Maison-Blanche, Sarah Sanders. Même si plusieurs généraux et militaires l’ont averti des risques d’un départ précipité, Donald Trump revendique une « victoire » et ne voit aucune autre raison de rester en Syrie.
Cette annonce surprise a déclenché la stupeur et la colère aux États-Unis, notamment dans son propre camp. Les alliés européens ont également réagi. Aujourd’hui, la ministre des armées Florence Parly a affirmé que les troupes françaises resteront en Syrie car « Daech n’est pas rayé de la carte ». Avant d’ajouter qu’il est nécessaire de « vaincre militairement de manière définitive les dernières poches de cette organisation terroriste ». De son côté, Benyamin Nétanyahou a d’ores et déjà annoncé qu’Israël intensifierait ses opérations contre les forces pro-iraniennes en Syrie, après le départ des États-Unis. Pour l'euro-député Guy Verhofstadt, il s’agit d’« une victoire pour la Russie, l'Iran, la Turquie et le régime syrien ».
Ce désengagement des États-Unis risque, en effet, de provoquer de nouveaux bouleversements au Moyen-Orient et rend la situation complexe pour les forces alliées mobilisées. L’absence de ces 2 000 soldats américains laisse encore un peu plus le champ libre à la Russie et à l’Iran, soutiens de Bachar al-Assad. En quittant la Syrie, Donald Trump laisse également derrière lui ses alliés Kurdes, qui ont pourtant joué un rôle primordial dans la lutte contre l’État islamique. Sans la présence dissuasive des troupes américaines, la Turquie pourrait tenter d’accroître sa zone de sécurité au nord de la Syrie, où les combattants kurdes sont aujourd’hui repliés. Dans cette guerre complexe, à qui profite le retrait soudain des États-Unis ?
Ces dernières années, de nombreux Syriens ont fui la guerre pour se réfugier au Liban. Quelques milliers d’entre eux ont déjà pris le chemin du retour, mais le régime de Bachar al-Assad laisse rentrer sa population au compte-goutte, sur autorisation. Face aux conditions de retour difficiles et l’insécurité qui persiste en Syrie, d’autres réfugiés choisissent de rester au Liban.
Pour quelles raisons Donald Trump souhaite-t-il rapatrier ses soldats américains ? Quels bouleversements géopolitiques peut entraîner ce désengagement des États-Unis au Moyen-Orient ? Les réfugiés syriens peuvent-ils regagner leur pays ?
Invités :
- Pierre Servent - Expert militaire, auteur de « 50 nuances de guerre »
- Jean-Dominique Merchet - Editorialiste à L’opinion, spécialiste des questions Défense et Diplomatie
- Agnès Levallois - Consultante spécialiste du Moyen-Orient et chargée de cours à Sciences-Po
- Alexandra de Hoop Scheffer - Politologue, spécialiste des États-Unis et des relations transatlantiques
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé