J.O : La France métamorphosée ?

C dans l'air

Depuis le début des Jeux olympiques de Paris, la France est euphorique. Bonne surprise pour certains et soulagement pour d’autres, l’organisation du premier événement sportif au monde est une réussite. Sur le plan logistique d’abord, les spectateurs sont unanimes, l’accès aux infrastructures est fluide et la sécurité est au rendez-vous. Sur le plan sportif ensuite, les athlètes tricolores rayonnent. La moisson de médailles en cours est d’ores et déjà la plus fructueuse de l’histoire des jeux pour la délégation française. Après la dissolution de l’assemblée, et le contexte politique tendu des dernières semaines, le succès des JO réjouit les Français et fait planer sur le pays dans un air de fête et de paix sociale. Face à cet engouement, la plupart des membres de la classe politique se font discret, mais certains essayent de tirer leur épingle du jeu. La maire de Paris Anne Hidalgo s’est félicitée du bon déroulement des opérations, le Premier ministre Gabriel Attal est très actif sur les réseaux sociaux où il joue le rôle du spectateur lambda, et Emmanuel Macron est au plus près de l’action sportive pour féliciter ou consoler les athlètes. Quant aux sceptiques de la première heure, il se font renvoyer à leurs doutes. Néanmoins, une trêve semble s’être mise en place et elle se ressent jusque dans les médias, la politique a déserté la plupart des unes depuis une semaine. Mais l’organisation des jeux ne se limite pas à l’événement sportif. Depuis le début du siècle, l’utilisation sur le long terme des nouvelles infrastructures a été un défi difficile pour les villes hôtes. À Londres, 12 ans après les jeux, le bilan est mitigé. Plus de 12.000 logements ont été construits, mais seulement 1.000 d’entre eux sont des logements sociaux. La ville en avait promis beaucoup plus. Conséquence, le parc olympique est devenu un quartier prisé des classes aisées. Les classes populaires bénéficient peu des infrastructures, et certains font entendre leur frustration. Les jeux de Londres avaient coûté près de 12 milliards d’euros, contre près de 9 pour ceux de Paris. L’euphorie nationale va-t-elle se prolonger après les JO ? La réussite des JO peut-elle changer le destin politique de certains élus ? Que vont devenir les infrastructures construites pour les JO de Paris ?Nos invités : Roxana Maracineanu, Ancienne ministre des Sports – Ancienne athlète, secrétaire générale de la Miprof Jérôme Fourquet, Directeur département Opinion - Institut de sondages IFOPNathalie Mauret, Journaliste politique - Groupe de presse régionale EbraSonia Fibleuil, Porte-parole de la Police Nationale (en duplex)