Frappes à Rafah : "l'horreur", l'indignation... et après ?
C dans l'air- Décryptage & investigation
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Après la frappe israélienne qui a fait 45 morts et près de 250 blessés selon le Hamas dimanche soir dans un camp de déplacés près de Rafah à l’extrémité sud de la bande de Gaza, les condamnations sont unanimes. La Maison Blanche s’est dit "bouleversée". "Indigné" Emmanuel Macron a appelé "au plein respect du droit international et au cessez-le-feu immédiat". 10 000 personnes ont manifesté hier soir à Paris. La Chine qui a exprimé sa "vive inquiétude". Le Premier ministre israélien a lui évoqué une "erreur tragique". Dimanche, l’armée israélienne avait affirmé avoir ciblé deux hauts responsables du Hamas. On ignore s’ils ont été tués. Benyamin Netanyahou, s’est engagé à enquêter sur les faits mais ne change pas de stratégie.
De nouvelles frappes ont eu lieu ce matin à Rafah en dépit de la décision, rendue vendredi 24 mai, par la Cour internationale de justice (CIJ), la plus haute juridiction de l’Organisation des nations unies, ordonnant à Israël d’arrêter "immédiatement" ses opérations militaires dans la zone. Et ce malgré les mises en garde de la communauté internationale qui se multiplient depuis le bombardement meurtrier.
L'ONU a "condamné les frappes israéliennes" et a demandé une enquête "complète et transparente" après l'attaque dans la ville surpeuplée de Rafah, où Israël a lancé des opérations au sol depuis le 7 mai. Une réunion d’urgence a été convoquée cet après-midi à huit-clos pour discuter de la situation sur place. Parallèlement Pékin qui a plusieurs fois proposé de jouer les intermédiaires entre Palestiniens et Israéliens reçoit à partir d’aujourd’hui plusieurs chefs d’Etat arabes avant l’ouverture du 10ᵉ Forum de coopération sino-arabe ce jeudi. L’occasion pour la Chine d’afficher "une voix commune sur la question palestinienne" a expliqué ces derniers jours le vice-ministre chinois des Affaires étrangères.
Et c’est dans ce contexte que l’Espagne, La Norvège et l’Irlande ont officialisé ce mardi 28 mai la reconnaissance d’un État palestinien, y voyant "le seul chemin crédible vers la paix et la sécurité pour Israël et pour la Palestine". Elles seront bientôt suivies par la Slovénie, qui a déjà entamé la démarche le 9 mai dernier avec un décret de reconnaissance qu’elle compte envoyer à son Parlement pour approbation d’ici au 13 juin. La reconnaissance de l’État de Palestine est "une nécessité" pour "parvenir à la paix" entre Israéliens et Palestiniens, ainsi qu’une question "de justice historique", a déclaré le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez avant un Conseil des ministres historique. Dans la foulée, Israël a accusé l’Espagne d’être "complice" des "appels au génocide des Juifs".
Nos invités :
Général Dominique Trinquand, Ancien chef de la mission militaire française auprès de l’ONU, auteur de "Ce qui nous attend"
Alexandra Schwartzbrod, Directrice adjointe de la rédaction - "Libération"
Pierre Haski, Chroniqueur international - France Inter et "L’Obs"
David Rigoulet-Roze, Politologue - Chercheur associé à l’IRIS, rédacteur en chef de la revue "Orients stratégiques"
Agnès Vahramian – En duplex de Tel Aviv, correspondante en Israël - France Télévisions
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé
Maison de production : France Télévisions / Maximal Productions