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Chine : La fin du miracle économique
C dans l'air- 1 h 4 min
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L'économie chinoise est en souffrance. L'agence de notation Moody’s a abaissé mardi de "stable" à "négatif" la perspective de la note souveraine de la Chine, une première en cinq ans. Si la Chine va mal, c'est d'abord à cause des mauvaises affaires de ses promoteurs immobiliers, dans un pays où le secteur représente 25% du PIB. Après la faillite du géant Evergrande, cet été, aux États-Unis, c'est un autre pilier du secteur, Country garden, qui menace de se retrouver en cessation de paiement. Faillites de promoteurs immobiliers, hausse de la dette, chômage massif des jeunes, les indicateurs sont au rouge depuis la fin de la politique zéro Covid et la fin des contrôles sanitaires. Signe de cette fragilité, le gouvernement chinois a cessé de publier les chiffres mensuels du chômage pour les moins de 24 ans, alors que près d'un jeune urbain sur cinq est sans emploi. Le monde va-t-il vivre une nouvelle crise économique, comme celle des subprimes en 2008 ? Rien n'est moins sûr. Pour autant, les principaux partenaires économiques européens de la Chine, dont la France, s'inquiètent des conséquences de l'éclatement de la bulle immobilière sur leurs exportations, sans compter la faible progression de l'activité manufacturière ces derniers mois. D'autant que le climat politique en Chine n'est pas des plus rassurants. "Les entreprises européennes sont inquiètes de la direction que prend la Chine", a déclaré le commissaire européen au Commerce Valdis Dombrovskis fin septembre, et "beaucoup d'entre elles s'interrogent sur leur place dans ce pays", en raison d'un "environnement commercial plus politisé". "La nouvelle loi sur les relations étrangères et la nouvelle version de la loi anti-espionnage inquiètent grandement notre communauté d'affaires", a-t-il ajouté. D'après le dernier rapport annuel de la Chambre de commerce de l'Union européenne, 11% des entreprises européennes sondées ont ainsi déplacé leurs investissements actuels hors de Chine. Si la crise économique est bien réelle, la Chine demeure la seconde économie mondiale après les Etats-Unis. Et Pékin peut compter sur la puissance de son industrie automobile. Ces dernières années, la Chine a su prendre le virage de l'électrique en multipliant les investissements dès les années 2010. L'objectif de 20 % de voitures électriques et hybrides dans les ventes de voitures neuves en 2025, est en passe d'être atteint. Et la Chine ne se contente pas de transformer ses transports, elle s'impose aussi à l'étranger. Rien qu'en Europe, la part de voitures électriques chinoises est passée de 1% en 2021 à 8% en 2023. Il faut dire que le gouvernement chinois subventionne massivement ses véhicules. Certains experts estiment que les véhicules chinois arrivent sur le marché européen jusqu'à 20% moins chers que les véhicules d'autres nationalités. Lors de son discours sur l'état de l'union en septembre dernier, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen s'est même inquiété d'un potentiel dumping : "Les marchés mondiaux sont désormais inondés de voitures électriques chinoises moins chères dont le prix est maintenu artificiellement bas par d'énormes subventions publiques, cela fausse notre marché." Bruxelles a par ailleurs annoncé en octobre l'ouverture d'une enquête pour déterminer la portée du problème. Quelles sont les causes de la crise économique chinoise ? Quelles conséquences peut-elle avoir pour les entreprises européennes ? Et comment la Chine a-t-elle réussi à s'imposer dans le marché européen de la voiture électrique ? Nos invités : Sylvie Matelly, économiste, directrice de l’Institut Jacques Delors Valérie Niquet, responsable du pôle Asie - Fondation pour la Recherche Stratégique Ursula Gauthier, cheffe du service Etranger - L’Obs, ancienne correspondante en Chine Nicolas Bouzou, économiste - Directeur fondateur du cabinet de conseil Asterès, chroniqueur à l’Express
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L'économie chinoise est en souffrance. L'agence de notation Moody’s a abaissé mardi de "stable" à "négatif" la perspective de la note souveraine de la Chine, une première en cinq ans. Si la Chine va mal, c'est d'abord à cause des mauvaises affaires de ses promoteurs immobiliers, dans un pays où le secteur représente 25% du PIB. Après la faillite du géant Evergrande, cet été, aux États-Unis, c'est un autre pilier du secteur, Country garden, qui menace de se retrouver en cessation de paiement. Faillites de promoteurs immobiliers, hausse de la dette, chômage massif des jeunes, les indicateurs sont au rouge depuis la fin de la politique zéro Covid et la fin des contrôles sanitaires. Signe de cette fragilité, le gouvernement chinois a cessé de publier les chiffres mensuels du chômage pour les moins de 24 ans, alors que près d'un jeune urbain sur cinq est sans emploi.
Le monde va-t-il vivre une nouvelle crise économique, comme celle des subprimes en 2008 ? Rien n'est moins sûr. Pour autant, les principaux partenaires économiques européens de la Chine, dont la France, s'inquiètent des conséquences de l'éclatement de la bulle immobilière sur leurs exportations, sans compter la faible progression de l'activité manufacturière ces derniers mois. D'autant que le climat politique en Chine n'est pas des plus rassurants. "Les entreprises européennes sont inquiètes de la direction que prend la Chine", a déclaré le commissaire européen au Commerce Valdis Dombrovskis fin septembre, et "beaucoup d'entre elles s'interrogent sur leur place dans ce pays", en raison d'un "environnement commercial plus politisé". "La nouvelle loi sur les relations étrangères et la nouvelle version de la loi anti-espionnage inquiètent grandement notre communauté d'affaires", a-t-il ajouté. D'après le dernier rapport annuel de la Chambre de commerce de l'Union européenne, 11% des entreprises européennes sondées ont ainsi déplacé leurs investissements actuels hors de Chine.
Si la crise économique est bien réelle, la Chine demeure la seconde économie mondiale après les Etats-Unis. Et Pékin peut compter sur la puissance de son industrie automobile. Ces dernières années, la Chine a su prendre le virage de l'électrique en multipliant les investissements dès les années 2010. L'objectif de 20 % de voitures électriques et hybrides dans les ventes de voitures neuves en 2025, est en passe d'être atteint. Et la Chine ne se contente pas de transformer ses transports, elle s'impose aussi à l'étranger. Rien qu'en Europe, la part de voitures électriques chinoises est passée de 1% en 2021 à 8% en 2023. Il faut dire que le gouvernement chinois subventionne massivement ses véhicules. Certains experts estiment que les véhicules chinois arrivent sur le marché européen jusqu'à 20% moins chers que les véhicules d'autres nationalités. Lors de son discours sur l'état de l'union en septembre dernier, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen s'est même inquiété d'un potentiel dumping : "Les marchés mondiaux sont désormais inondés de voitures électriques chinoises moins chères dont le prix est maintenu artificiellement bas par d'énormes subventions publiques, cela fausse notre marché." Bruxelles a par ailleurs annoncé en octobre l'ouverture d'une enquête pour déterminer la portée du problème.
Quelles sont les causes de la crise économique chinoise ? Quelles conséquences peut-elle avoir pour les entreprises européennes ? Et comment la Chine a-t-elle réussi à s'imposer dans le marché européen de la voiture électrique ?
Nos invités :
- Sylvie Matelly, économiste, directrice de l’Institut Jacques Delors
- Valérie Niquet, responsable du pôle Asie - Fondation pour la Recherche Stratégique
- Ursula Gauthier, cheffe du service Etranger - L’Obs, ancienne correspondante en Chine
- Nicolas Bouzou, économiste - Directeur fondateur du cabinet de conseil Asterès, chroniqueur à l’Express
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé
Maison de production : France Télévisions / Maximal Productions