Émission du jeudi 8 juin 2023
C dans l'air- 1 h 2 min
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Une attaque épouvantable au couteau a eu lieu ce jeudi matin dans une aire de jeu dans le grand parc qui borde le lac d'Annecy. Deux adultes et quatre enfants de moins de trois ans ont été blessés, certains se trouvent en urgence absolue, selon un bilan provisoire. L’agresseur présumé a été rapidement interpellé par les forces de l’ordre. Il s’agit d’un homme de nationalité syrienne, avec le statut de réfugié en Suède depuis dix ans. Inconnu des services de police, il est entré légalement en France. La justice a ouvert une enquête pour tentative d’assassinat. "Il n'y a pas d’éléments qui pourraient laisser entendre une motivation terroriste" à ce stade, a fait savoir la procureure de la République d'Annecy, lors d'une conférence de presse. Une cellule d’information a été mise en place par la préfecture de Haute-Savoie : 04 50 33 61 33.
Emmanuel Macron a dénoncé ce midi une "attaque d’une lâcheté absolue". "La Nation est sous le choc", a déclaré le chef de l'État. La Première ministre Elisabeth Borne et Gérald Darmanin se sont rendus sur place pour exprimer "tout le soutien de la nation" . A l’Assemblée nationale, une minute de silence a été observée en fin de matinée à la demande de la présidente Yaël Braun-Pivet "pour eux, pour leurs familles", après cette "attaque gravissime". Pour le secrétaire national du Parti communiste français Fabien Roussel, "aucun mot ne peut qualifier une telle horreur". "Comment est-ce possible ? Attaquer des petits ! Les frapper avec un couteau ! Notre cœur est en miette à devoir le vivre. Aux enfants notre affection douloureuse. Aux parents toute notre compassion affligée", a lancé le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon. "Toutes nos pensées pour ces enfants qui luttent pour leur survie et pour leurs familles", a aussi écrit le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure.
Le président du parti Les Républicains Eric Ciotti a fait part, de son côté, de son "immense émotion et de sa grande colère" après cette attaque décrite par son ami Laurent Wauquiez, président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes, comme "le sommet de l'abomination". Le député d'Eure-et-Loir et président du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale, Olivier Marleix, a dénoncé, sur twitter : "l'immigration massive incontrôlée tue. Plutôt que de nous lamenter à chaque nouveau crime, mettons enfin un coup d’arrêt à l’immigration de masse !".
"Après le drame d’Annecy, c’est toute notre politique migratoire, et un certain nombre de règles européennes, qu’il faut remettre en cause. On doit se donner les moyens d’agir et de reprendre le contrôle d’une situation qui échappe au gouvernement. Ce débat est urgent " a estimé le président du Rassemblement national, Jordan Bardella.
Depuis Annecy, cet après-midi, la Première ministre a appelé à ce qu'il n'y ait pas d'emballement alors que l’enquête ne fait que débuter. "Aujourd'hui c’est le temps de l’émotion" a affirmé Elisabeth Borne. Un drame qui n’a pas fini de faire réagir et a relancé le débat à droite à l’extrême droite sur l’immigration, alors que le gouvernement prépare un projet de loi sur le sujet pour l’automne et que les négociations avec LR ont débuté depuis plusieurs semaines.
Alors que s’est-il passé ce matin à Annecy ? Que sait-on du profil de l’agresseur présumé ? Que veut faire le gouvernement avec le prochain projet de loi immigration ? Où en sont les discussions avec Les Républicains ? Enfin Emmanuel Macron réagissant ces derniers jours à une série de faits-divers successifs, avait déclaré : "il faut être intraitable sur le fond. Aucune violence n’est légitime. Il faut travailler en profondeur pour contrer ce processus de décivilisation." Que voulait dire le chef de l’Etat ? D'où vient le terme "décivilisation" utilisé par le président de la République ?
Nos invités :
- Damien Delseny, Rédacteur en chef adjoint en charge du service police-justice "Le Parisien"
- Nathalie Saint-Cricq, Éditorialiste politique - France Télévisions
- Soazig Quéméner, Rédactrice en chef du service politique - "Marianne"
- Driss Aït Youssef, Docteur en droit public - Spécialiste des questions de sécurité
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé