Banques, immobilier : nos économies en danger ?
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C’est la plus grande défaillance depuis la crise financière de 2008. Il y a une semaine, la Silicon Valley Bank faisait faillite aux États-Unis. C'est la deuxième plus importante banqueroute de l'histoire des États-Unis et celle-ci laisse craindre un effet domino douloureux pour l’économie mondiale. Cet effondrement express a en effet précipité le repli de grandes places financières mondiales. L’inquiétude est donc montée d’un cran avec notamment la chute sans précédent de l’action du Credit Suisse, numéro deux du secteur bancaire helvète.
Ce krach a entraîné l'effondrement de plus de 10% de plusieurs banques européennes en une semaine, comme la Société générale ou BNP Paribas. Après avoir été chahutées en bourse, les marchés ont cependant réussi à se stabiliser un peu ces derniers jours même si la tendance demeure fragile. Selon le Financial Times, UBS, la première banque suisse, serait en pourparlers pour le rachat total ou partiel du Crédit Suisse. Avec l'effondrement de son action, la capitalisation boursière de Crédit Suisse a en effet fondu, faisant potentiellement de la banque une proie facile à absorber.
Dans ce contexte caractérisé par une inflation persistante et une remontée constante des taux d’emprunt, le dynamisme du marché immobilier a quelque peu fléchi. La forte remontée des taux, passés de 1 % à près de 3 % en un an, engendre inéluctablement une baisse des prix. Ainsi, une baisse des prix immobiliers a été constatée en janvier dernier dans 20 % des villes de plus de 40 000 habitants, contre 17 % à la même période en 2022. C’est le cas notamment à Paris (– 1,2 % ces trois derniers mois) ou à Lyon (– 1,9 %).
Certaines villes s'en sortent cependant, notamment les communes de taille moyenne en périphérie de métropoles. Celles-ci offrent des prix immobiliers plus bas, et un cadre de vie plus calme tout en étant à proche distance des centres urbains.
Alors, devons-nous craindre une grave contagion de la crise bancaire en cours ? Jusqu'où les prix de l'immobilier vont-ils continuer de fléchir ? Les villes périphériques sont-elles les seules gagnantes de cette période ?
Nos experts :
- Nicolas Bouzou, économiste et directeur fondateur du cabinet de conseil Asterès
- Gaëlle Macke, directrice déléguée de la rédaction de "Challenges"
- Béatrice Mathieu, grand reporter à "L’Express"
- Nathalie Janson, professeur de finance à la Neoma Business School, et enseignante à Sciences Po Paris
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé