Qatar : le mondial et le malaise
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À quelques jours de l’ouverture de la Coupe du monde de football, le 20 novembre prochain, dans le stade d’Al-Khor, au Qatar, un sentiment de malaise gagne de nombreux pays européens, notamment la France. Dans les médias et sur les réseaux sociaux, les appels au boycott n’ont jamais été aussi nombreux et le débat enfle sur l’opportunité ou non de regarder la compétition.
En cause : les conditions de travail infligées aux ouvriers ayant bâti les infrastructures du tournoi. Entre les rémunérations dérisoires et les conditions de survie – sous-alimentation, manque de soins, cadence de travail démesurée – le bilan est terrible. Une enquête menée par le journal britannique The Guardian fait état de près de 6 500 travailleurs étrangers décédés, un nombre sans précédent qui établit son organisation comme la plus meurtrière de l’histoire. À cela s’ajoutent la facture carbone de la compétition avec huit stades climatisés, dont sept sont à ciel ouvert, des avions qui feront office de navettes pour amener les supporters, une consommation d’eau démentielle pour entretenir les pelouses au milieu du désert, mais aussi le traitement des femmes et des personnes LGBT + et les soupçons d’achat de voix, en 2010, lors du vote de la Fédération internationale de football (FIFA).
À quelques jours du coup d’envoi, l’heure n’est pas à la fête. La plupart des villes du pays ont renoncé à toute retransmission à grande échelle et de nombreux fans de football s’interrogent sur l’attitude à adopter : faut-il boycotter pour "faire passer un message" ou se rendre au Qatar pour "voir par soi-même" ? Ce week-end, plusieurs groupes de supporters, ont tranché, affichant dans les stades, en France et en Allemagne, leur position contre le Qatar, banderoles à l’appui. Quand du côté des équipes, là aussi, la Coupe du monde n’a pas fini de générer crispations et débat.
Ainsi, les joueurs du Danemark avaient annoncé porter un maillot d'entraînement floqué de l'inscription "Humain rights for all" (droits humains pour tous). Mais la FIFA (qui organise la Coupe du monde) a refusé cette requête. Les joueurs allemands ont, eux, débarqué hier à Doha dans un avion repeint pour l'occasion. Sur le fuselage, on pouvait lire l'inscription "Diversity wins" (la diversité gagne). Les jours des Pays-Bas et de l'Angleterre ont indiqué qu’ils iront jeudi à la rencontre des travailleurs migrants qui ont participé à l'organisation de cette Coupe du monde. Les Bleus ont aussi décidé de faire "quelque chose" pour défendre les droits humains a expliqué le capitaine de l'équipe de France, avant de s'envoler pour le Qatar.
Néanmoins, malgré la pression médiatique et citoyenne actuelle, aucune sélection n’a renoncé au Mondial pour protester contre le non-respect des droits humains au Qatar. Point de boycott n’ont plus du côté de l’Élysée. Le président de la République Emmanuel Macron a fait savoir qu’il se rendra au Qatar si les Bleus arrivent en finale ou en demi-finales. Il y a quatre ans, lors de la Coupe du Monde en Russie, le chef de l’État avait conditionné sa venue à la même condition.
Derrière ce moment de crispation dans l'Hexagone, il y a toutefois cinquante années d’histoire partagée entre la France et le Qatar : contrats gaziers, accord de défense, vente d’armes, investissements immobiliers, rachat du PSG et entrée au capital des fleurons du CAC 40 comme Vinci, Total, Suez ou Airbus. La France est le deuxième pays européen dans lequel le Qatar investit le plus, à égalité avec l’Allemagne et derrière le Royaume-Uni.
Alors faut-il boycotter la Coupe du monde de football ? Pourquoi le Qatar est-il déjà champion des critiques ? Quels sont les liens économiques entre la France et le Qatar ? Quel est l’état des relations diplomatiques entre Paris et Doha ?
Invités :
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé