Macron rallume les centrales, les Français déjà dans la sobriété
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C'est "un enjeu vital pour le pays en vue de l'hiver". Signe de la gravité du moment, Emmanuel Macron a décidé d'appliquer le modèle du conseil de défense, éprouvé pendant la pandémie de Covid-19, à la crise énergétique. Cette réunion s'est tenue aujourd'hui, dans la matinée, en présence des "ministres compétents" sur ce dossier, comme la Première ministre Elisabeth Borne, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, le ministre des Comptes publics Gabriel Attal et les ministres chargés de la Transition énergétique Christophe Béchu et Agnès Pannier-Runacher. Des experts étaient également présents pour faire le point sur l'approvisionnement en gaz et en électricité et examiner les différents scénarios, afin d'éviter la pénurie et réaliser des économies.
Car la situation se tend de plus en plus. Depuis hier, le géant Russe Gazprom a arrêté ses livraisons au groupe Engie. Pour éviter la pénurie, la France a déjà rempli à 90,06% ses stocks de gaz pour la période hivernale, selon la plateforme européenne AGSI. L'objectif du gouvernement est de parvenir à atteindre 100% des capacités de stockage d'ici novembre. Cela équivaudrait à plus de 25% de la consommation annuelle de gaz en France.
Alors que l’approvisionnement énergétique en France est fragilisé à l’approche de l’automne et que les prix de l’énergie battent des records, le gouvernement, après avoir appelé à la sobriété et aux efforts de chacun, passe à la vitesse supérieure. En ligne de mire : les entreprises, poussées à réduire leur consommation énergétique de 10%. Il leur faut donc désormais explorer toutes les pistes pouvant permettre d'atteindre cet objectif. Chacune doit établir son propre plan de sobriété. Si certaines ont déjà franchi le pas, pour d'autres, notamment dans l'industrie, l'opération s'avère délicate tant la consommation énergétique est intimement liée au niveau de production.
Avec le dérèglement climatique et le coût de l’énergie qui ne cesse d’augmenter, la question de l'isolation des bâtiments devient de plus en plus sensible. Les passoires thermiques, notamment, sont au cœur des enjeux. Il s'agit des logements les plus énergivores, classés F et G sur le diagnostic de performance énergétique. Selon le dernier décompte officiel, ce sont 5,2 millions de résidences principales qui sont concernées. Le Gouvernement entend les éradiquer d’ici 2028. Pour parvenir à cet objectif, l'idée est d’inciter les propriétaires de logements énergivores à réaliser les travaux de rénovation nécessaires. Des aides, comme MaPrimeRénov’, sont ouvertes aux propriétaires tentés de se lancer. Des aides, mais aussi des devoirs. Une nouvelle législation vient d'entrer en vigueur. Depuis le 24 août, les propriétaires de logements classés F et G ne peuvent plus augmenter les loyers. Dès le 1er janvier 2023, la location des pires passoires classées G, qui consomment 450 kilowattheures au mètre carré par an, sera tout simplement interdite.
Va-t-on grelotter cet hiver ? Comment les entreprises peuvent-elles baisser leur consommation ? Le gouvernement peut-il tenir son objectif d'élimination des passoires thermiques en 2028 ?
Invités :
- Élie Cohen, économiste - Chercheur au CNRS
- Cécile Cornudet, éditorialiste politique - Les Échos
- Maud Descamps, journaliste en charge de l’économie - Télématin
- Sylvie Matelly, économiste - Directrice adjointe de l'IRIS (Institut de Relations Internationales et Stratégiques)
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé