Brexit, pénuries, impôts... et regrets ?
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"Une réforme historique". C'est ainsi que le premier ministre britannique Boris Johnson a présenté son nouveau projet de hausse d'impôt pour financer le système de santé du pays. Envers et contre ses promesses de campagne comme de son parti, BoJo prévoit en effet d'augmenter de 1,25 % l’assurance nationale, cette taxe due par les salariés et les employeurs. 14 milliards d’euros devraient ainsi être générés pour renflouer notamment l’hôpital public. Une décision qui fâche dans un contexte déjà compliqué pour le chef du gouvernement.
Sur le plan international, ses passes d'armes se multiplient. Outre sa volonté de renégocier les mesures post-Brexit concernant l'Irlande du Nord, Boris Johnson agace aussi sur la question des migrants. Son gouvernement prévoit en effet de refouler vers l'Hexagone les embarcations traversant la Manche, provoquant de fait le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin qui a répliqué que la France « n’acceptera aucune pratique contraire au droit de la mer ».
C'est finalement sur le plan de la campagne vaccinale que Boris Johnson tire son épingle du jeu. Avec 80 % de la population de plus de 16 ans ayant reçu les deux doses, le Royaume-Uni est, avec l'Israël, le champion en la matière. Mais les petits britanniques âgés de 12 à 15 ans en bonne santé ne seront pas vaccinés a annoncé contre toute attente le comité en charge de la vaccination. Une décision à contre-courant de nombreux pays, dont la France et les États-Unis.
Depuis le Brexit, la Grande-Bretagne souffre aussi de pénuries massives sur de nombreux produits simples comme l'eau, le lait ou le pain. Il faut dire que 80% de la nourriture consommée là-bas est importée, notamment d'Europe, et une des conséquences du divorce avec l'UE est un sérieux manque de main d'oeuvre du côté des routiers. Entre les visas et la paperasse administrative, le métier n'attire plus et la pandémie ne fait qu'empirer les choses. Les conséquences sont partout, y compris jusque chez les éleveurs, qui alertent sur l'entassement des porcs qui ne peuvent plus aller aux abattoirs.
Avec les Américains aussi les relations se sont refroidies avec Johnson. Depuis le départ de Donald Trump, le premier ministre a un rapport plus compliqué avec Joe Biden et le retrait récent des troupes armées en Afghanistan n'a rien arrangé. À Westminster, la colère s'est faite entendre, les députés britanniques ont jugé le président américain "honteux" et ont pointé du doigt l'impuissance de Johnson et sa position de subordonné.
Alors, la nouvelle réforme du système de santé britannique est-elle dangereuse pour Boris Johnson ? Comment le Royaume-Uni peut-il faire face aux multiples pénuries qu'a engendré le Brexit ? Quelle position peut prendre le premier ministre britannique dans sa diplomatie avec les États-Unis ?
Invités :
- Jean-Dominique Giuliani, président de la Fondation Robert Schuman
- Anne-Elisabeth Moutet, éditorialiste au Daily Telegraph
- Catherine Mathieu, économiste à l’OFCE, spécialiste du Royaume-Uni
- Jon Henley, correspondant Europe à Paris pour le Guardian
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé