JO de Tokyo : l'impasse de la stratégie zéro Covid ?
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Malgré les restrictions sanitaires, l’absence de public, les tests quotidiens, les athlètes répartis en 206 délégations ont défilé ce vendredi à Tokyo pour la traditionnelle cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques. Une cérémonie voulue plus simple et plus sobre que les éditions précédentes en présence de quelques 950 invités triés sur le volet, dont Emmanuel Macron. La fin pour le Japon d’une véritable course d’obstacles depuis l’obtention des JO en 2013.
À l’époque, le Japon exultait. Deux ans après l’accident nucléaire de Fukushima, le pays voyait dans les JO comme une chance de tourner la page. Mais c’était sans compter les scandales et polémiques en cascade autour de l’organisation de la compétition, et surtout la pandémie mondiale. Le Covid a bien failli porter un coup fatal à l’aventure olympique au Japon. Reportés d’un an, une première en temps de paix, ces Jeux devaient incarner la lumière au bout du tunnel. Mais rien n’a fonctionné comme prévu et le spectre d’une annulation a plané sur Tokyo, quasiment jusqu’au dernier moment, au vu du nombre de contaminations dans le village olympique malgré toutes les précautions prises.
Parmi ces précautions, l’interdiction des supporters étrangers de venir au Japon. Début juillet, la ministre japonaise de Jeux Tamayo Marukawa a tranché encore plus fermement : il n’y aura pas de public pendant les épreuves qui se déroulent à Tokyo et dans plusieurs autres villes en raison de l’état d’urgence sanitaire.
Sans public, l’humeur est morose au Japon, et encore plus à Tokyo. La ville fait face à une recrudescence des cas de Covid et la crainte d’un cluster au village olympique progresse. Alors désormais, la grande majorité des Japonais déclarent dans les sondages être contre l’organisation des JO dans leur pays en raison de la situation sanitaire. Une pétition demandant leur annulation a aussi été signée par plus de 350 000 personnes à la mi-mai et des manifestations ont même eu lieu.
Il faut dire que le pays depuis le début de l’épidémie a fait le choix d'une stratégie de "suppression" face au virus, qui est une stratégie intermédiaire entre le "zéro Covid" (empêcher totalement la circulation du virus via des mesures drastiques) et le "vivre avec le virus", adopté par de nombreux pays européens. L’envers de la médaille est que, pour empêcher l’arrivée de nouveaux variants, le pays doit rester clos. Or avec l’organisation des JO, le Japon craint une flambée des cas, d’autant que la couverture vaccinale est inférieure à 25 %.
Alors assiste-t-on aux limites du modèle japonais ? La stratégie zéro Covid est-elle mise à mal par le variant Delta ? Longtemps montrée en exemple dans sa gestion rigoureuse de l’épidémie, l’Australie peine elle aussi à contenir l’épidémie et doit imposer de nouveaux confinements stricts dans plusieurs grandes villes alors que sa campagne de vaccination est extrêmement lente : seulement 12 % de la population est actuellement vaccinée.
Invités :
- Pascal Boniface, directeur de l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques
- Valérie Niquet, responsable du pôle Asie - Fondation pour la recherche stratégique, auteure de "La puissance chinoise en 100 questions"
- Anne-Claude Crémieux, professeure en maladies infectieuses à l'hôpital Saint-Louis, membre de l’Académie de Médecine
- Philippe Dessertine, directeur de l’institut de Haute Finance
Présenté par : Axel de Tarlé