Éoliennes : ça tourne à l'orage !
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C’est l’invité surprise de cette campagne des régionales. En quelques semaines, le sujet des éoliennes s’est imposé comme un enjeu de ces élections, donnant lieu à de nombreux débats et de vifs échanges entre les candidats. Car il y a ceux qui les défendent au nom de la lutte contre le réchauffement climatique, les écologistes notamment, et ceux qui s’y opposent catégoriquement, Rassemblement national, défenseurs du patrimoine et pronucléaire en tête.
Délaissant les seules questions de sécurité et d’immigration, Marine Le Pen a décidé de s’emparer de la question et réclame un "moratoire" sur les constructions quand les candidats RN aux régionales font partout campagne en déplorant "la destruction du patrimoine naturel" et demandent le démontage de certains de ces grands pylônes.
De son côté, la droite a pris le train de la contestation et n’est pas en reste. Dans une tribune parue en avril, les têtes de listes Les Républicains (LR) des régions Centre-Val-de-Loire, Nouvelle-Aquitaine et Bourgogne-Franche-Comté ont exigé un "moratoire absolu" sur l’éolien terrestre, terme qui figure désormais dans le programme écologique du parti. De son côté, Xavier Bertrand, qui n’a plus sa carte mais pourrait être soutenu par LR à l’élection présidentielle, parle de "scandale national" et promet s’il est réélu dans la région des Hauts-de-France qui concentre près de 20 % des éoliennes du pays, de subventionner les associations qui déposeront des recours devant les tribunaux.
Et la fronde vient de prendre de l’ampleur au palais du Luxembourg. Ainsi la nuit dernière, le Sénat, dominé par la droite, a adopté le principe d'un droit de veto des maires sur l'implantation d'éoliennes sur leurs communes, contre l'avis de la ministre de la Transition écologique. Fustigeant un vote qui "n’incite pas à la concertation", Barbara Pompili a exhorté chacun à sortir des "faux débats" sur le sujet car "on a besoin de l’éolien". "La méthode que je propose est de reprendre les choses à zéro, de faire une cartographie qui était demandée par de nombreux élus, cartographies des zones où on peut faire de l'éolien", et ensuite "mettre tout le monde autour de la table pour voir où on peut les mettre et où on ne peut pas les mettre" a expliqué la ministre.
Mais ce travail va prendre du temps et la France a déjà pris du retard : l’éolien représente aujourd’hui seulement 8 % de notre électricité. Le gouvernement s’est fixé un objectif de doublement de sa capacité d’énergie éolienne d’ici à 2028 pour tenir ses engagements de réduction des gaz à effet de serre. Or dans les faits, leur déploiement sur terre mais aussi en mer se heurte à de fortes résistances et elles ne suffiront pas à assurer nos besoins en électricité.
Alors pour renoncer progressivement au pétrole, certains souhaitent renouveler le parc des centrales nucléaires. Les Verts y sont farouchement opposés. Le Rassemblement nationale y est favorable. De son côté l’État hésite pour l’instant à l’assumer, refroidi par les nombreux ratés du programme EPR et alors que le dernier incident survenu à l'EPR chinois de Taishan secoue EDF et toute la filière française.
Alors comment fonctionnent les éoliennes ? Pourquoi électrisent-elles le débat ? Seront-elles la nouvelle "taxe carbone" ? Pourquoi la France est-elle à ce point en retard dans l’éolien en mer par rapport à de nombreux pays ? Enfin que sait-on de l’incident survenu à l'EPR chinois de Taishan ?
Invités :
- Arnaud Gossement, avocat en droit de l’environnement et professeur associé à l’Université Paris 1
- Célia Quilleret, journaliste spécialiste de l’environnement et des énergies à France Inter
- Jean Viard, soociologue et directeur de recherche au Cevipof/Cnrs et auteur de "La révolution que l'on attendait est arrivée"
- Sharon Wajsbrot, journaliste spécialiste des énergies à Les Échos
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé