Inondations, climat : la nouvelle carte de France
C dans l'air- 1 h 4 min
- indisponible
- tous publics
Du même programme
- C dans l'air C dans l'air Les Jeux polémiques de Paris 2024 diffusé le 18/05 | 1 h 4 min
- C dans l'air C dans l'air Spécial Iran diffusé le 26/05 | 2 h 17 min
- C dans l'air C dans l'air Edition spéciale Etats-Unis diffusé le 13/10 | 2 h 20 min
- C dans l'air plus que 1j C dans l'air Barnier : un mois dans l'enfer de Matignon... et de l'Assemblée diffusé le 25/10 | 1 h 4 min
Alors que la France a été frappée le week-end dernier par la tempête Justine, le premier ministre Jean Castex a souhaité hier lors d’une visite à Marmande, dans le Lot-et-Garonne, que l’état de catastrophe naturelle soit déclaré "dans les meilleurs délais" dans les zones inondées du grand sud-ouest.
À Tartas, petite ville des Landes située entre Mont-de-Marsan et Dax, la Midouze est sortie de son lit pour la cinquième fois en un an, et pour la deuxième fois en un mois. Le 1er janvier, cet affluent de l’Adour avait atteint son plus haut niveau à dans la ville depuis le XIXe siècle.
Dans le Lot-et-Garonne, "la Garonne n’est plus franchissable entièrement qu’à Marmande et à Agen", a expliqué la préfecture. La coupure de ponts et des axes routiers a par ailleurs entraîné la fermeture de sept écoles depuis lundi. C’est également pour prévenir d’éventuelles difficultés d’accès que les 95 détenus de la maison d’arrêt de Saintes, en Charente-Maritime, ont été transférés vers d’autres établissements de Nouvelle-Aquitaine.
Ce phénomène de pluie et de vent violents, qui alterne avec de dures périodes de sécheresse, semble corroborer les prévisions des climatologues sur l’accentuation de la fréquence et de l’intensité des événements climatique extrêmes, causée par le réchauffement global.
Les vents violents et la forte houle du week-end dernier ont modifié le littoral de Charente-Maritime. Les plages ont souffert et, en plusieurs endroits, notamment sur l’Île-de-Ré ou celle d'Oléron, le trait de côte a reculé. Mais tempête ou non, le phénomène est à l’œuvre et menace tous les littoraux. L’indicateur national de l’érosion côtière indique en effet qu’en métropole et dans les DROM (hors Guyane), près de 20 % du trait de côte naturel est en recul et, qu’environ 30 km² de terre ont déjà disparu sur certains secteurs sur une période de 50 ans. Une tendance mondiale. Début 2020, une équipe de chercheurs européens a publié une étude qui concluait en effet sur la disparition de plus de la moitié des plages sableuses mondiales d'ici la fin du XXIe siècle. Le changement climatique et la montée du niveau des mers accentuent le phénomène.
C’est dans ce contexte que la justice a reconnu mercredi pour la première fois que l’Etat a commis une "faute" en se montrant incapable de tenir ses engagements de réduction des gaz à effet de serre.
Deux ans après avoir recueilli plus de 2 millions de signatures en moins d’un mois – une mobilisation sans précédent en France –, pour dénoncer l’"inaction climatique" de l’Etat, les quatre ONG à l’origine de la pétition "L’affaire du siècle" (Notre affaire à tous, Greenpeace, Oxfam et la Fondation Nicolas Hulot) ont été très satisfaites du jugement rendu par le tribunal administratif de Paris. Elles ont salué "une victoire historique pour le climat."
Ce n’est pas la première fois en Europe que ce type de jugement est rendu. En décembre 2019, après quatre ans de procès la Cour suprême des Pays-Bas avait approuvé les conclusions du tribunal qui, le 24 juin 2015, avait exigé que l'Etat néerlandais réduise ses émissions de gaz à effet de serre d'au moins 25% d'ici 2020, par rapport aux niveaux de 1990. Sans quoi il s’agirait d’une "violation des droits des citoyens néerlandais", protégés par la Convention européenne des droits de l'homme.
Sommes-nous condamnés à connaître de plus en plus d’événements climatiques extrêmes ?
Quelle menace fait peser sur nous l’implacable érosion de nos littoraux ?
Suite à la décision de justice sur "L’affaire du siècle", que doit faire le gouvernement ?
Cela va-t-il influer sur la loi issue de la Convention citoyenne sur le climat, présentée en conseil des ministres mercredi ?
Invités :
- Magali Reghezza, géographe et maître de conférences à l’Ecole normale supérieure,
- Célia Quilleret, journaliste à France Inter, spécialiste environnement
- Françoise Vimeux, climatologue, spécialiste de la variabilité et de l’évolution du climat
- Arnaud Gossement, avocat, spécialiste du droit de l'environnement
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé