Poutine / Navalny : espion, poison et corruption
C dans l'air- 1 h 4 min
- indisponible
- tous publics
Du même programme
- C dans l'air C dans l'air Les Jeux polémiques de Paris 2024 diffusé le 18/05 | 1 h 4 min
- C dans l'air C dans l'air Spécial Iran diffusé le 26/05 | 2 h 17 min
- C dans l'air C dans l'air Edition spéciale Etats-Unis diffusé le 13/10 | 2 h 20 min
- C dans l'air plus que 1j C dans l'air Communes : le retour de la taxe d'habitation ? diffusé le 23/10 | 1 h 5 min
Jusqu’où ira le bras de fer entre Alexeï Navalny et Vladimir Poutine ? Le retour en Russie du principal opposant du président Poutine électrise le Kremlin. Cinq mois après la tentative d’assassinat dont il a été victime en pleine campagne électorale, l'homme politique est revenu à Moscou le 17 janvier dernier. À peine arrivé, celui qui a toujours refusé l’exil a été interpellé et incarcéré par le pouvoir russe sous l’œil des caméras du monde entier. Il lui est reproché d’avoir violé son contrôle judiciaire, alors qu’il était soigné en Allemagne pour un empoisonnement au novitchok, une arme chimique produit par l’État russe, et dont les enquêtes montrent qu’elle fut menée par des agents en service commandé.
Mais depuis sa prison, Navalny n'a pas dit son dernier mot. Cet ancien avocat qui s’est fait connaître en révélant plusieurs affaires de corruption liées au Kremlin a contre-attaqué deux jours après son arrestation en diffusant sur sa chaîne YouTube une vaste enquête sur la fortune de Vladimir Poutine et l’ahurissant "palais" dont il se serait doté sur les rives de la mer Noire. Totalisant plus de 86 millions de vues, le documentaire de plus de deux heures a poussé le chef du Kremlin à sortir de son silence.
"Je n’ai pas vu ce film, faute de temps. Rien de ce qui est montré dedans comme étant mes biens ne m’appartient à moi ou à mes proches", a affirmé le président russe lors d’une rencontre télévisée avec des étudiants deux jours après des manifestations nationales d’une ampleur inédite organisées un peu partout dans le pays pour demander la libération d’Alexeï Navalny. Vladimir Poutine a également critiqué ces actions non-autorisées et accusé les organisateurs de la contestation d’avoir mobilisé des "mineurs". "C’est ce que font les terroristes quand ils mettent des enfants et des femmes devant eux", a-t-il dit.
Défiant les intimidations du Kremlin, les proches d'Alexeï Navalny ont appelé à de nouvelles manifestations ce dimanche 31 janvier dans tout le pays. De leur côté, les pays du G7 ont condamné la mise en détention pour des raisons "politiques" de l’opposant russe et réclamé sa "libération immédiate et inconditionnelle" ainsi que celle des milliers de manifestants arrêtés samedi dans toute la Russie. L’Union européenne exige également leur libération. À défaut, les Vingt-Sept planchent déjà sur de nouvelles sanctions contre la Russie.
Mais la communauté internationale a-t-elle vraiment les moyens de faire plier Vladimir Poutine ? On a appris ce jeudi que plusieurs proches d'Alexeï Navalny ont été placés en détention après une série de perquisitions ayant visé des appartements ainsi que les locaux de son organisation. Parallèlement un tribunal russe a décidé de maintenir en détention l'opposant russe jusqu’au 15 février. Alors qui est Alexeï Navalny, le trouble-fête du Kremlin ? L’opposition anti-Poutine est-elle en train de connaître un regain en Russie ?
Invités :
- Pascal Boniface, directeur de l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques
-Galia Ackerman, historienne et essayiste spécialiste de la Russie
- Tatiana Kastoueva-Jean, directrice du Centre Russie/NEI de l’Institut Français des Relations Internationales
- Benoit Vitkine, correspondant en Russie - Le Monde
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé