Erdogan défie le monde... et Poutine
C dans l'air- 1 h 4 min
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Imprévisible sur la scène internationale, le président turc Recep Tayyip Erdogan défie mois après mois un peu plus ses alliés de l’OTAN mais aussi le Kremlin. Ainsi les tensions en mer Méditerranée orientale entre l’Union européenne et la Turquie n’ont pas eu le temps de retomber qu’Ankara s’est projeté sur un autre terrain militaire, cette fois-ci dans le sud du Caucase, "zone d’influence" traditionnelle de la Russie.
Le réveil brutal le 27 septembre dernier du conflit opposant depuis 1988 l’Arménie à l’Azerbaïdjan pour le contrôle du Haut-Karabakh a en effet été l’occasion pour le pouvoir turc de se positionner une fois de plus, contre l’éternel ennemi arménien, aux côtés du "petit frère" azéri. "La Turquie continuera à être du côté de son frère et ami l’Azerbaïdjan avec tous ses moyens et son cœur", a ainsi déclaré le Président Erdogan fin septembre, assurant que la paix reviendrait dans la région une fois que l’Arménie "évacuerait les terres azerbaïdjanaises qu’elle occupe".
Depuis, les combats déclenchés par l’Azerbaïdjan s’intensifient. Stepanakert, la "capitale" du Haut-Karabakh, enclave à majorité arménienne en territoire azéri, est chaque jour bombardée par les forces de Bakou. Et l’implication d’Ankara, dans cette nouvelle escalade militaire, est plus importante que par le passé.
Les armées turque et azérie ont mené de vastes manœuvres militaires conjointes en août, et des sources citées par plusieurs médias dont The Guardian et Reuters, mentionnent le recrutement et l’envoi sur le front karabatsi de miliciens syriens.
Lundi, les chefs de la diplomatie américaine, russe et française, représentant les pays coprésidents du Groupe de Minsk censé faciliter la résolution du conflit, ont condamné "avec la plus grande fermeté l’escalade de violence inédite et dangereuse survenue dans et en dehors de la zone de conflit du Haut-Karabakh". L’Union européenne a dit craindre une "internationalisation du conflit". De son côté, la Russie, arbitre depuis vingt-six ans du différend territorial entre ces deux ex-Républiques soviétiques, a appelé à un cessez-le-feu. Une réunion de médiation aura lieu ce jeudi à Genève dans le cadre du Groupe de Minsk. Mais aucune trêve ne semble encore en vue, tant les tensions entre Arméniens et Azerbaïdjanais se sont intensifiées ces derniers jours.
Alors que se passe-t-il dans le Haut-Karabakh ? Quels sont les enjeux géopolitiques de ce conflit ? Pourquoi la Turquie s’en mêle-t-elle ? Certains experts soulignent la fuite en avant militariste et nationaliste du président Erdogan confronté à une désaffection d’une partie de son électorat, une situation épidémique catastrophique en Turquie et une crise économique de plus en plus tendue.
Pour éteindre une contestation intérieure, Recep Tayyip Erdogan veut-il jouer sur le registre de la renaissance ottomane ? Irak, Libye, Syrie, Méditerranée Orientale, Haut-Karabakh… jusqu'où ira-t-il ?
Invités :
- Pascal Boniface, directeur de l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques
- Agnès Levallois, maître de recherche à la Fondation pour la Recherche Stratégique -Consultante spécialiste du Moyen-Orient
- Dorothée Schmid, chercheuse à l’Institut Français des Relations Internationales et auteure de “La Turquie en 100 questions“
- Guillaume Perrier, grand reporter, spécialiste de la Turquie, auteur de “Dans la tête de Recep Tayyip Erdogan“
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé