Beyrouth dévastée, le Liban à l'agonie
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Hier en fin de journée, une double explosion a frappé Beyrouth, la capitale du Liban, provoquant au moins 100 morts et 4.000 blessés, selon un bilan provisoire établi par la Croix-Rouge libanaise. Cette double explosion a eu lieu dans un bâtiment, situé sur le port de Beyrouth, qui contenait une cargaison de 2.750 tonnes de nitrate d’ammonium.
Suite à cette tragédie, une journée de deuil national a été décrétée ce mercredi et de nombreux pays ont proposé leur aide au Liban, comme l’Allemagne, le Canada ou encore le Royaume-Uni. La France, qui a déclaré être “aux côtés du Liban” a déjà prévu l’envoi d’une aide matérielle, avec plusieurs tonnes de matériels sanitaires et humaines, avec un détachement de la sécurité civile de 55 personnes. Emmanuel Macron a prévu de se rendre en personne à Beyrouth dès demain.
Au milieu de ces promesses d’aides, Donald Trump s’est démarqué en évoquant “une attaque” et non d’un accident.
Si le gouvernement libanais a bien confirmé la piste de l’accident industriel, le président américain a persisté : “J’ai rencontré des généraux et il semble que ce n’était pas un accident industriel. Il semble, selon eux, que c’était un attentat, c’était une bombe”, a déclaré Donald Trump.
Ce terrible accident arrive alors que le Liban est confronté à une profonde crise économique et sociale depuis près d’un an. Cette crise a commencé à l’automne dernier par des pénuries d’essence et d'électricité ayant entraîné des manifestations contre un pouvoir accusé de corruption.
En mars dernier, tout s’emballe quand Beyrouth annonce qu’elle ne peut pas rembourser une partie de sa dette (une tranche de 1,2 milliard de dollars), qui s’élève alors à 92 milliards de dollars, soit 170% de son PIB. Dans la foulée, la livre libanaise s’effondre face au dollar et la banque centrale libanaise ne peut plus faire face.
Cette crise a déjà eu des conséquences très lourdes pour la population : le taux de chômage a grimpé à 35%, le prix des produits de base a augmenté de 169%, avec notamment une flambée des produits importés. La perte de pouvoir d’achat de l’ensemble des ménages libanais s’élève à 85% en moins d’un an de crise.
Avant l’accident, le Liban était aussi touché par une période de tensions très fortes entre le Hezbollah, parti chiite pro-iranien, et Israël. La semaine dernière, l’État hébreu avait annoncé avoir déjoué une attaque “"terroriste", attribuée au Hezbollah, en ouvrant le feu sur des hommes armés ayant franchi la "Ligne bleue", séparation entre le Liban et Israël.
Le Hezbollah avait démenti toute implication dans l’affaire mais la suspicion provenait de déclarations effectuées suite à des frappes d’Israël en Syrie ayant tué cinq combattants pro-Iran, dont un membre du Hezbollah : "Notre réponse viendra irrémédiablement", avait menacé le mouvement chiite.
Quelles peuvent être les conséquences de ce terrible accident pour le Liban ? Comment le pays peut-il sortir de la crise ? Y’a-t-il toujours un risque de “dangereuse escalade” des tensions entre le Hezbollah et Israël ?
Invités :
- Jean-Dominique Merchet, éditorialiste à L’opinion, spécialiste des questions internationales
- Armelle Charrier, éditorialiste à France 24, spécialiste des questions internationales
- Aurélie Daher, enseignante-chercheuse à Paris-Dauphine et à Sciences Po Paris, auteure de “Le Hezbollah, Mobilisation et Pouvoir”
- Ziad Majed, politologue, professeur universitaire et chercheur franco-libanais, auteur du “printemps de Beyrouth”
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé