Retraites, impôts, dettes : le casse-tête de Castex !
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Le Premier ministre a reçu ce vendredi les partenaires sociaux pour aborder les réformes programmées pour la suite du quinquennat. Au menu : l’emploi des jeunes, l’assurance chômage, le plan de relance post-coronavirus de 100 milliards d’euros et le dossier sensible des retraites. Une première étape délicate. Le chef du gouvernement va devoir prouver qu’il est bien l’homme de la concertation comme il l’affirme depuis sa nomination à Matignon au moment où la France s’inquiète d’une accélération de l’épidémie sur son sol, et qu’un rapport de la Commission des Finances de l'Assemblée nationale pointe "une dégradation des finances publiques sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale".
Le choc économique, induit par la crise sanitaire, est en effet estimé "à ce stade" à environ 22 points de produit intérieur brut. La dette publique pourrait ainsi approcher les 120 % du PIB en fin d’année soit 2.650 milliards d'euros. Une dette astronomique qui interroge sur sa soutenabilité et dont on ne sait pas encore vraiment comment elle va être remboursée.
Alors qui va payer la dette ? Il n’y aura pas d’augmentation des impôts a affirmé l’exécutif qui a esquissé une nouvelle méthode de calcul de l’endettement français : la distinction entre la dette Covid-19 (celle utilisée pour financer les mesures de relance et de reconversion industrielle) et, de l’autre, ce qui relève de la dégradation des comptes sociaux (le déficit de la sécurité sociale devrait approcher les 50 milliards d’euros en fin d’année).
Cette idée est sous-jacente dans le plan franco-allemand de relance de 750 milliards d’euros qui est débattu à partir de ce vendredi à Bruxelles lors du sommet européen. La proposition d’émission d’une dette commune de 500 milliards d’euros au nom de l’Union européenne, remboursée par le budget européen, devant servir à des dépenses d’infrastructures dans les différents pays bénéficiaires. Sur la base actuelle de répartition, la France recevrait 39 milliards d’euros de cette enveloppe, si un accord est trouvé cette semaine au sein des Vingt-Sept. Mais pour cela d'importantes divergences vont devoir être dépassées.
Les Etats dits "frugaux" - les Pays-Bas, l'Autriche, le Danemark, la Suède, et dans une moindre mesure la Finlande-, ont émis de nombreuses réserves sur le plan de soutien qui devrait profiter avant tout aux pays du Sud, Italie et Espagne en tête. Partisans d'une réduction des subventions au profit de prêts remboursables, ils réclament pour tout argent versé de solides réformes de la part des bénéficiaires. Des exigences qui font bondir les Etats du Sud, inquiets de se retrouver avec l'obligation de se soumettre à un programme imposé par d'autres, comme l'avait été la Grèce au plus fort de la crise de la zone euro, obligeant sa population à de douloureux sacrifices.
Reste par ailleurs à savoir comment redresser les comptes publics du pays. Emmanuel Macron a promis mardi de ne pas recourir aux hausses d’impôts. Il ne veut pas non plus rétablir l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), transformé dès le début de son mandat en impôt sur la rente immobilière. Pour autant un report de la suppression de la taxe d'habitation pour les 20 % de Français les plus aisés serait à l’étude mais l’arbitrage ne devrait intervenir qu’à l’automne. D’autre part, l’impôt levé pour combler le trou de la Sécu (CRDS) qui devait expirer en 2033 pourrait lui être encore prolongé, cette fois jusqu’en 2042.
Mais est-ce que cela sera suffisant ? Comment rembourser la dette ? Qui va payer ?
Invités
Philippe Dessertine, directeur de l’Institut de Haute Finance
Françoise Fressoz, éditorialiste au "Monde"
Anne-Laure Delatte, chercheure au CEPII
Mathieu Plane, économiste à l'OFCE, directeur adjoint au Département Analyse et Prévision
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé