Villages, fôrets, nucléaire... la crise de l'eau
C dans l'air- 1 h 4 min
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L’été touche à sa fin, mais la sécheresse qui sévit sur l’Hexagone depuis le mois de juin s’aggrave. Ce sont désormais 94 départements qui sont placés en vigilance ou en alerte, dont 87 actuellement concernés par des restrictions d’eau. Parmi les territoires les plus touchés, on retrouve le Cher, l’Indre, la Creuse, la Charente-Maritime ou encore la Haute-Vienne. Dans ces départements où l'alerte "Crise" a été déclarée, les prélèvements d'eau non prioritaires, comme pour irriguer des cultures, sont strictement interdits. Seuls les prélèvements pour assurer "l'exercice des usages prioritaires : santé, sécurité, civile, eau potable, salubrité" sont autorisées.
Un manque de précipitations et d'irrigation qui rend la végétation très inflammable. Plusieurs départs de feu ont encore eu lieu ces derniers jours, notamment dans la Vienne. Dans le massif vosgien où la forêt est parsemée de tâches marron et rouille, signes de sécheresse, un arrêté préfectoral régional a été pris pour obliger les propriétaires privés à couper les arbres, séchés et dévorés par les scolytes. Dans l'Indre, où certains étangs sont quasiment secs, la faune est menacée et des poissons meurent. Ce pourquoi une opération de sauvetage d'urgence a eu lieu mercredi. Dans l’Ain, en raison du faible débit du Rhône, EDF vient d’annoncer avoir réduit la puissance du réacteur numéro 3 de sa centrale nucléaire du Bugey, située à une quarantaine de kilomètres de Lyon. Des restrictions de production sont aussi susceptibles d’affecter, à partir de samedi, la production d’électricité des centrales du Tricastin et de Saint-Alban.
Quand dans de nombreux territoires, les agriculteurs scrutent désespérément le ciel. "C’est l’alerte rouge" lance Christiane Lambert, présidente de la FNSEA. "Les éleveurs sont obligés de nourrir leur bétail avec le fourrage qui était stocké pour l’hiver à venir, et les récoltes de fruits et légumes sont amputées par le manque de pluie", déplore-t-elle. Durement impactés, les agriculteurs sont également de plus en plus nombreux à demander à l’État une reconnaissance de calamités agricoles et à s’interroger sur la façon de composer, à l'avenir, avec le réchauffement climatique.
Des inquiétudes et des interrogations qui concernent également les nappes phréatiques. Leur niveau au 1er septembre était en effet "généralement très inférieur" à celui de 2018 à la même période, a mis en garde le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Certaines communes, en Corrèze ou dans le Puy-de-Dôme, font même appel à des camions-citernes pour alimenter le réseau d’eau potable, soit car le manque se fait ressentir, soit par crainte d’une future pénurie.
Alors à quand la pluie ? Se dirige-t-on vers une sécheresse historique ? Peut-on manquer d’eau ces prochaines semaines ? Comment économiser l’eau potable qui devrait se faire plus rare à l’avenir ?
Invités :
• Benoît Hartmann, géographe spécialiste des questions environnementales et ancien porte-parole de l’association France Nature Environnement.
• Emma Haziza, hydrologue et présidente fondatrice du centre de recherche Mayane, sur l’adaptation au changement climatique.
• Aziza Akhmouch, géographe, chef de la division Villes et politiques urbaines à l’OCDE (l'Organisation de coopération et de développement économiques).
• Frédéric Denhez, journaliste spécialiste des questions d’environnement, auteur de "Le sol, enquête sur un bien en péril", dont la 2e édition est à retrouver en Poche chez Flammarion.
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé