Boris Johnson à l'attaque... mais que fait la reine ?
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Le Royaume-Uni est en ébullition ! Mercredi, le Premier ministre Boris Johnson a décidé de suspendre le Parlement britannique entre le 9 septembre et le 14 octobre, deux semaines avant la sortie prévue de l'Union européenne, provoquant un tollé général. Députés et responsables politiques de tous bords ont estimé antidémocratique cette manœuvre destinée à faire passer un Brexit sans accord. Le speaker de la Chambre des communes, John Bercow, a ainsi qualifié la démarche du Premier ministre d’« outrage constitutionnel ». La Première ministre écossaise, Nicola Sturgeon, a traité Boris Johnson de « dictateur au petit pied » et a appelé les députés à se rassembler pour contrer cette décision sous peine de voir « cette date rester dans l’histoire comme un jour sombre pour la démocratie britannique ».
L’opposition crie au coup d’Etat déguisé et évoque le dépôt d’une motion de défiance contre le gouvernement. Des manifestations spontanées de citoyens indignés ont eu lieu hier soir dans plusieurs grandes villes et une pétition de protestation a rassemblé plus d’un million de signatures en quelques heures.
La procédure dont se prévaut Boris Johnson est néanmoins légale : la reine Elizabeth a d’ailleurs apposé son sceau royal au bas de la lettre décrétant la prorogation du Parlement pendant cinq semaines. Même si, une fois encore, nul ne sait ce qu’elle pense de ce nouveau rebondissement dans la saga du Brexit qui plonge un peu plus la Grande-Bretagne dans la crise et l’incertitude.
Décrié jusque dans son camp, Boris Johnson justifie sa décision par la nécessité de « ne pas attendre jusqu’au Brexit pour mettre en œuvre nos plans pour faire avancer ce pays » et assure qu'il y aura « amplement le temps » pour les députés de discuter du Brexit. « La première chose que nous ferons, c'est légiférer pour essayer d'empêcher ce qu'il fait », a indiqué Jeremy Corbyn, chef de l'opposition travailliste. Les députés ont jusqu'au 9 septembre pour trouver une solution.
Alors la manœuvre de Boris Johnson va-t-elle se retourner contre lui ? En quoi cette décision est inquiétante ? La reine pouvait-elle refuser de signer la prorogation ? Quel avenir pour le Royaume-Uni ?
Alors que la bataille entre Boris Johnson et les députés est engagée, en Italie une coalition chasse l’autre. Hier le Mouvement 5 étoiles a conclu un nouvel accord avec le Parti démocrate prévoyant la reconduction de Giuseppe Conte, à la tête de l'exécutif. On se dirige donc vient un gouvernement de centre gauche à Rome qui vient dynamiter la stratégie de Matteo Salvini. En août, le chef de la Ligue et le ministre de l’Intérieur avait fait exploser la coalition de gouvernement pensant pouvoir ainsi provoquer des élections qu'il s'imaginait gagner et, du même coup, exercer la présidence du Conseil. Décidées à faire barrage à l’extrême droite, les deux formations ont finalement trouvé un accord de gouvernement. Elles doivent maintenant mettre sur pied un programme et une nouvelle équipe gouvernementale.
Invités :
• Patrick Martin-Genier - Enseignant en droit public, spécialiste des affaires européennes.
• Philip Turle - Journaliste, chroniqueur britannique pour France 24.
• Marc Epstein - Rédacteur en chef du service Monde pour L'Express.
• Pauline Schnapper - Professeure de civilisation britannique contemporaine à l'université Sorbonne-Nouvelle.
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé