Canicule, sécheresse, récoltes : faut-il s'inquiéter ?
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Alors que la canicule bat son plein sur une grande partie du pays et que des records de températures pourraient être atteints dans la journée, le gouvernement appelle les Français à reporter les trajets en train et en voiture si possible. « Tous ceux qui peuvent décaler leurs déplacements doivent le faire », en train comme en voiture, a déclaré Elisabeth Borne sur TV5Monde/Public Sénat. « Notre réseau ferroviaire n'a pas été conçu dans la perspective de telles températures », a relevé la ministre, pour qui « on vit une situation totalement inédite ».
Le ministre de l'Agriculture, Didier Guillaume, a quant à lui pris un arrêté pour interdire durant « quelques jours » le transport des animaux, y compris les animaux exportés. Il a par ailleurs indiqué réfléchir à « donner l'autorisation à l'ensemble des agriculteurs de faucher les jachères, de leur permettre de faire du stockage de luzerne, du fauchage de foin ». L'objectif étant de permettre aux éleveurs de pouvoir faire des stocks de foin et ainsi de pallier au risque de sécheresse.
Car entre l’hiver sec que nous avons connu et la canicule actuelle, les nappes phréatiques ont du mal à se renouveler. Résultat, plusieurs départements sont déjà soumis à des mesures de restrictions d'eau. L'Indre est même sous alerte rouge et régime sec depuis le 5 juin. Il s'agit de limiter, voire d'interdire, selon les zones concernées, la consommation d'eau pour certains types d'arrosage et de nettoyage et l'interdiction du remplissage des piscines privées.
Un manque d’eau de plus en plus fréquent qui est pris très au sérieux notamment dans le monde agricole qui pompe 43 % des ressources consommées chaque année en France. Avec la répétition des sécheresses, « il faut adapter notre modèle agricole, et aller vers une agriculture moins consommatrice en eau, il faut moins de cultures irriguées » estime le géographe Benoit Hartmann, spécialiste des questions environnementales. Thierry Gauquelin, scientifique du CNRS spécialiste du changement climatique, va dans le même sens : « Entre 2050 et 2100, les pluies se raréfieront en été, et les sols seront de plus en plus secs, avec des conséquences sur les récoltes ».
Alors faut-il craindre une sécheresse cet été 2019 ? Le réchauffement climatique met-il l’agriculture française en péril ? Que pourra-t-on encore cultiver en France en 2050 ? Pour nombre d’experts face au réchauffement climatique, la réponse doit être l’adaptation, et celle-ci pourrait prendre la forme de migrations agricoles par exemple du maïs cultivé dans le nord-est ou du vignoble en Bretagne. Des scénarios qui ne relèvent plus tout à fait de la science-fiction : viticulteurs et grandes maisons travaillent actuellement discrètement sur des projets de vignes, notamment dans le Morbihan.
Invités :
- Magali Reghezza, Géographe spécialiste des risques naturels.
- Benoit Hartmann - Géographe spécialiste des questions environnementales.
- Jean-Marie Séronie - Agro-économiste, auteur de « Vers un big bang agricole ? ».
- Nicole Ouvrard - Directrice des rédactions du groupe Réussi Agra.
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé