L'Angleterre termine sur une bonne note. Le XV de la Rose a fini sa Coupe du monde sur une victoire en remportant la petite finale face à l'Argentine (26-23), vendredi 27 octobre au Stade de France. Grâce à cet ultime succès, le sixième dans cette Coupe du monde, les hommes de Steve Borthwick décrochent la première médaille de bronze de leur histoire et sont désormais montés sur toutes les marches du podium du Mondial.
A quoi tient une médaille mondiale ? Sur la pelouse détrempée du Stade de France, le XV de la Rose est passé tout proche de la correctionnelle, avant de vivre un grand bonheur. Au cours des cinq dernières minutes étouffantes pour leurs supporters, les Anglais ont vu les Pumas rater la pénalité qui laissait entrevoir une prolongation, puis ont résisté dur comme fer aux dernières offensives adverses, avant de laisser éclater leur joie.
Une Angleterre à plusieurs visages
Finalement parés de bronze, les Anglais ont presque toujours eu la main sur cette petite finale, mais ils ont tremblé. Favoris sur le papier, ils avaient démarré à toute vitesse. Une nouvelle fois impérial face aux perches (100 % de réussite), Owen Farrell leur avait rapidement permis de prendre les devants (3e). Dans un début de match à sens unique, les Anglais étaient allés les premiers aplatir dans l'en-but adverse, grâce à Ben Earl (8e), et semblaient déjà avoir le match en main.
Secoués par des Argentins qui ont élevé leur niveau de jeu au retour des vestiaires, ils ont vacillé mais jamais paniqué. A l'image de leur second essai inscrit avec beaucoup d'opportunisme par Theo Dan (45e) juste après avoir encaissé la deuxième réalisation des Pumas, œuvre de Santiago Carreras (42e). Pas perturbés par les sifflets des supporters argentins descendus des tribunes, ils ont contenu l'orage et les jambes de leurs adversaires, jusque dans les dernières minutes, pour sceller leur victoire et leur première médaille de bronze.
Les Pumas un peu trop justes
Battus une seconde fois par l'Angleterre en un mois et demi, les Argentins ont mesuré ces petits détails qui les séparent encore des grandes nations historiques. Malgré toute leur envie, le jeu qu'ils ont enfin proposé, et le soutien bruyant du public, ils n'ont pas réussi à tirer profit des périodes de flottement et à concrétiser leurs temps forts (25e, 35e, 70e, 78e).
Dans une seconde période bien plus équilibrée, ils ont gardé les Anglais à portée de tir, à moins d'un essai transformé, sans parvenir à leur passer durablement devant. Ils pourront regretter leurs petites scories, leurs trop nombreuses fautes de main, et cet essai concédé alors qu'ils venaient de prendre l'avantage au score. Ils se repasseront sans doute en boucle la dernière pénalité manquée de Nicolas Sanchez (75e), qui aurait pu leur permettre de revenir à hauteur et de continuer à rêver. Les hommes de Michael Cheika échouent au pied du podium pour la deuxième fois en trois éditions, huit ans après avoir perdu la petite finale face aux Springboks à Londres.